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Le blog d'André Boyer

La trajectoire

10 Janvier 2009 Publié dans #PHILOSOPHIE

Il y a quelques temps, je me suis intéressé à la notion de vérité. J'ai alors découvert comment elle ne pouvait être abordée qu'au travers de l'évolution de l'humanité, ce que j'appelle la TRAJECTOIRE. La notion de vérité change avec la manière dont l'homme voit le monde, et à ce titre il est frappant de constater à quel point  le doute a envahi la pensée humaine. C'est cette histoire que je reprends ici, en une série de quelques articles, en lui ajoutant mes réflexions actuelles. Nous verrons qu'elle nous conduira à nous interroger sur le sens de l'étape actuelle de la pensée humaine. 

La pierre polie annonce notre technologie, les révolutions de palais de l’Empire Romain contiennent en germe notre Moyen Âge puis notre Renaissance ; les paroles du Christ, de Bouddha et de Mahomet dessinent un tournant majeur de l’humanité, et plus prés de nous la guerre de 1914-1918 implique la nécessité d’une nouvelle Europe. L’histoire n’est rien d’autre que l’expérience des autres qui nous est transmise et que nous réinterprétons sans cesse. Elle exprime tout à la fois la violence, le cynisme mais aussi l’idéalisme des hommes. Elle nous conte l’effort inlassable accompli par l’espèce humaine afin de surmonter les contraintes de la nature et les difficultés de la vie en société. Des cités ont lutté contre des barbares, quelques hommes ont changé l’idée que l’on se faisait de la religion, d’autres ont bouleversé les méthodes de production. Les plus savants ont découvert les lois de la nature. Tous ces savoirs et ces savoir-faire ont produit les civilisations, égyptiennes, grecques, romaines, arabes, chinoises, nippones, indiennes, mayas, incas.

Nous avons naturellement égaré nombre des acquis de nos ancêtres. L’histoire de l’humanité est longue de six millions d’années, mais nous ne nous rappelons avec précision que les évènements les plus récents, depuis cinq mille ans tout au plus. En outre, nous réinterprétons chaque jour l’histoire dans le sens qui nous convient, croyant qu’elle nous conte la légende de nos progrès, alors qu’elle n’est que la chronique de la naissance, de la croissance et de la dégénérescence de notre espèce ; l’homme accumule toujours plus de connaissances, produit de plus en plus de biens, se multiplie, s’étend…Jusqu’à ce qu’il diminue en nombre et disparaisse. Et nous dans tout cela, quel est notre rôle ? que faisons-nous ? Mais commençons par le commencement.

Un petit homme descend de l’arbre…

Un jour, six millions d’années avant que vous ne lisiez ce texte, un petit homme, ou une petite femme comme Lucy, se décida enfin à descendre des arbres sur lesquels il, ou elle, avait l’habitude de vivre. Cela se passait sur la Terre, une planète moyenne d’une étoile assez ancienne que nous appelons le Soleil, située dans une galaxie quelconque que nous avons baptisée Voie Lactée, et, jusqu’à nouvel ordre, nulle part ailleurs. Le petit hominien se trouvait en Afrique orientale, c’est du moins ce que l’on pense aujourd’hui.  Une fois installé par terre, mais sans doute quelque temps après, il décida en outre, lui ou ses descendants, de se planter sur ses pattes de derrière.

Aujourd’hui, on voit dans ces deux décisions le renoncement implicite de l’homme à ses comportements instinctifs, qui avaient pourtant assuré sa survie jusque-là. L’histoire de l’homme débuterait donc par ce rejet de l’instinct comme guide vital, l’obligeant à inventer en compensation de nouveaux comportements qui seront copiés de proche en proche, sous la forme d’un processus permanent d’accumulation culturelle.

Entre l’époque de la renonciation humaine à l’instinct et aujourd’hui, il s’est écoulé peu de temps. Il a déjà fallu trois millions d’années pour que l’un de nos ancêtres se décide à tailler un galet, puis deux millions d’années de plus pour que l’un de ses rejetons réagisse au froid, puis encore neuf cent mille ans pour qu’un autre de ses descendants prenne conscience qu’il était mortel. Si l’histoire de l’homme débute vraiment par l’acte fondateur de renonciation à l’instinct, l’histoire de l’homme n’est que la conséquence de la prise de conscience de sa condition dans l’Univers.
Car il s'agit de comprendre le monde pour le contrôler... 

 

 

 


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A
Merci pour l'humour du commentaire, il est vrai que ces réflexions sont peut être un peu trop sérieuses
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S
Merci pour cette mise en perspective . Imaginant que l'humour est permis en dépit du caractère sérieux de la contribution, je dirais que 2 choses me frappent:1_ la procrastination dont l'homo quelquechosus a fait état tout au long de son évolution. Celà m'aide à comprendre pourquoi il faut attendre si longtemps quand on demande aux enfants de passer à table.2_ le fait que si la descente de l'arbre est une forme de renonciation à l'instinct primal, l'accrobranche devrait être une forme fruste de retour du refoulé. Une piste à faire explorer par les thésards travaillant sur le marketing expérientiel.Bonne journée. Sophia Emic
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