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Le blog d'André Boyer

LES ROBOTS CONTRE LE TRAVAIL

23 Juin 2019 , Rédigé par André Boyer Publié dans #PHILOSOPHIE

LES ROBOTS CONTRE LE TRAVAIL

 

 

Les effets négatifs du développement des robots sur l’emploi sont bien connus depuis la parution de l’ouvrage de Jeremy Rifkin intitulé « La fin du travail ».

 

Désormais, on sait que les employés faiblement qualifiés sont menacés par le chômage technologique. Et pas qu'eux. Les robots présentent en effet l’avantage d’effectuer plus de tâches avec des coûts opératoires plus réduits que ceux des employés et par conséquent, tant que les coûts de production par les robots seront inférieurs au coût du travail humain, les entreprises investiront dans les robots plutôt que d’embaucher des employés, quitte à faire collaborer ces derniers avec les robots.    

Car un robot n’est rien d’autre qu’une machine qui rend des services matériels à l’homme, soit en se substituant à lui, soit en collaborant avec lui. 

Au début de l’ère des robots, il s’agissait essentiellement de robots industriels  fixes, puis l’on a conçu des robots mobiles qui doivent être capables, non seulement d’effectuer des tâches, mais de connaître leur position, de déterminer leur destination et de planifier leur déplacement. Le développement des drones illustre bien la nouvelle dimension qu’a prise la robotique. 

Le problème majeur d’un robot réside dans son contrôle par l’homme. Ce contrôle s’effectue au travers de boucles de contrôle qui peuvent être jusqu’au nombre de quatre: une boucle  de régulation interne, une boucle, dite boucle réflexe, qui assure la prise en compte de l’environnement pour modifier la trajectoire du robot si nécessaire,  une boucle dite de réflexion qui permet d’effectuer la tâche à accomplir et une boucle de contrôle qui permet à l'homme de superviser l'ensemble des opérations.

La relation entre l'homme, le robot et l'environnement génère donc des interactions permanentes grâce à une  interface dont la qualité est déterminante pour la productivité du partenariat entre l'homme et le robot. L'interface a une double fonction, l'envoi d'informations depuis les robots vers l'homme et l’envoi d’instructions depuis  l'homme vers le robot, sachant qu’une interface appropriée doit s'adapter aux humains, en respectant leur ergonomie physique, sensorielle et mentale.  

Comme des tâches de plus en plus complexes sont confiées aux robots, il leur faut en outre disposer de capacités  physiques, sensorielles et mentales de plus en plus proches de celles des hommes. Et si ces robots doivent en outre fonctionner dans un environnement humain, ils doivent se déplacer, agir et communiquer de la même manière que les êtres humains. Désormais, les robots écoutent et parlent aux êtres humains, cherchent à comprendre leurs intentions et à exprimer des émotions. 

Grâce au développement de l'intelligence artificielle, fondée sur le concept de logique floue, de réseaux de neurones et de techniques d'apprentissage profond, un robot peut reconnaître son environnement, organiser ses mouvements et perfectionner lui-même ses comportements à l’aide des Big Data. 

Il est par conséquent compréhensible que les robots concurrencent les hommes dans des domaines d’activité de plus en plus étendus. Pendant longtemps on a cru que les nouvelles technologies permettraient simultanément  d’accroitre la productivité tout en créant plus d'emplois, même si Karl Marx, dès 1867, avait prédit que les machines pourraient bien remplacer les travailleurs en accomplissant les tâches plus rapidement que les êtres humains, sans prendre de temps de repos, ni de vacances et de congés de maladie, le salaire étant remplacé par le coût d’amortissement de la machine. Keynes, en 1930, a mis en avant les dangers du chômage technologique, défini comme un «chômage dû à notre découverte de moyens d'économiser l'emploi du travail qui dépasse le rythme auquel nous pouvons trouver de nouvelles opportunités d’emploi ».

 

C’est ce qui s’est passé depuis la fin du XXsiècle, puisque la productivité a continué à augmenter tandis que l'emploi s'est effondré (Brynjolfsson et McAfee, Race against the machine, 2011), conduisant à rechercher des solutions pour faire face au chômage technologique, des solutions qui sont d’ordre social, professionnel, politique ou éducatif…

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À SUIVRE

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