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Le blog d'André Boyer

Autour de l'an Mil, les ferments de renouveau

27 Janvier 2009 Publié dans #PHILOSOPHIE

Nous reprenons, après ces regards sur l’actualité, notre observation sur la marche du monde.

L’Empire Romain a disparu en Europe occidentale. Il n’y a plus d’organisation centralisée, ni de modèle. Seule l’Église offre une façon de voir le monde à laquelle s’accroche la partie de la population européenne qui a été romanisée. Après l’Empire Romain, dont personne n’oublie qu’il se survécut dans l’Empire Byzantin, sans oublier la continuité de la civilisation chinoise et des civilisations amérindiennes, il ne fait aucun doute qu’une autre période de l’histoire des civilisations commençait.

Les terreurs qui accompagnent le changement de millénaire symbolisent bien le changement de mentalité qui s’opérait dans une Europe qui se reconstruisait sur les décombres de l’Empire Romain. La croissance démographique va s’y accélérer progressivement ; elle s’accompagnera de la jonction, de gré et de force, entre l’Europe et le reste du monde. 

En l’an Mil, la Cité antique est morte étouffée, le monde romain est déchu. Aucune structure ne l’a remplacé, laissant l’impression d’un piétinement, d’un échec, d’un recul. En mille ans, la population mondiale a légèrement diminué, passant de 250 à 220 millions d’habitants. La régression collective se traduit par l’affaiblissement du langage, et en particulier de l’écrit. Seules, isolées, l’Irlande et la Grande-Bretagne parviennent à conserver un latin non abâtardi.

Du fond de l’effondrement de l’Empire apparaissent des indices de renouveau. La coupure des réseaux de communication a plongé les campagnes dans une léthargie réparatrice. La reconstruction sociale de l’Europe s’effectue autour des trois liens de vassalité, de seigneurie et de fief, élaborés entre le VIe et le XIIIe siècle.  L’Eglise y appose le sceau de la transcendance.

Toute la problématique de l’Europe post-romaine est centrée sur le besoin de protection. Le lien seigneurial s’est imposé comme un substitut à celui de la famille étendue. Le seigneur attend la fidélité et le service tandis que le vassal sollicite la protection. Le roi ajoute l’impôt à l’hommage et au fief, en échange d’une paix élargie. L’Eglise limite la violence comme moyen de règlement des conflits en la bornant aux combats entre les chevaliers et leurs auxiliaires. C’est elle qui va offrir, de fait, les réponses qu’attendent des populations désemparées…

 

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