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Le blog d'André Boyer

1759, LA NOUVELLE-FRANCE EN PEAU DE CHAGRIN

28 Mai 2017 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

1759, LA NOUVELLE-FRANCE EN PEAU DE CHAGRIN

 

Après la chute de Louisbourg, le cordon ombilical entre la France et la Nouvelle-France est coupé par la British Navy.

 

Dés l’été 1758, le transport des troupes venues de France est interrompu. La Nouvelle-France se prépare à un combat désespéré contre les troupes britanniques toujours plus nombreuses, dans l’attente d’un miracle qui les sauvera de la mainmise anglaise. Dans l’année, les Français ont perdu Louisbourg à l’est et Fort Frontenac à l’ouest. Seul le centre résiste, car la miraculeuse victoire de Carillon a bloqué provisoirement l’avancée britannique vers Montréal (voir mes billets sur L’incroyable victoire de Fort Carillon 1 et 2).

En février 1759, le ministre de la guerre français, le maréchal Belle-Isle  informe le général Louis-Joseph de Montcalm, général en chef de la Nouvelle-France qu'il ne recevra aucun renfort de France en raison de  la domination navale britannique sur l'Atlantique-Nord. Mais, en même temps, Belle-Isle souligne la nécessité de maintenir une tête de pont française en Amérique, sous peine de perdre définitivement la Nouvelle-France.

La réponse de Montcalm est sans ambiguïté : 

« À moins d'une chance inattendue ou de mettre en place une diversion quelque part en Amérique, le Canada chutera au cours de la prochaine campagne. Les Anglais ont 60 000 hommes, nous en avons 11 000 ».

La faiblesse de ses effectifs impose à Montcalm de concentrer ses forces au coeur du territoire de la Nouvelle-France, de Montréal à Québec et dans la vallée du Saint-Laurent. Il positionne notamment au sud de Montréal trois mille hommes issus des régiments de la Reine  et de Berry sous le commandement du brigadier-général François-Charles de Bourlamaque. La grande majorité d’entre eux, deux mille cinq cent hommes, est posté au Fort Carillon. Montcalm, appuyé par le marquis de Vaudreuil donne pour instruction à Bourlamaque de tenir Fort Carillon le plus longtemps possible avant de le faire sauter ainsi que le Fort Saint-Frédéric plus au nord sur le lac Champlain, avant de battre en retraite vers Montréal.

De son côté, le Secrétaire d'État britannique William Pitt  ordonne au général Jeffery Amherst, l’homme des couvertures empoisonnées, de diriger  son armée depuis Louisbourg vers le Canada en direction du Lac Champlain. James Wolfe, qui s’est distingué sous les ordres d'Amherst à Louisbourg, reçoit pour objectif de prendre la ville de Québec en remontant le Saint-Laurent. En outre, les gouverneurs des Treize Colonies sont chargés de mobiliser vingt mille miliciens pour appuyer les forces régulières britanniques. 

Face au Fort Carillon, la bataille de Ticonderoga commence le 22 juillet 1759. Une force de onze mille hommes dirigée par le général Sir Jeffery Amherst installe son artillerie sur une hauteur dominant le Fort Carillon où n’a été laissé qu’une garnison de quatre cent soldats français dirigée par le capitaine Louis-Philippe Le Dossu d'Hébécourt, tandis que Bourlamaque a retiré l’essentiel de ses troupes vers le fort Saint-Frédéric

Pendant trois jours, les Britanniques commencent à mettre en place des lignes de siège près du fort, mais  le sol est difficile à creuser et des sacs de sable sont nécessaires pour protéger les travaux, car les batteries françaises endommagent les positions britanniques.

Le 25 juillet, un petit détachement des Rogers’ Rangers perce le barrage établi par les Français pour empêcher les navires de se diriger vers le lac ; cinq membres du détachement sont tués et trente et un blessés.

Le 26 juillet, les Britanniques réussissent à positionner leur artillerie à moins de deux cent mètres des murs du fort. Le capitaine Le Dossu juge qu'il est temps de quitter la position. Ses hommes pointent les canons vers les murs de la formation, positionnent des mines et versent une traînée de poudre vers les magasins de munitions. Puis ils allument la mèche, abandonnent le fort après avoir baissé le drapeau français mais une unité d'éclaireurs français, non prévenus du départ de leurs camarades, est faite prisonnière. Le magasin des poudres  explose et les structures en bois sont détruites. L'incendie mettra deux jours à s’éteindre, mais les murs du fort ne soient vraiment endommagés.

Le 31 juillet, les forces françaises en retraite détruisent aussi le Fort Saint-Frédéric, ce qui oblige les Britanniques à réparer les deux forts et à  construire une flotte pour contrôler lac Champlain avant de continuer leur offensive.

Ce n’est que le 11 octobre que l'armée Amherst remonte vers le lac Champlain pour attaquer la position de Bourlamaque à l'île aux Noix  sur la rivière Richelieu. Lorsque l'un des navires français est capturé, Bourlamaque abandonne la position et incendie les autres navires pour qu'ils ne tombent pas aux mains des Britanniques et se retire vers Montréal.  

Alors que le lac Champlain commence à geler et que  l'engagement des miliciens prend fin le 1er novembre, Amherst décide d'annuler son attaque, de libérer les miliciens de leur service et de se retirer avec son armée dans leurs quartiers d'hiver.

 

La tactique défensive  des Français  a permis d'empêcher la jonction des onze milles hommes de l'armée d'Amherst avec les troupes de Wolfe.

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