L'ESSENTIEL DE LA GESTION
6 Janvier 2024 , Rédigé par André Boyer Publié dans #INTERLUDE
L’ESSENTIEL DE LA GESTION
Dans mon dernier billet concernant mes activités universitaires, j’ai relaté la manière dont les ENCG ont été conçus et, bien sûr, le rôle que j’y ai joué au printemps 1993.
Cette action au Maroc s’est déroulée pendant que j’étais directeur de l’IECS Strasbourg (1992-1995). En revanche, ces quatre années ont été fort peu fructueuses du côté de mes publications, mais il n’y a pas lieu de s’en étonner tant la fonction de directeur est prenante en termes de temps et d’investissement psychique. Il aurait fallu, pour écrire, que je m’astreigne à me lever une heure plus tôt, au moment où mon esprit était encore vierge des évènements qui m’assailliraient ensuite toute la journée. Je n’ai pas eu le courage de le faire, sauf pour corriger la thèse d’Annie Sinda, mais même dans ce cas mes efforts n’ont eu aucun effet positif.
En quatre années donc, honte à moi en tant que chercheur, je n’ai publié que deux articles et deux ouvrages. Le premier de ces articles, descriptif et technique, rendait compte de mon expérience dans le domaine de la création d’Écoles de gestion en Europe de l’Est. Il s’intitule « L'exportation de la gestion dans les pays d'Europe Centrale et Orientale » (Centre Inffo).
Le second article a été écrit en collaboration avec Christophe Poisson, qui rédigeait une thèse sur le sujet sous ma direction, concernant « Le Marketing-mix écologique » publié dans le numéro de l’été 1992 dans la Revue Française. À l’époque, il constituait une des premières avancées sur la relation entre le marketing et la problématique écologique.
L’année de la fin de mon mandat à la tête de l’IECS Strasbourg, j’ai publié deux ouvrages « L'Essentiel de la Gestion » aux Éditions d'Organisation, et un ouvrage dérivé du premier, dans la mesure où il complétait le premier par une adaptation au public tchèque par mes collègues et amies Stanislava HRONOVA et Hana MACHKOVA sous le titre « Strucny Vykladovy Slovnik Managementu », aux éditions HZ à Prague. Plus tard, j’y reviendrai, il a fait aussi l’objet de deux traductions pirates.
La rédaction de « L’essentiel de la Gestion », un titre banal j’en conviens et même fourre-tout, avait par ailleurs nécessité de ma part un travail considérable.
En effet, je m’étais mis en tête d’écrire une sorte de mini encyclopédie, chaque terme traité par ordre alphabétique renvoyant non pas à une simple définition mais à un développement le plus synthétique possible du sujet traité, accompagné d’un renvoi à un dictionnaire en fin d’ouvrage et d’une bibliographie. En 295 pages, la majeure partie des concepts de gestion était présentée, analysée et reliée aux concepts apparentés. Pour moi, tout étudiant de gestion trouverait dans mon ouvrage un guide, un point de repère, un moyen de compléter facilement ses connaissances dans les domaines de gestion qui ne lui étaient pas familiers.
On peut imaginer l’énorme effort de documentation et d’écriture synthétique qu’a demandé la réalisation de cette ambition. J’y ai consacré une bonne partie de mon temps libre pendant mes vacances et j’ai trouvé tout à fait normal de trouver un éditeur. Double naïveté de ma part à posteriori, sur les attentes des éditeurs et des étudiants. J’apprendrai plus tard que j’avais eu beaucoup de chance d’être publié, réédité et traduit.
Il reste que cet ouvrage représenta « l’essentiel » si je puis l’écrire, de mon effort scientifique pendant ma période strasbourgeoise.
En termes de déplacement, j’ai été plus actif qu’en recherche pendant cette période. En dehors du Maroc, j’avais également éffectué en 1994 une mission d’enseignement particulièrement instructive auprès du CFVG à Hanoï, dirigé par mon ami Michel Herland. On se souviendra que j’avais effectué une première mission à Hanoï en octobre 1989, pleine de la nostalgie du départ des Français de la ville en octobre 1954. Le but de cette mission était de proposer la création d’une école française de gestion gérée par les IAE, mais l’ambassadeur de France de l’époque, Claude Blanchemaison, ancien d’HEC, imposa cette dernière école comme opérateur, à la place de l’université. Je retrouverai encore Blanchemaison, empli de ses certitudes, sur mon chemin en Inde et je le vois aujourd’hui encore pérorer sur LCI, se gargarisant de son expérience diplomatique.
Néanmoins, j’obtins une relative revanche sur ce sort contraire, en voyant Michel Herland obtenir le poste de directeur de l’école, le CFVG (Centre Franco-Vietnamien de formation à la Gestion) et moi-même y obtenir une mission d’enseignement.
Cette mission fut pleine d’enseignements dans des domaines très divers.
À SUIVRE