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Le blog d'André Boyer

LA DEMANDE MONDIALE DE PRODUITS D'ÉLEVAGE

21 Septembre 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #PHILOSOPHIE

LA DEMANDE MONDIALE DE PRODUITS D'ÉLEVAGE

 

L’évolution des techniques d’élevage trouve sa justification dans la croissance de la demande mondiale des produits de l’élevage.

 

Cette croissance s’explique tout d’abord par la croissance de la population mondiale qui est  passée de 3 à 7,3 milliards de personnes entre 1962 et 2015. En outre, la progression rapide de la consommation de viande en Chine ou au Brésil montre que l’amélioration des niveaux de vie entraine le remplacement des calories d’origine végétale par celles d’origine animale. Ainsi depuis le début des années 1960 :

  • la consommation mondiale de viande de volailles a progressé au rythme moyen de 4% par an, passant de 3 à 14,5 kilogrammes par personne et par an.
  • Celle de la viande porcine s’est accrue de 2% par an, passant de 8 kilogrammes par an à 15,5 kilogrammes pour la même période.
  • Celle de la viande de bœuf a augmenté  de 1% par an, atteignant 9,5 kilogrammes par personne et par an.
  • Celle de la viande ovine et caprine n’a presque pas progressé, avec environ 2 kilogrammes par personne et par an.

L’augmentation de la consommation concerne aussi celle du lait qui a progressé de 55% depuis 1962. Le lait de vache a vu sa production passer de 316 millions de tonnes en 1962 à 495 millions de tonnes en 2016,  principalement en raison de la nouvelle demande des pays émergents, en particulier de la Chine.

La production d’un kilogramme de poulet nécessite entre 1,8 et 2 kilogrammes d’aliments d’origine végétale, celle d’un kilogramme de porc entre 3,5 et 4 kilogrammes et pour un kilogramme de bovin, il faut utiliser plus de 7 kilogrammes d’aliments d’origine végétale.

On peut donc s’interroger sur le bien-fondé du gaspillage de ressources alimentaires entrainé par l’élevage. La pure rationalité consisterait à encourager la consommation de végétaux plutôt que d’animaux pour l’alimentation humaine d’autant plus qu’une bonne partie de la population mondiale consomme trop de produits carnés ou laitiers pour leur santé par habitude, qui est renforcée par les mécanismes de la société de consommation.

L’excès des activités d’élevage apparaît aussi dans les importantes émissions de gaz à effet de serre, principalement de méthane et de protoxyde d’azote que provoquent les déjections des bovins, ainsi que  dans la pollution des eaux, générées par les déjections des porcs provenant de la concentration des élevages hors-sol.  

En outre la crainte d’accidents sanitaires, comme celle de la vache folle, est inhérente à l’organisation industrielle de l’élevage, ce qui devrait inciter à limiter la concentration des activités d’élevage, alors qu’aujourd’hui cinq groupes les contrôlent, dans l’ordre le groupe brésilien JBS, le groupe nord-américain Tyson Foods,  le groupe chinois WH, le groupe nord-américain Cargill pour sa division viandes et le groupe brésilien Brazil Foods.

Enfin la question éthique posée par l’abattage des animaux émerge au travers de la prise de conscience des conditions brutales dans lesquelles il est pratiqué. Elle pourrait à terme conduire à la désuétude des pratiques d’abattage des animaux et par ricochet à celle de l’élevage des animaux pour nourrir les êtres humains. Après tout, dans l’État du Gujarat en Inde occidentale, les restaurants McDonald's sont végétariens…

 

Derrière la question de l’élevage, le principe selon lequel l’homme doive, quel qu’en soit le prix, dominer la nature est de plus en plus contesté.

 

FIN

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