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Le blog d'André Boyer

LE CHOC DU DAKOTA DU NORD

30 Mai 2020 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

LES ZONES DE FRACTURATION DES ROCHES

LES ZONES DE FRACTURATION DES ROCHES

Le Dakota du Nord, dont le nom provient des tribus Sioux Dakotas, est un État de l’Upper Middle West des États-Unis situé le long de la frontière du Canada. En ces temps de mondialisation flageolante, il lui arrive une drôle d’histoire. 

 

Le premier Européen à atteindre le Dakota du Nord en 1738 était français, Pierre Gaultier de La Vérendrye et ces territoires furent ensuite inclus dans la vente de la Louisiane aux États-Unis en 1803. 

Ce n’est pas un État très peuplé qui rejoignit l’Union en 1889 : d’une superficie de 183273 km2, le tiers de la France, l’État du Dakota du Nord dont la capitale s’appelle Bismarck, est peuplé de moins de huit cent mille habitants, qui sont en grande partie issus d’émigrants d’origine allemande et norvégienne. L'arrivée du chemin de fer à la fin du XIXe siècle permit une commercialisation agressive des terres et la liquidation conséquente des tribus Sioux.

Le Dakota du Nord comprend trois parties différentes du point de vue géologique : sa partie orientale correspond à la vallée plane de la Rivière Rouge, avec des terres agricoles très fertiles. La région centrale est couverte de lacs, de bourbiers et de petites collines. Enfin, la moitié́ occidentale de l’État est constituée de Grandes Plaines et des Badlands, dans le coin sud-ouest de l'État, une région riche en énergie fossile, pétrole et lignite qui occupe une bande de terre de 10 à 32 km de large sur 300 km environ de long. 

Si l'économie de l'État dépend avant tout de l'agriculture, l'exploitation des gaz de schiste a connu un fort développement depuis 2007, si bien que le revenu par habitant, qui n’était que le 39sur les 51 États de l’Union en 2000, en est devenu l’un des tous premiers ces dernières années. En 2020, à Watford City, le salaire moyen mensuel d’une personne seule s’élevait à dix mille dollars. L’explosion des revenus provient évidemment de l’exploitation pétrolière par fracturation, un procédé qui consiste à pulvériser sous haute pression, avec de l’eau et du sable, la roche-mère pour y récupérer les hydrocarbures. 

Autant savoir qu’il ne reste plus grand-chose du sol après un tel traitement, mais c’était le cadet des soucis des dizaines de milliers d’Américains et d’étrangers, qui, dans une nouvelle ruée vers l’or, sont venus s’installer dans les herbages dévastés des Badlands. En revanche, y ont poussé des banques, un lycée ultramoderne, une salle de concert à l’égal d’un Zénith, une enceinte de hockey sur glace aux normes de la NHL, des musées et des routes partout. 

L’État distribuait à qui mieux mieux des permis de travail, les ouvriers recevaient des revenus qu’ils ne savaient plus comment dépenser, les fermiers propriétaires des droits miniers percevaient une rente qui atteignait 17% des revenus de l’exploitation pétrolière. Bref le pays détruisait ses sols, les camions citernes fonçaient vers les États voisins où se trouvaient les moyens de stockage du pétrole et chacun dans l’État se voyait toujours plus riche puisque les prix ne pourraient que monter, la demande de pétrole ne devant être que croissante. 

Puis au premier trimestre 2020, patatras, le prix du pétrole s’est effondré du fait de l’excédent considérable de la production par rapport à la demande, excédent provenant tout d’abord des stratégies spécifiques de la Russie et de l’Arabie Saoudite puis de l’effondrement brutal de la demande provenant de la crise du coronavirus. 

Adieu veau, vache, cochon, couvée…

Désormais le million de tonnes de pétrole extrait chaque jour dans le Dakota du Nord ne trouve plus preneur, sauf à perte, et chacun essaie de résister à la conjoncture. Les puits ferment,  les ouvriers repartent, les motels se vident, chacun étant prêt à inverser le mouvement si le prix du pétrole remonte au-dessus de 50$. Il en est encore loin, même s’il peut bondir brutalement. Mais désormais, l’offre mondiale, du fait même de la production de pétrole de schiste, est supérieure à la demande. 

Qui peut encore être aussi certain que les prévisionnistes l'étaient il y six mois que la croissance de la demande de pétrole se poursuive? À court terme, la crise économique se profile et à long terme la remise en cause du modèle mondial de croissance  peut entrainer une réduction durable de la demande. On risquerait alors de visiter Watford City comme on peut visiter aujourd’hui les vestiges de Dawson City au Canada, la ville abandonnée de la ruée vers l’or…    

Mais les cow-boys du Dakota du Nord n’ont aucun état d’âme. Si les prix remontent, ils continueront leur œuvre de destruction à long terme en échange à court terme de dollars sonnants et trébuchants, provoquant le retour vers le Dakota d’ouvriers friands de steaks d’un kilo, la bénédiction de fermiers cupides et le soutien de banquiers sans scrupules. Et si les prix restent bas, les cow-boys trouveront autre chose pour ramasser des dollars, mais ils ne se décourageront pas. 

 

C’est leur force obtuse d’accepter de tomber, de se ramasser pour trouver enfin le filon et faire des dollars, des dollars, des dollars : toute la grandeur étasunienne est là. 

 
 

PROCHAIN BILLET : LA GUERRE D’INDÉPENDANCE ET LA NOUVELLE-FRANCE

 

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UNE VOCATION D'ÉLEVEUSE DE MOUTONS

26 Mai 2020 , Rédigé par André Boyer Publié dans #PHILOSOPHIE

UNE VOCATION D'ÉLEVEUSE DE MOUTONS

Depuis que l’agriculture existe, elle est prise dans une terrible contradiction, entre l’amour de la nature qu’elle contribue à détruire et la nécessité de nourrir l’humanité. 

 

La plupart d’entre nous se contentent d’être les consommateurs de cette agriculture, critiques pour ses produits tout en étant admiratifs pour ses producteurs qui vouent leur vie, plus ou moins volontairement, à cette ascèse. 

Lorsqu’elle est volontaire, il est instructif d’en comprendre les motivations.  

À 28 ans, la parisienne Stéphanie Maubé se découvre une vocation d’éleveuse de moutons, alors qu’elle exécrait la campagne, elle qui aimait les loisirs, les distractions et la bonne bouffe. 

Mais elle est émerveillée par le mouton, cet animal assez simple, un « gros rond avec quatre pattes ». Le contact physique avec le mouton lui plait, elle s’émerveille de son instinct grégaire, de sa placidité. Et puis élever des moutons lui donne un sentiment de plénitude lorsqu’elle marche derrière le troupeau dans d’immenses espaces où il n’y a que le ciel dans son champ de vision, ainsi reliée à la terre, donc vivante et finalement utile avec son troupeau destiné à la production de nourriture. 

Plus d’une décennie ont passé depuis cette découverte. Elle sait désormais que l’on ne devient pas agriculteur pour se retrouver, pour fuir la ville ou pour donner un sens à la vie, car le métier d’agriculteur demande trop de sacrifices pour qu’une telle motivation individuelle ne s’y dissolve  pas.

Dans ce métier, on ne peut y aller seul bien longtemps, il faut que l’on puisse y embarquer son conjoint, ses enfants, ses parents et ses amis. Il faut que l’on puisse renoncer à l’argent, aux vacances, aux week-ends, au cinéma, aux fringues et on ne le peut s’y résoudre que si l’on voit son métier comme un geste d’amour pour l’humanité. 

Un geste d’amour pour l’humanité, alors que l’industrialisation et le véganisme veulent couper l’homme de  son alimentation naturelle ? Pour notre éleveuse de moutons, l’homme a besoin de « carburant » et si on s’alimente avec un carburant pourri, dévoyé ou artificialisé, on s’éloigne de ses besoins réels. Alors produire de l’alimentation de qualité, oui, c’est un objectif noble, c’est un geste d’amour. 

Encore fallait-il comprendre, avant de se faire comprendre et accepter par des agriculteurs qui, dans leur grande majorité, n’avaient jamais eu le choix de faire ce métier qu’ils se contentaient de subir. Elle a bien compris qu’en faisant ce métier d’éleveuse de moutons par choix, elle venait les provoquer, les narguer. 

Il a donc fallu qu’ils se reconnaissent réciproquement comme étant de la même trempe, lorsqu’ils ont vu qu’elle rentrait son troupeau sous la pluie avec son bébé accroché dans le dos, qu’elle était capable de trainer des carcasses de brebis mortes, qu’en somme elle faisait son métier de manière professionnelle. Et puis, ceux qui perpétuent une tradition familiale qui s’essouffle, souvent plus contraints que volontaires, comprennent progressivement que la relève viendra, en partie au moins, de ces néo ruraux. 

La lisant, l’écoutant, j’en ai conclu que je partageais tout à fait la philosophie du métier qu’exprimait Stéphanie Maubé, moi dont la sœur et le beau-frère ont fait le même choix, ont obtenu la même réussite en s’intégrant de même dans le monde rural. 

 

Même si la vie vous contraint à inscrire vos pas dans un sillon que vous n’avez pas choisi, son métier c’est sa vie, on ne peut donc le faire que par amour…

 

 

Référence : Yves Deloison et Stéphanie Maubé, Il était une bergère, Rouergue Editions, 2020.  

 

PROCHAIN BILLET: LE CHOC DU DAKOTA DU NORD 

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VERS LA CONCEPTION D'UN PREMIER IAE EN CHINE

21 Mai 2020 , Rédigé par André Boyer Publié dans #INTERLUDE

L'ORIFLAMME DES IAE

L'ORIFLAMME DES IAE

Lors de mon séjour d'enseignement à Pékin, j’ai été frappé par l’absence de la France dans le milieu des affaires en Chine, alors qu’elle avait une forte position diplomatique du fait de la reconnaissance de la Chine par la VRépublique plus de vingt ans plus tôt, le 27 janvier 1964, à l’initiative du Général de Gaulle. 

 

Il y avait en effet un fort décalage entre l’excellence des relations diplomatiques entre la France et la Chine et le niveau très faible de leurs relations économiques, qui se limitait à quelques livraisons d’armement, notamment d’hélicoptères. 

Les Etats-Unis, La Grande-Bretagne et à sa suite l’Australie et le Canada ainsi que l’Allemagne étaient déjà bien présents, alors qu’ils avaient des relations diplomatiques avec la Chine nettement plus fraiches que la France. Le cœur pour la France, le business pour les autres. 

Je connaissais déjà l’immense réalisme des Chinois. La France devait l’être autant que la Chine. Cette dernière voulait des investissements français, elle voulait exporter en France ? Nous allions former ses cadres, les accueillir dans les futures filiales des entreprises françaises déjà présentes à Pékin, plus qu’à Shanghai ou Canton, des filiales qui vivotaient à l’état embryonnaire sous formes de pauvres petits représentants isolés dans des bureaux vides au milieu de nulle part, dans les improbables banlieues de la capitale chinoise. 

J’élaborais en quelques semaines ma doctrine. D’excellents collègues étaient déjà venus en Chine avant moi, comme mes amis Jacques Orsoni ou Jean-Claude Tarondeau. Je le savais à peine, mais je rencontrais notre Conseiller culturel avec qui nous avions des relations suivies. Je lui exposais mon idée qui, j’insistais lourdement, serait la sienne et ferait sa réputation. Il s’agissait de créer en Chine le premier centre de formation à la gestion, ce que j’appelais pompeusement le premier IAE en Chine. Pompeusement, parce qu’il s’agissait essentiellement de monter une formation en gestion, pardon en Sciences de Gestion, le CAAE, avec l’appui des IAE et de la FNEGE comme opérateur. 

Avant d’aller plus loin, je traduis ce charabia pour les non spécialistes : 

  • Pourquoi Sciences de Gestion et pas gestion ? Pour empêcher les économistes, fièrement arrimés aux Sciences Économiques de s’emparer du projet. À l’époque, on avait beaucoup de complexes chez les gestionnaires envers les économistes et on en a encore. 
  • CAAE : Certificat d’Aptitude en Administration des Entreprises. Dans les années 1950, Gaston Berger, alors directeur général des enseignements supérieurs au ministère de l’Éducation, décida de créer les premières filières de gestion en France en s'inspirant du système d'enseignement des Business Schools américaines induisant la création du CAAE, devenu plus tard Master en Administration des Entreprises (MAE) qui est toujours le diplôme-phare des IAE et qui a pour objectif au départ de former en un an des ingénieurs et désormais tous les détenteurs de formations non scientifiques. 
  • Les IAE : Instituts d’Administration des Entreprises, au départ des départements des Facultés de Droit et de Sciences Économiques destinés à délivrer le CAAE, avant qu’ils ne deviennent pour la plupart d’entre eux plus autonomes et qu’ils offrent d’autres formations en gestion. 
  • La FNEGE : la Fondation Nationale pour l’Enseignement de la Gestion des Entreprises, fondation reconnue d’utilité publique, a été créée en 1968 par l’État et les entreprises dans le but de développer et d'améliorer la qualité de l’enseignement supérieur de gestion. Son remarquable Secrétaire Général de l’époque Jean-Claude Cuzzi, ancien Conseil Culturel en Indonésie, manifestait un fort tropisme pour le développement de la formation à la gestion à l’étranger, qui contribuait à accroitre la formation des professeurs de gestion et à accroitre le rayonnement de l’enseignement de la gestion à la française. 

J’étais immergé dans ce milieu. J’étais professeur en Sciences de Gestion, j’avais bénéficié d’une bourse de recherche de la FNEGE à Wharton School, Philadelphie, j’avais suivi le CAAE de Nice en 1969 (et je suis toujours membre des Anciens), j’enseignais dans le CAAE depuis 1972 (et jusqu’en 2013), donc dans un IAE, celui de Nice. 

Il ne me restait plus qu’à mettre le projet en musique et à en convaincre le conseiller culturel. Pour m’aider à voir plus clair, ce dernier (dont j’ai oublié malheureusement le nom) décida de saisir l'opportunité de mon séjour d’enseignement à Pékin, pour m'envoyer en mission quelques jours à Chengdu sous le prétexte futile d’évaluer la faisabilité d’un projet à la limite de l’extravagance, qui consistait à accueillir dans une université parisienne des étudiants chinois qui s’intéressaient au Taôisme. Il me semblait que la France avait peu à apporter à la Chine en la matière, mais la logique administrative  française est capable de tout et n’a peur de rien, surtout pas de l’absurde. 

 

Le conseiller culturel a eu finalement une excellente idée : ce que j’ai découvert à Chengdu m’a laissé pantois. 

 

À SUIVRE

 

Prochain billet : une vocation d’éleveuse de moutons

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L'INEVITABLE CONFLIT ENTRE LES COLONS AMÉRICAINS ET LA COURONNE BRITANNIQUE

17 Mai 2020 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

BOSTON TEA PARTY

BOSTON TEA PARTY

Le Quebec Act verrouillait à nouveau la frontière entre les Colonies et le Québec au profit des « papistes », au grand dam des colons américains. 

 

Car le rétablissement de la Nouvelle-France, même sous souveraineté britannique, provoqua la colère des colons anglo-américains. Ils avaient déjà été fortement indisposés par la proclamation royale du 7 octobre 1763 qui créait, pourtant à titre temporaire, un Territoire indien au delà des Appalaches empêchant les colons de s’installer à l’Ouest, puisque toute terre achetée aux amérindiens devait obtenir au préalable l’accord de la Couronne britannique. 

Pour sa part, la Couronne française, frustrée d’avoir été éjectée du Canada, observait avec attention l’évolution des relations entre le Royaume Uni et ses colonies nord-américaines, notamment à l’aide d’espions chargés de sonder l’opinion dans les Colonies britanniques. Or, la situation évolua plus rapidement que ne l’avait prévu Choiseul lors de la signature du traité de Paris le 10 février 1763, puisque les premiers coups de feu furent tirés à peine douze ans plus tard, simultanément à Lexington et à Concord au Massachusetts, le 19 avril 1775. 

Les tensions entre l’Angleterre et ses treize colonies d’Amérique avaient commencé presque immédiatement après la victoire britannique au Canada car la Guerre de Sept Ans (1756-1763) avait obligé le Royaume-Uni à contracter une forte dette qu’il entendait faire payer en partie à ses colonies, contre leur gré.

Ainsi les efforts de l’administration du premier ministre George Grenville (1763-1765) de taxer les colonies se traduisirent parfois par des émeutes, tandis que la forte armée britannique de dix mille soldats entretenue par les colonies faisait monter les tensions. 

Ainsi aussi en 1767, le vote par le parlement britannique des Townshend Duties qui imposait aux colons de payer les salaires des juges et des fonctionnaires chargés d’administrer les territoires, provoqua des réactions de fureur au sein de l’opinion publique coloniale. 

En 1768, il s’y ajouta encore la décision de Londres de faire stationner des soldats réguliers dans Boston, épicentre de l’opposition coloniale,  ce qui provoqua le massacre tout relatif de Boston du 5 mars 1770 qui vit la garnison britannique ouvrir le feu contre la foule, tuant cinq colons et en blessant huit autres. 

En 1773, lorsque l’administration du premier ministre Lord North voulut augmenter ses revenus en levant une nouvelle taxe sur le thé, le Tea Act, elle produisit en réaction la fameuse Boston Tea Party le 16 décembre de la même année au cours de laquelle des colons jetèrent par-dessus bord des cargaisons de thé, et en retour, le vote par le parlement britannique en 1774 de quatre Coercive Acts destinés à raffermir l’autorité royale : 

- La loi sur le gouvernement du Massachussetts qui décidait que le conseil de la colonie était désormais choisi par le roi, les officiers nommés par le gouverneur et les town-meetings soumis à autorisation.

- La loi sur l’administration impartiale de la justice, par laquelle les gouverneurs pouvaient renvoyer les procès en Angleterre. 

- La loi sur le port de Boston, selon laquelle le port était fermé jusqu'à ce que le préjudice provoqué par la Boston Tea Party soit remboursé.

- La loi sur le cantonnement des troupes qui décida que les maisons inoccupées seraient réquisitionnées pour héberger les soldats anglais. 

Dans ce contexte tendu, la nomination du Lieutenant-général Thomas Gage, commandant des forces britanniques d’Amérique en  tant que gouverneur du Massachusetts fut interprétée comme une provocation. La proclamation des quatre Coercitive Acts engendra une opposition unifiée qui se manifesta lors du Premier Congrès continental à Philadelphie en septembre 1774, suivi par un second Congrès, le 10 mai 1975, qui décida carrément d’opposer une résistance militaire au gouvernement britannique, avec George Washington, un colonel de la milice de Virginie, à la tête des forces qui devaient aller  faire le siège de Boston. 

Mais en juin 1775, dans cette même ville de Boston, débarquèrent d’importants renforts britanniques commandés par les généraux Sir William Howe, John Burgoyne et Sir Henry Clinton jusqu’à ce que, le 23 août 1775, le roi George III proclama que les treize colonies étaient en état de rébellion.

 

La guerre d’indépendance des États-Unis était officiellement commencée et la France allait pouvoir jouer sa partie. En faveur de la Nouvelle-France ? 

 

À SUIVRE

 

PROCHAIN BILLET : VERS LA CRÉATION D’UN PREMIER IAE EN CHINE

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AUX CONFINS DE LA PEUR

13 Mai 2020 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

AUX CONFINS DE LA PEUR

Alors que les États-Unis sont en compétition stratégique globale avec la Chine, l’équilibre stratégique entre les États-Unis  et la Russie est en train de changer au profit de cette dernière, parce que les États-Unis ont sous-estimé à la fois la volonté d’indépendance et les capacités technologiques de  la Russie. 

 

Depuis des dizaines d’années, l’équilibre de la terreur a garanti l’absence de tout conflit majeur entre les États-Unis et l’URSS. Il était fondé sur la doctrine de la Mutual Assured Destruction ou MAD, qui signifiait qu’il fallait être fou pour lancer une attaque nucléaire qui entrainerait automatiquement des représailles massives. Cet équilibre était fondé sur les accords Salt, devenus ensuite les accords Start, qui fixaient un nombre maximum de bombardiers, de missiles et d’ogives pour les deux signataires et sur le traité ABM qui interdisait les défenses contre les missiles balistiques adverses, sauf sur un seul site. 

Mais la disparition de l’URSS et les progrès de la défense contre les missiles changèrent la donne. Seul le traité ABM permettait encore à la Russie de disposer d’une force de dissuasion massive, alors que tous les autres rapports de force, économiques, militaires et stratégiques évoluaient en sa défaveur au profit des États-Unis. 

Conscients de la faiblesse de leur position, les Russes essayèrent de se rapprocher des États-Unis, en vain. Le Partenariat pour la paix qui réunissait l’OTAN, la Russie et la plupart des anciennes républiques soviétiques comme le Conseil conjoint Otan-Russie, inauguré le 28 mai 2002 à Rome, se révélèrent des leurres destinés à anesthésier l’ours russe. Mais l’abandon du traité ABM par Georges W. Bush, tout de suite après le Conseil de Rome, réveilla la Russie. 

Tandis que l’Otan accueillait toujours plus de nouveaux membres en Europe de l’Est (il faut officiellement adhérer à l’Otan pour pouvoir être candidat à l’UE) et que les États-Unis installaient des boucliers antimissiles en Pologne, en République tchèque, en Roumanie, en Bulgarie et à l’extrémité orientale du territoire russe, Poutine préparait la riposte. 

Il annonça dès  2004 que, si les États-Unis poursuivaient l’encerclement de la Russie par des systèmes ABM pour la neutraliser, il développerait des systèmes d’armes hypersoniques et de haute précision qui rendraient impuissants tout système ABM. Avec suffisance, les experts étasuniens jugèrent que c’était pure rodomontade de la part des Russes puisque les États-Unis eux-mêmes estimaient qu’il leur faudrait plusieurs décennies pour y parvenir ; dès lors, comment les Russes pourraient-ils progresser technologiquement plus vite que les États-Unis, le phare du monde ? Proprement impensable. Ils recommandèrent donc de continuer à entourer la Russie d’un réseau de missiles antimissiles pour la réduire à l’impuissance. 

Ils se trompaient. 

Cet équilibre a été officiellement rompu le 1er mars 2018, lorsque, devant la réunion des deux chambres du Parlement russe, Vladimir Poutine a déclaré : « À ceux qui, au cours des quinze dernières années, ont essayé d’accélérer la course aux armements et de rechercher un avantage unilatéral contre la Russie, je dirai ceci : tout ce que vous avez essayé d’empêcher a fini par se produire. Personne n’a réussi à contenir la Russie. »

Naturellement, le gouvernement américain nia, et nie toujours, le sérieux de la menace sur ses plans d’abaissement de la puissance militaire russe et la presse française unanime le suivit en qualifiant par des guillemets ironiques l’annonce de Poutine sur ces armes « invincibles » ou même « soi-disant invincibles ». Ces dénégations étaient naturellement destinées à endormir les opinions publiques des pays de l’Otan, qui pourraient être amenées à s’interroger sur les dangers qui planent sur eux ou sur le bien-fondé de la politique d’encerclement de la Russie menée par l’Otan. De premiers grincements se font d’ailleurs entendre en Allemagne, mais combien de mes lecteurs connaissent l’existence de ces armes et leurs conséquences ? 

Or, depuis deux ans déjà, la Russie a commencé à équiper ses forces d’une nouvelle génération d’armements qui lui procure progressivement un avantage stratégique face aux États-Unis. Cette génération comprend déjà quatre   composantes, deux autres étant en préparation :

  • Le missile hypersonique Kinjal (dague) qui atteint une vitesse de mach 10 tout en changeant de trajectoire et qui est doté d’ogives conventionnelles ou nucléaires, avec une portée d’au moins deux mille kilomètres. Ces missiles sont en service dans les forces aérospatiales russes depuis 2018.
  • Le planeur hypersonique Avangard, sans limite de portée (sic) capable de dépasser mach 20, tout en changeant de cap et d’altitude, avec une charge nucléaire de deux mégatonnes.  Les deux premiers engins ont été mis en service en janvier 2020. 
  • Le drone sous-marin à propulsion nucléaire Poseidon, capable d’atteindre les côtes américaines sans être détecté en transportant une charge nucléaire. Sa vitesse serait de 200 nœuds (dans l’eau !), sa charge le rendrait capable de déclencher un tsunami de 100 mètres de haut sur plusieurs dizaines de kilomètres et son rayon d’action est de l’ordre de dix mille kilomètres, à mille mètres de profondeur. Il doit être mis en service dans les prochains mois. 
  • Le missile intercontinental lourd Sarmat de plus de 200 tonnes, sans restriction de portée, qui peut être équipé d’ogives nucléaires mises sur orbites et dotées de vecteurs hypersoniques. La phase d’essai est terminée et il entrera en service en 2021 pour remplacer les actuels missiles Voïvoda. 

Ainsi, les États-Unis se trouvent pour la première fois de leur histoire dans une situation d’infériorité technologique face à la Russie sur le plan militaire.

Car, si la Russie se trouvait contrainte, parce qu’elle s’estimerait menacée, d’utiliser ses armes hypersoniques, aucune défense ne pourrait la contrer, ni en Europe où les missiles Kinjalpourraient frapper partout sans que les systèmes ABM ne puissent s’y opposer, ni protéger les bases ou les flottes américaines contre le planeur hypersonique Avangard, ni sur l’ensemble du territoire des États-Unis où la Missile Defense ne pourrait rien contre le missile Sarmat capable de mettre en orbite une dizaine de charges nucléaires qui seraient ensuite propulsées vers la Terre par des vecteurs hypersoniques auxquels personne ne pourrait s’opposer, ni en Californie où les drones Poseidon pourraient sans obstacle détruire toute vie sur la côte ouest des États-Unis.

Qu’on les nie, qu’on les minimise ou pas, les conséquences considérables de ces nouvelles armes russes sont que l’énorme système de défense ABM est désormais obsolète, rendant les États-Unis totalement vulnérables aux nouvelles armes russes. 

 

Aussi, sans même imaginer que l’on ne puisse jamais utiliser de telles armes, les conséquences de leur seule existence sont à venir, en termes de rapports de force et donc d’alliances, dont on voit les prémisses au Moyen-Orient.

 

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LA VÉRITÉ OU LA VIE*

9 Mai 2020 , Rédigé par André Boyer Publié dans #PHILOSOPHIE

CALENDRIER TAO

CALENDRIER TAO

Le courant de la vies’impose comme le vrai dessin de la pensée chinoise et il nous faut en tirer les leçons

 

François Julien identifie en effet, en sus des oppositions précédentes, les trois oppositions suivantes entre les pensées chinoises et occidentales, « Entre » versus « Au-delà »̀, « Essor » versus « Étale » et « Non report » versus « Savoir différer ». 

« Entre », « Essor » et « Non report » correspondent respectivement aux trois questions suivantes, du point de vue chinois :

- Où est le vivre ? 

- Comment se manifeste-t-il ? 

- Comment le capter ?

Pour la pensée chinoise, ces questions impliquent que le « vivre » ne se passe pas dans un monde idéal,au-delà du monde concret.  Le « vivre » circule dans les choses, il en est la respiration ; le « vivre » doit d’abord se sentir, s’éprouver et on doit le laisser se dérouler. Comment se manifeste-t-il ? En prenant son essor, en se développant jusqu’à ce qu’il décline. C’est pourquoi il faut capter l’essor du « vivre » en épousant le moment, en saisissant l’occasion grâce au  non report, tout en acceptant de laisser murir les situations. La pensée chinoise observe la nature du « vivre » et propose une stratégie pour s’y adapter. 

La dernière des oppositions présentées par François Julien, met l’accent sur la différence entre « Ressource » et  « Vérité » et elle résume  l’ensemble de toutes les oppositions entre les pensées chinoises et occidentales que nous avons examinées. À l’idéal de « vérité » occidental s’oppose la modeste notion chinoise de « ressource », qui désigne l’ensemble des moyens mobilisables pour sortir d’une difficulté,  pour résoudre un problème. 

Or la quête de la vérité n’est nullement une démarche modeste. Elle est le moteur de la pensée européenne, qui se voit elle-même comme une histoire jamais achevée ni satisfaite, mais toujours recommencée et relancée. Mais la tradition intellectuelle et morale de la Chine ne se focalise ni sur l’Etre ni sur la vérité. Si la notion de vérité n’y est pas inconnue, elle n’occupe pas la position primordiale que l’Occident lui a conférée. Pour la pensée chinoise, la vérité s’observe empiriquement, sans plus, sans en faire toute une histoire. 

S’il y a dans la pensée chinoise une obsession comparable à celle de la Vérité, c’est la recherche du point d’équilibre parfait, dans le vécu de chaque situation, ici-bas, et non pas dans l’idéal. Le réalisme et la sagesse sont mis en avant, modestement pour viser à l’harmonie, non à la vérité. 

 

On le constate, la rencontre de la pensée chinoise et de la pensée européenne permettent de mettre en évidence deux modes de pensée, deux formes de raison différentes, qui proposent des logiques rivales et toutes deux parfaitement cohérentes. Nous voyons bien en effet apparaître la cohérence de la pensée chinoise, nous comprenons sa fécondité historique et nous apercevons aussi ses limites. Inversement, si l’on regarde du point vue de la pensée chinoise la philosophie européenne, nous sentons ses partis-pris, sa partialité, en même temps que sa fécondité. La notion centrale de vérité, si importante et vénérée comme une déesse intouchable et inaccessible est un trésor dont l’importance paraît surestimée du point de vue des Chinois, car ces derniers ont vécu et développé un autre mode de pensée sans avoir le sentiment qu’ils disposaient d’un système de pensée inférieur au système occidental. Au contraire, ils se pensent, profondément, supérieurs. 

En considérant les écarts entre les deux pensées, François Julien, avec une audace certaine, nous invite à mettre en question notre façon de penser, non pas pour adopter l’approche chinoise, mais pour s’en servir en considérant avec un œil critique le centre, l’obsession de notre propre pensée. Il nous propose de quitter un instant des yeux la question de l’Être et de l’ontologie, qui a permis d’immenses conquêtes, au tout premier rang scientifiques. Mais, peut-être, bride t-elle maintenant notre compréhension du présent ? Peut-être la vérité n’est-elle pas une, n’est-elle pas uniquement scientifique ? Peut-être, tout simplement n’est-elle pas, ou n’est-elle plus, la question centrale de l’humanité, hic et nunc. 

Pourquoi ne pas considérer un instant, avant de retourner à nos tourments ontologiques, que le « vivre » peut aussi être regardé comme un centre éventuel de notre pensée, à l’heure où le monde des humains est bouleversé par le choc qu’il a lui-même provoqué ? Les penseurs taôistes ont tout à fait reconnu que la vie, comme courant ou comme élan, se dérobe à toute fixation conceptuelle, mais ils soutiennent aussi qu’elle ne se refuse  pas à toute intelligence ni à tout usage. 

Comparer les deux pensées, a pour effet, du point de vue occidental, de nous inviter à recentrer notre réflexion sur le « vivre »,ce qui a pour effet de poser autrement les questions de notre monde, en reformulant nos problématiques épistémologiques, morales, politiques ou esthétiques.

Mais la leçon principale de cette comparaison est, de notre point de vue, la chance de l’humanité de disposer de deux pensées pour comprendre le monde. Il y en a d’autres, mais la plus grande faiblesse de la pensée occidentale n’est-elle pas de l’avoir nié, en raison du terrible postulat sur lequel elle s’appuie pour développer son système de pensée, qui est qu’elle détient la vérité ou plus exactement qu’elle connaît le chemin pour s’en approcher ? 

 

Aujourd’hui, nous savons que la pensée occidentale s’est appropriée le concept de vérité, mais que la pensée chinoise a noyé le concept  au sein des flots tumultueux de la vie. Tirons en les leçons.

 

François Jullien, De l’Être au Vivre : Lexique euro-chinois de la pensée, 320 p, Gallimard, Paris, 2015. 

André Boyer, Orphans, Éditions mco, 2005.

 

CI JOINT EN PDF L'ENSEMBLE DE MES BILLETS SUR LA PENSÉE CHINOISE

 

FIN

 

 

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COUP DE SANG SUR LA PLACE TIAN'ANMEN

2 Mai 2020 , Rédigé par André Boyer Publié dans #INTERLUDE

L'ENTRÉE DE LA CITÉ INTERDITE

L'ENTRÉE DE LA CITÉ INTERDITE

La visite de Datong avait eu lieu une semaine après mon arrivée à Pékin au printemps 1985. L’incident relaté dans ce billet lui a succédé quelques semaines après, accélérant grandement ma formation sur l’âme chinoise, formation qui a été ensuite complétée par ma visite ultérieure à Chengdu. 

 

Le NMTC (National Management Training Center) à Pékin où nous enseignions était largement financé par la CEE de l’époque, qui avait sous-traité sa gestion à l’EFMD (European Foundation for Management  Development), laquelle m’avait recruté afin de travailler au sein du NMTC. 

L’EFMD avait acheté un minibus Volkswagen qui était théoriquement à notre disposition 24 heures sur 24, pour tout déplacement. En pratique, nous l’utilisions relativement peu, aussi le NMTC en avait profité pour ne recruter qu’un seul chauffeur alors qu’il avait reçu les crédits pour en recruter trois : il n’y pas de petites économies, en particulier en Chine. 

C’était ce chauffeur qui était venu nous chercher à la gare de Pékin, de retour de notre aventure ferroviaire de Datong. Donc le chauffeur ne travaillait pas beaucoup, mais sans doute encore trop à son goût, car, lorsqu’il nous prit la fantaisie de lui demander de nous faire visiter avec le minibus de l’EFMD le centre de Pékin un dimanche après-midi, il nous paru particulièrement de mauvaise humeur. On peut d’ailleurs le comprendre. 

Il était venu nous chercher à notre résidence au Friendship Hotel et nous avons roulé sans incident jusqu’à la place Tian’anmen, vingt et un kilomètres plus loin. Il s’était garé sur la place afin que nous puissions jeter un coup d’œil à la Porte de la Paix Céleste qui se trouve à l’entrée de la Cité Interdite. 

En remontant dans le minibus, mes cinq camarades sont montés à l’arrière du minibus, tandis que je montais devant à côté du conducteur, pour mieux voir la ville. Le chauffeur protesta et notre interprète, Geneviève, traduisit : il ne voulait pas que je prenne le siège à côté de lui. Je lui répondis que j’étais monté devant pour mieux voir le paysage. Il me signifia alors qu’il était interdit de s’asseoir à coté du chauffeur, mais l’interprète m’indiqua que c’était faux puisqu’elle s’asseyait souvent à cette place. 

Je décidais de rester silencieux et de ne pas bouger. En représailles, il arrêta son véhicule au beau milieu de la place Tian’anmen, tout en renouvelant sa demande de m’asseoir à l’arrière du véhicule. Or, je n’apprécie pas du tout d’être contraint de faire quelque chose que j’estime injustifié et je restais donc à ma place dans le véhicule immobilisé, tandis que le chauffeur m’agonisait d’injures fidèlement traduites par Geneviève. 

Les véhicules s’accumulaient derrière, deux policiers commençaient à faire mouvement vers nous pour mettre fin à ce début de désordre public et le chauffeur se décida donc à repartir, continuant pendant un certain temps à déverser son flot d’injures, jusqu’à ce qu’il finisse par devenir muet, tout en nous reconduisant au plus vite chez nous. 

Ce petit incident, qui s’explique simplement par la mauvaise humeur du chauffeur confronté à mon entêtement, ne présenterait aucun intérêt à être raconté 35 ans plus tard,  si son épilogue ne s’était pas révélé édifiant.

Logiquement la Direction du NMTC aurait dû platement s’excuser et prendre éventuellement des sanctions contre le chauffeur en faute. Ce n'est pas ce qui arriva. Lorsque je demandais à rencontrer le Directeur, accompagné de Geneviève, je découvris qu’il prenait, sans oser l’exprimer tout à fait ouvertement, fait et cause pour le chauffeur. 

En réponse, je fis monter les enchères, en déclarant que j’avais été insulté sans raison par un membre du personnel du NMTC et que je ne pouvais pas y travailler avant d’avoir reçu les excuses du NMTC. 

S’ensuivit  trois jours d’âpres négociations. J’acceptais, grande concession de ma part,  de recevoir de simples excuses orales, mais solennelles. L’affaire se termina là. Elle m’avait montré que les employés chinois de l’EFMD, conduits par leur direction, faisaient front contre moi, en tant qu’expert étranger. 

Cette affaire, suivie de multiples autres, me montra la Voie, comme on l’apprend dans le Tintin du Lotus Bleu. La Voie, c’est  l’hostilité foncière des Chinois, ou plus précisément des Han, contre le reste du monde. J'en ai eu une autre échantillon lors d'une visite japonaise au Friendship Hotel, méfiante du côté japonais, hostile du côté chinois.   Vous pouvez chercher à cette attitude collective, qui s’exprime par de nombreux actes individuels toutes les explications ou même toutes les excuses qui vous conviennent, peu importe, car la question n’est pas là.    

  

La question, pour moi, réside dans cette attitude collective d’hostilité des Hans contre nous, les non-Hans, nonobstant les habituelles exceptions. J’en ai tenu le plus grand compte et j’en ai tiré de multiples bénéfices lorsque j’ai traité, et cela m’est souvent arrivé par la suite, avec les représentants de diverses collectivités chinoises.   

 

À SUIVRE.

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