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Le blog d'André Boyer

LES GUERRES DE L'IRAN AVANT L'INVASION

17 Octobre 2019 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

L'EMPIRE SASSANIDE

L'EMPIRE SASSANIDE

Héritier de la Perse, l’Iran a livré dans le passé de nombreuses guerres. Pour comprendre la tension actuelle entre l’Iran d’une part et l’Arabie saoudite, Israël et les États-Unis d’autre part, il m’a paru nécessaire de la situer dans le cadre historique des rapports entre l’Iran et ses voisins depuis des siècles, voire des millénaires.  

 

Sans remonter au Paléolithique, l’Iran entre dans l’histoire avec le royaume élamite, à la fin du IIImillénaire av. J.-C. En se libérant du pouvoir assyrien, Cyrus 1erfonde en 559 av. J.-C. le premier empire iranien, celui des Achéménides. Au sommet de sa puissance au Vesiècle av. J.-C., sous le règne de Darius Ier dit le Grand, les souverains achéménides régnaient alors sur un immense territoire, qui constitua même le plus grand empire de l’Antiquité, puisqu’il comprenait les contrées actuelles de l’Iran, de l’Irak, de l’Arménie, de l’Afghanistan, de la Turquie, de la Bulgarie, de la Syrie, de l’Égypte, d’une partie de la Grèce et de la plupart des territoires qui composent aujourd’hui le Pakistan, la Jordanie, Israël, la Palestine, le Liban, le Caucase, l’Asie centrale, la Libye et le nord de la péninsule arabique. Cette ancienne puissance reste vivace dans la mémoire iranienne, ce que les États-Unis, puissance arriviste, ne saisissent peut-être pas très bien, mais que ses voisins ont parfaitement intégré. 

Les souverains iraniens ont souvent été décentralisateurs et libéraux : on peut ainsi attribuer à Cyrus II la première déclaration des droits de l’Homme. Ils étaient donc peu capables de mobiliser rapidement leurs peuples contre des menaces immédiates et c’est ainsi que l’empire achéménide fut conquis par Alexandre le Grand en 330 av. J.-C, entrainant la destruction de ses plus beaux achèvements, comme Persépolis. 

La partie asiatique de l’empire ressuscita dès la mort d’Alexandre le Grand, car l’un de ses généraux, Séleucos Ier Nicator, s’en empara pour fonder l’empire séleucide, qui devint multiculturel. Il comprenait en effet des Perses, des Juifs, des Mèdes et bien sûr des Grecs dont étaient issus ses souverains. L’Empire séleucide avait du mal à résister à la puissance dominante de l’époque, la République Romaine. Il perdit notamment contre Rome la bataille des Thermopyles en 191 av. J.-C. et la dynastie s’éteignit en 64 av. J.-C., lorsque Pompée s’empara de la Syrie, entrainant la chute d’Antiochos XIII Asiaticus. Il faut noter ici, pour faire le lien avec la période contemporaine, que le contrôle de la Syrie a souvent été déterminant pour le pouvoir iranien. 

L’Empire parthe lui succéda, dont le nom provient des Parsis, une tribu iranienne qui contrôla progressivement tous les territoires à l’est de la Syrie. Ils perdront le pouvoir en 224 après J.C., cette fois-ci en raison de déséquilibres internes du pouvoir, au profit d’Ardachîr Ier, fondateur de la dynastie des Sassanides, du nom de son fondateur légendaire Sassan, un empire qui se maintiendra plus de quatre siècles, jusqu’en 651, date du début de l’invasion arabe. Les Sassanides appelèrent leur empire Eranshahr ou Iranshahr, qui signifie «La terre des Aryens». 

Les Sassanides étaient plutôt impérialistes. À l’est, ils se heurtèrent aux nomades Kouchans, puis aux Huns qui finirent par se fixer en Transoxiane. À l’ouest, ils affrontèrent les Romains puis son successeur, l’Empire byzantin, mais parvinrent à s’étendre en Arabie méridionale, en Syrie en Égypte et en Palestine, qui correspond assez bien à la zone de conflit actuelle. 

L’empire sombra progressivement dans l’anarchie, ce qui explique largement la conquête arabe (637-751) qui aboutira à la conversion d’une partie très majoritaire des peuples iraniens de la religion zoroastrienne vers la religion musulmane, encore qu’une partie de la population, fuyant l’arabisation et l’islamisation, se refugia en Inde pour constituer le peuple des Parsis. 

Depuis le Ier siècle av. J.-C., la frontière entre l'Empire byzantin et l'empire perse avait été́ l'Euphrate. Côté perse, ou iranien, la plupart des batailles et donc des fortifications étaient concentrées dans les régions du nord, puisque le désert syrien protégeait les deux empires, byzantins et sassanides, des raids arabes venant du sud. En outre, deux principautés arabes clientes des Byzantins et des Perses, respectivement les Ghassanides et les Lakhmides, servaient d’États tampons face aux razzias montées par les bédouins.

 

L’invasion de l’Iran par les Arabes au VIIesiècle s’explique par la montée en puissance des seconds qui coïncida avec une période de faiblesse sans précédent du premier. 

 

À SUIVRE

 

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