Napoléon III le chanceux, Napoléon III le réformateur
14 Juillet 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE
LA BELLE EUGÈNIE DE MONTIJO
La suite du récit de la via aventureuse du futur Napoléon III :
Pendant qu’il était en prison, il a rédigé une brochure intitulée L’Extinction du paupérisme, mélange des thèses de Saint-Simon et de Louis Blanc qui lui vaudra plus tard la sympathie des milieux réformateurs.
Après sa fuite, il se réfugie à nouveau en Angleterre où il séduit une demi-mondaine, miss Howard, qui mettra sa fortune à sa disposition. Puis, dés la révolution de février 1848, il se rend à Paris, dont il se fait expulser par Lamartine. En juin 1848, toujours réfugié en Angleterre, il est néanmoins élu à l’Assemblée constituante dans quatre départements. Lorsque le gouvernement provisoire manifeste l’intention d’invalider son élection, de violentes manifestations éclatent qui font reculer le pouvoir. En septembre, il est élu à l’Assemblée législative dans cinq départements. Autorisé à siéger, il annonce sa candidature à la présidence de la République le 26 octobre 1948, à laquelle il est triomphalement élu le 10 décembre 1848.
Tocqueville a écrit que ce fut « sa folie plus que sa raison qui, grâce aux circonstances, fit son succès et sa force ». (Souvenirs). Empereur, il n’hésitera pas à faire un mariage d’amour en épousant à quarante-trois ans, le 20 janvier 1853, la ravissante Eugénie de Montijo.
Louis-Napoléon est désormais Napoléon III. La constitution, copiée sur celle du consulat, est censée refermer une parenthèse d’un demi-siècle. Comme son oncle, Napoléon III concentre tous les pouvoirs de l’État entre ses mains. La presse est muselée, les préfets contrôlent les administrations locales et les candidatures officielles.
Il n’est pas étonnant, en ce début d’année 1853, qu’avec des atouts aussi nombreux pour agir, tout semble lui sourire. Populaire et bourgeois à la fois, il a les moyens de transformer la France et il le fait : Il permet la création des grands organismes financiers qui vont financer les investissements industriels, Le Crédit Mobilier et le Crédit Foncier, Le Comptoir d’Escompte, le Crédit industriel et commercial, le Crédit Lyonnais, la Société générale, qui font appel au grand public pour financer les crédits à long terme. L’industrie, qui dispose désormais des capitaux nécessaires, connaît un grand essor. Pendant son règne, la production de fonte passe de 400 000 à 1 400 000 tonnes, celle de l’acier de 283 000 à 1 014 000 tonnes et le réseau de chemins de fer de 3 000 à 18 000 kilomètres.
L’urbanisme des grandes villes est bouleversé, en particulier celui de Paris. L’aménagement de Paris par le baron Haussmann reste célèbre, même si elle est contestée à la fin de l’Empire. C’est Napoléon III qui, le 1er janvier 1860, agrandit le périmètre de Paris et le divise en 20 arrondissements. C’est aussi le IIe Empire qui réalise la loi sur le drainage qui permet l’assainissement de la Sologne et des Landes, la rénovation des ports militaires de Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort et Toulon.
Il négocie aussi un traité de commerce avec l’Angleterre qu’il étend ensuite à la plupart des pays européens, créant un marché commun avant la lettre. La modernisation de l’agriculture est l’objet de tous ses soins. Des écoles spécialisées sont créées. Des lois sur le drainage et le défrichement sont votées. Des crédits sont affectés à des grands travaux.
Napoléon III réforme, Napoléon III modernise.