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Le blog d'André Boyer

2018 ET AUPARAVANT

30 Décembre 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

2018 ET AUPARAVANT

L’année 2018 apparaitra probablement plus tard, comme une année charnière pour la France. Des changements importants devraient en résulter pour l’avenir. Mais n’anticipons pas. 

 

Le grand choix politique français s’est concrétisé durant le printemps et l’été 1962, lorsque chacun a compris que le gouvernement français avait décidé, ou accepté, la non application des accords d’Evian.  

Bien sûr, ce grand choix n’est pas tombé du ciel. Depuis la défaite de mai juin 1940, la France avait intégré l’idée quelle n’avait plus les moyens de tenir l’Empire et, à partir de là, il n’a fallu que 22 années pour qu’elle s’en débarrasse pour l’essentiel. 

D’ailleurs, le besoin d’Empire n’avait été lui-même qu’un choix stratégique destiné à éviter une confrontation directe de la France avec l’Allemagne, désormais trop puissante après la guerre de 1870. Si l’on cherche plus loin, il y avait longtemps que la France cherchait à définir son champ d’action, depuis les excès de Louis XIV. 

En 1962, ce fut un tournant. Si la France avait imposé les accords d’Evian, elle aurait continué à se tourner vers l’Afrique, à y investir, à développer son économie à partir des matières premières et de la croissance africaine. Mais elle a abandonné l’Algérie à son sort et l’Afrique avec, pour chercher  à s'intégrer en Europe et y constituer un nouvel espace de co-développement qui est devenu l’Union Européenne. 

Il faut convenir que tout l’y poussait, une grande lassitude intérieure qui l’encourageait à porter son regard vers d’autres et la pression des grandes puissances qui avaient hâte d’y remplacer la France. 

De Gaulle est donc allé dans le sens d’où soufflait le vent et la population française a suivie, assoiffée de modernité. 

Cependant, les puissances européennes n’avaient pas disparues et, comme on pouvait s’y attendre, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et leurs alliés d’Europe du Nord ont systématiquement imposé leur point de vue, créant une zone de libre échange ouverte à tous vents dans laquelle la France adossée à son État central s’est retrouvée progressivement en difficulté. Son industrie construite autour des commandes publiques a eu de plus en plus de mal à résister à la concurrence mondialisée, son agriculture, patiemment maintenue à partir de structures familiales, s’est effondrée face à l’agriculture industrialisée.  

Au fur et à mesure que la France s’ouvrait à l’Europe et au monde, les déficits se creusaient et le chômage augmentait. Ainsi le solde du commerce extérieur a été constamment négatif depuis 2003, la dette publique est passée de 30% du PIB en 1996 à 100% en 2018. Quand au chômage, 3% de la population active en 1976, il se situe à prés de 10% en 2018. 

Il est essentiel de noter que ces aggravations de déficit et de chômage n’ont nullement été observées en Allemagne et en Grande-Bretagne.

Seule la France a accentué sans cesse les déséquilibres de son économie, avec comme corrollaire une augmentation constante des prélèvements obligatoires, qui sont devenus aujourd’hui, ramenés au PIB, les plus lourds du monde. 

Une économie désaxée s’est donc installée en France depuis prés d’un demi siècle, malgré les efforts de tous les Présidents de la République, de Giscard d’Estaing à Hollande, qui se sont tous fait fort de réduire le chômage et les déficits. 

Tous ont échoué. 

Enfin est arrivé Macron qui prétendait connaître les vraies recettes pour résoudre ce problème lancinant. Réformant le statut de la SNCF, modifiant l’assurance chômage, baissant les charges des entreprises et des revenus du capital, il cherchait à rendre la France plus compétitive, en diminuant le coût du travail et en rendant les licenciements plus faciles. 

Las, il y avait des dommages collatéraux, qu’il a traité par le mépris : il continuait « en même temps » à faire régresser les services publics, à réduire les revenus des retraités et à abandonner toujours un peu plus les zones périphériques au profit des métropoles. 

Bref il voulait changer la France pour l’adapter aux règles anglo-saxonnes de la mondialisation, tout en renonçant aux précautions de Sioux prises par ses prédécesseurs. C’est alors que la colère est montée progressivement autour d’une multitude de petites mesures contraignantes et de provocations perçues, jusqu’à l’émergence des Gilets Jaunes. 

 

Et désormais tout est fini, Macron et sa politique menée dans la droite ligne de ses prédécesseurs, si bien que l’on se demande bien ce qui va se passer.  

 

À SUIVRE, ÉVIDEMMENT...

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D
Bien malin celui qui sait comme vous l'écrivez dans vos dernières lignes. J'éprouve la sensation désagréable du désemparement en réfléchissant aux évènements actuels et à leurs conséquences car tellement de scénarii sont possibles en 2019...
Répondre
A
Des scenarios très divers dans leurs détails sont en effet imaginables, mais la tendance centrale me semble assez clairement visible. <br /> Rendez vous dans mon prochain billet et surtout au cours de l'année 2019. <br /> Avec mes meilleurs voeux, pour vous et pour nous tous!