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Le blog d'André Boyer

DEMISSIONNER, UN EXERCICE PERILLEUX

11 Janvier 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #INTERLUDE

DEMISSIONNER, UN EXERCICE PERILLEUX

À TRAVERS TOUTE L'ÉTENDUE CANADIENNE…

 

À l’été 1979, je démissionnais doublement de la fonction de Chargé de mission, celle du CEPUN et celle d’U3.

 

La démission du CEPUN s’imposait parce que l’Université le souhaitait pour « caser » un collègue. J’y rajoutais à la surprise générale celle d’U3, que j’avais créé.

Pour U3, j’étais heureux que me succède un collègue et ami que je connaissais depuis longtemps, Tony Tschaeglé, qui possédait les qualités humaines nécessaires pour animer une communauté qui y était très sensible. Au CEPUN, j’eus le désagrément de voir aussitôt licenciées les excellentes collaboratrices que j’avais embauché et disparaître dans les sables mouvants de l'administration les acquis de nos deux années d’effort pour développer son organisation et son efficacité. 

Je justifiais un peu superficiellement mes démissions par la nécessité de préparer les épreuves de sélection pour les fonctions de Maitre de Conférences et de Professeur qui allaient se dérouler entre le mois de décembre 1979 et le mois de mai 1980. Prenant mon courrier à la lettre, certains de mes collègues se gaussèrent de ma prétention à vouloir me présenter à l’Agrégation des Sciences de Gestion, moi qui n’était encore qu’Assistant contractuel. Les évènements leur donnèrent tort.

En attendant de préparer ces concours, je pris une seconde saine résolution, celle de partir longuement en vacances avec ma future épouse. Nous traversâmes ainsi en train le Canada de Toronto à Vancouver en nous arrêtant au pays des ours du côté de Banff. Puis, allez rester incognito quand vous êtes enseignant, j’eus la surprise de rencontrer deux de mes étudiants dans la gare de bus de Vancouver, d’où nous partimespour parcourir en Greyhound la Californie jusqu’à San Francisco. Enfin, nous prîmes l’avion pour rejoindre New York. Je ne sais pas si je referai ce voyage aujourd’hui, parce que mon appétence pour les Etats-Unis s’est fortement réduite au profit d’autres sociétés et d’autres cultures.  

De retour à Nice, je me mis à préparer le concours aux fonctions de Maitre de Conférences que l’on nommait à l’époque Maitre-Assistant en Sciences de Gestion. Le concours était relativement facile parce que nous disposions, heureux temps, de postes nombreux. C’était vrai en particulier dans ma discipline parce que la demande de formation en gestion était forte. En raison de cette abondance de postes, j’étais tout à fait confiant  dans mes chances, d’autant plus que j’estimais avoir la capacité d'obtenir un poste grâce à ma thèse, fort honorablement soutenue, et au nombre important d’articles que j’avais publié, en France mais aussi aux Etats-Unis, ce qui était assez rare à l’époque.  

Encore une fois je me trompais, comme quoi la vie est pleine de surprises qui ne font pas forcément rire sur le coup.

Le concours pour les Maitres-Assistants se déroulait en deux temps, inverse par rapport au système actuel. Dans un premier temps la sélection avait lieu sur place, par le truchement  de la Commission de Spécialistes en Sciences de Gestion de l’Université de Nice. Cette dernière rassemblait les dossiers des candidats, qui en l’occurrence n’étaient que deux pour un poste. Sans entrer dans les détails, mon dossier était incontestablement supérieur à celui de l’autre candidat qui ne disposait d’ailleurs d’aucune thèse en Sciences de gestion et à fortiori d’aucun article. Le processus de sélection devait donc, logiquement, tourner en ma faveur.

Eh bien, c’est l’inverse qui se produisit.

Je fus classé second, ou dernier des deux candidats, pour des raisons extra scientifiques comme me l’expliqua, un peu gêné, le rapporteur de la Commission de Spécialistes qui ne savait que dire face à ma mine ahurie. En pratique, c’était un règlement de compte souvent exécuté par la communauté universitaire, lorsqu’elle désapprouve les initiatives de l’un de ses membres. Mon action à la direction du CEPUN avait gêné plus d’un de mes collègues et c'est ainsi qu'ils se vengaient…

 

Il ne me restait plus qu’à faire face à ce coup du sort, lors de la seconde étape de la sélection.

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