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Le blog d'André Boyer

ÉMOTIONS

28 Septembre 2020 , Rédigé par André Boyer Publié dans #PHILOSOPHIE

ÉMOTIONS

Nos émotions nous gouvernent-elles ou nous dirigent-elles ?

 

Aristote ne se prononce pas sur cette question, en les définissant dans sa Rhétoriquecomme étant « tous ces sentiments qui changent l’homme en l’entraînant à modifier son jugement et qui sont accompagnés par la souffrance ou le plaisir». Après lui, on lut de multiples définitions qui mettaient plus ou moins l’accent sur l’aspect affectif, situationnel, physiologique, comportemental, motivationnel, perturbateur ou affectif des émotions.

Car on dénombre toutes sortes d’émotions, qu’elles soient positives comme les émotions que l’on ressent, telles que la fierté́ ou la joie que l’on ressent lorsque l’on atteint un but que l’on s’est fixé, négatives lorsqu’une confrontation provoque chez nous la peur ou le dégoût.

La variété des situations génératrices de nos émotions est impressionnante. Une fois que l’on a identifié des émotions universelles, au sens où elles peuvent nous saisir dans de multiples circonstances comme la colère, le dégoût, la peur, la joie, la tristesse ou la surprise, on perçoit qu’il existe des émotions, comme la honte, l’embarras, la culpabilité́ ou la fierté́ qui sont plutôt centrées sur la personne que sur un évènement particulier.

L’énumération des émotions ne s’arrête pas là. Lorsque nous estimons que nous aurions pu éviter un résultat fâcheux en agissant différemment, nous sommes saisis par le regret ou la déception. Naturellement, la comparaison, sinon la confrontation, avec la société qui nous entoure provoque des émotions associées à des jugements moraux, qui peuvent être négatives comme la honte, la gêne, l’envie, la jalousie, la culpabilité́, le mépris, la colère ou le dégoût, mais aussi positives comme la compassion, l’admiration, la gratitude.

Plus spécifiquement, l’acquisition du savoir provoque des émotions telles que l’intérêt, la confusion, la surprise, ou l’admiration et la découverte esthétique suscite parfois la fascination ou le sublime, ce dernier souvent associé à la musique ou à la découverte de la nature.  

Bien sûr à chaque émotion correspond une expression du visage, un ton de voix ou une posture culturelle qui constituent autant de messages destinés à ses interlocuteurs ou à soi-même. Certains considèrent que ces expressions sont l’émotion per se, comme si les pleurs étaient notre affliction, les tremblements étaient notre peur, comme si les réactions de notre cerveau périphérique ne trouvaient pas leur origine dans les messages perçus par notre cerveau central.

Or, la manière dont notre cerveau perçoit une situation est déterminante pour comprendre notre réaction émotionnelle, qu’elle soit ou non expressive, qu’elle se traduise ou non en action ou qu’elle se limite à un ressenti. Si un individu interprète une situation comme une offense contre lui, cela déclenche de la colère, dont les conséquences psychiques ou comportementales sont variables. Quant à savoir pourquoi telle ou telle situation est perçue comme une offense, il faut aller chercher dans l’état psychique d’une personne à l’instant, dans son histoire personnelle ou/et dans sa culture.

Il est certain que les émotions se régulent, par un contrôle sur soi ou par une inhibition. Certains pensent même qu’il est possible, volontairement, de diminuer ou d’augmenter ses émotions, en fonction des interactions avec son environnement, comme, par exemple, de réduire volontairement notre peur de parler en public.

Il reste que l’émotion a un effet positif sur la perception, l’attention ou la mémoire. Elle oriente notre attention vers des stimuli ayant une pertinence affective pour nous, ce qui incite les publicitaires et les politiques à donner un fort contenu émotionnel à leurs messages. Au reste, voter est un acte fondé sur ses valeurs politiques, donc presque exclusivement émotionnel. 

 

Quant à savoir si les émotions nous gouvernent ou si nous les contrôlons d’une manière ou d’une autre, vous me permettrez de vous laisser sur votre faim : je crois finalement que c’était une mauvaise question, car qui est capable de déterminer à quel point il est gouverné par ses émotions ?

 

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