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Le blog d'André Boyer

LA FORCE DE DONNER UN SENS À SA VIE

7 Août 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #PHILOSOPHIE

LA FORCE DE DONNER UN SENS À SA VIE

 

Je vous prie de ne pas vous laisser mener par le bout du nez par ceux qui prétendent connaître le sens de l’histoire, qui glorifient le modernisme à leur profit contre votre conservatisme ou qui veulent, sous prétexte de modernisme ou de progressisme, changer les règles à leur avantage.

 

La force de l’être humain consiste en effet à pouvoir choisir lui-même son but. S’il y renonce, s’il cède au nihilisme, il succombera à la tentation d'inventer un monde imaginaire où la vie aurait enfin un sens. La société sans classe du communisme, le marché libre et concurrentiel du capitalisme sont à l’égal du paradis promis des palliatifs destinés à masquer la sensation d’absurdité que ressent l’être humain face à la vie.

Le scepticisme systématique comme le  besoin de certitudes toutes faites ne sont que faiblesses grâce auxquelles les médias parviennent à inculquer aux moutons des idées préfabriquées. L’être humain est en effet prêt à croire aux affabulations les plus invraisemblables comme l’astrologie, ou à se laisser tyranniser, malmener, voire torturer, pourvu qu’il obtienne l’ombre, le mirage d’un sens donné à sa vie. À ce titre, le comble de l’absurde est atteint avec le « sacrifice » des terroristes manipulés pour tuer et mourir ! 

Serons nous donc assez forts choisir nos propres buts, inventer nos propres idéaux, donner nous-mêmes un sens à notre existence, ou serons nous assez faibles pour nous mettre à la recherche de quelqu'un qui nous dicte un sens préfabriqué de la vie, auquel il nous suffira de nous soumettre?

Qui donc pourrait donner un sens à notre vie ? Cela a t-il seulement un sens de se poser cette question ?  Car personne n’est capable d'y répondre, la valeur de notre vie n’étant pas mesurable et personne n’étant en mesure de découvrir quel est le sens du monde.

Et pourtant, si nous observons ce qui se passe dans l’univers, nous voyons des torrents d’eau creuser inlassablement la roche pour se frayer un chemin, des termites grignoter des arbres pendant des décennies, des araignées tisser leur toile, le lierre envahir un mur, une entreprise racheter ses concurrents, un prédateur dévorer ses proies, des trous noirs engloutir des planètes, bref aucun ordre ne régner sur ces forces qui s’affrontent toujours et qui se détruisent souvent.

Or chaque élément de l’univers possède son propre sens : croitre, augmenter, s’épandre, s’intensifier, se renforcer. Nietzsche a donné un sens à ce but universel qu’il a appelé la volonté de puissance.

Pour lui la force de donner un sens à sa vie trouve son origine dans la volonté de puissance que chacun de nous possède. Car la vie n’est pas simple volonté de vivre, ni une simple lutte pour survivre comme on voudrait nous le faire croire. Personne ne se contente simplement d’être, tout le monde veut davantage. Même lorsque l’homme condamne l’immoralité de cette lutte sans fin qu’est la vie et prétend que son rôle est de mettre fin à cette lutte insensée afin de  trouver enfin la paix, le paradoxe est que cette lutte contre la volonté de puissance constitue elle-même une expression de la volonté de puissance.

En effet, en condamnant la volonté de puissance, nous augmentons  notre propre puissance en tant qu’autorité morale opposée à la volonté de puissance! Nous sommes du côté des gentils, nous sommes pour la paix ce que les grandes puissances ont bien compris depuis longtemps, toutes prétendant lutter pour la paix alors qu’elles cherchent simplement à imposer leur puissance.

D’ailleurs, même l’ermite qui se retire dans le désert est motivé par sa volonté de puissance qui est celle de s’assurer de son autonomie envers le reste du monde et le scientifique qui proclame son dédain du pouvoir politique veut en réalité la puissance lorsqu’il cherche à soumettre la nature à ses théories.

Au total, il est vain de lutter contre la volonté de puissance : nous sommes volonté de puissance, nos instincts, nos pulsions, nos idées, nos habitudes qui veulent dominer celles des autres, toutes expriment notre volonté de puissance… 

 

« To be or not to be, that is the question. » (Shakespeare, Hamlet, Acte III, ouverture de la scène 1)

 

À SUIVRE

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