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Le blog d'André Boyer

MASSACRE ET LIQUIDATION

12 Février 2023 , Rédigé par André Boyer

MASSACRE ET LIQUIDATION

Ce n'était pas un massacre gratuit. Ses bénéficiaires étaient Danton et leurs complices qui se débarrassaient d’opposants sans avoir à en porter directement la responsabilité. En outre, ce massacre terrifiait leurs adversaires, tout en compromettant leurs exécutants qui devenaient leurs obligés.

 

L'ambiance de ce mois de septembre 1792 est à la haine : l’ambiance est à la haine : un député de la Convention, le bon abbé Grégoire, déclare  qui le 21 septembre 1792 en séance : « Les rois sont dans l’ordre moral ce que les monstres sont dans l’ordre physique. Les Cours sont l’atelier du crime, le foyer de la corruption et la tanière des tyrans.

La Première République issue du coup d’État, n'est pas légitime. Elle s'arroge le mandat de modifier la nature du régime politique en remplaçant l’Assemblée élue par une Convention « chargée » par les putschistes d’établir une nouvelle constitution, qu’elle ne mettra d’ailleurs jamais en œuvre.

Le 10 août 1792, la Révolution s’engage ainsi vers le totalitarisme, un régime qui se prétend issu du peuple, qui se réclame de la volonté du peuple mais qui lui dénie le droit d’être consulté et encore moins celui de changer de régime.

Le 21 septembre, dès sa première réunion, la Convention décide d’abolir la royauté. Le 22 septembre 1792 est donc proclamé le premier jour de l’an I de la République qui devient le 1er jour de l'an 1.

Les sept cent cinquante députés de la Convention se répartissent en trois groupes : composée de politiciens provinciaux, la Gironde souhaite plus de libertés dans les départements. C’est ainsi que Lasource, député du Tarn, demande ingénument « que Paris soit réduit à un quatre-vingt-troisième d'influence, comme chaque département » ! On ne peut que constater que l’histoire ne lui ait guère donné satisfaction jusqu’à ce jour.

Face à la Gironde, la Montagne s’appuie sur la Commune insurrectionnelle. Malgré une participation au vote de dix pour cent seulement des électeurs, elle n’a même pas réussi à obtenir la majorité au sein de la Convention, c’est dire si elle est minoritaire, peut-être 3% des électeurs !

Entre les deux, certains députés se situent dans le Marais ou la Plaine. Les plus habiles d’entre eux, comme Sieyès, Cambacérès ou Boissy d’Anglas, sauront attendre que les deux premiers groupes s’entredéchirent pour s’emparer du pouvoir après le 9 Thermidor.

Le chef de file des Girondins est incontestablement Jacques-Pierre Brissot, ce qui fait que les Girondins ont aussi été appelés les « brissotins ». C’est Brissot qui a fondé en 1786 la Société des amis des Noirs  dont le but est de supprimer l’esclavage aux colonies et qui réussit à faire voter le 24 mars 1792, pour une fois avec l’accord de Robespierre, un décret accordant l'égalité des droits entre les  hommes de couleur libres et des blancs. On n’en est pas encore à l’abolition de l’esclavage, même sous la Révolution…

Il s’oppose tout de suite à Robespierre, Danton, Marat, Camille Desmoulins ou Hébert, au sujet de la déclaration de guerre aux puissances européennes. Lui en est fortement partisan afin de lutter contre les menées des émigrés, de propager la Révolution en Europe et de contraindre le roi à prendre parti. Ses adversaires craignent au contraire que la guerre ne signe la perte de la Révolution.

Réélu à la Convention, Brissot a tout de suite le courage de flétrir les massacres de septembre 1792 puis de s’élever avec énergie contre la condamnation à mort du roi, tout en se résignant à voter sa mort dans la mesure où ce vote lui paraît inévitable tout en l’assortissant de la condition expresse que le jugement ne sera exécutoire qu’après avoir été ratifié par le peuple.

Cette condition n’est nullement respectée et ne sert qu’à exaspérer les Montagnards. Accusé de royalisme et de fédéralisme, poursuivi par la haine de Robespierre, Brissot sera finalement arrêté le 2 juin 1793, condamné à mort le 30 octobre 1793, avec vingt-et-un de ses collègues girondins et guillotiné le lendemain, à l’âge de trente-neuf ans.

 

Louis XVI, qui ne se faisait aucune illusion sur l’issue de son procès, écrivit son testament la veille du début des audiences, le 25 décembre 1792.

 

A SUIVRE

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