L'ancrage spirituel du renouveau, une leçon éternelle
31 Janvier 2009 Publié dans #PHILOSOPHIE
À la chute de l’Empire Romain, l’Église se trouve mêlée à un tissu social et politique complètement bouleversé. Elle prêche désormais à des peuples désemparés, ayant perdu leurs anciennes références païennes. Dès quatre cent trente après JC, Saint Augustin avait donné l’exemple d’un évêque priant, écrivant, enseignant et visitant les réfugiés dans Hippone assiégée par les Vandales.
Une nouvelle Église monastique et missionnaire émerge, à l’image de l’église irlandaise. Saint Benoît rend la lecture obligatoire dans son ordre monastique. L’Église enseigne la morale du Décalogue, auquel elle ajoute un message de force pour rassurer une population inquiète : Dieu est tout puissant, il protège son peuple. Le Christianisme exorcise l’angoisse, notamment par le symbole du cimetière associé à l’Église. Dans la nécropole proche de la maison de Dieu, les morts chrétiens partagent avec les vivants l’attente de la Résurrection. L’Église offre également un enseignement qui maintient les règles de vie en société au sein d’une population éclatée et traumatisée. À chacun, elle fournit des raisons d’espérer.
Au XIe siècle enfin, le danger collectif s’éloigne ; les raisons de vivre et de croire dépendent plus de ses actes personnels que des aléas de la guerre, de la famine et des maladies. Il faut désormais que l’homme se sente responsable de ses actes. L’Église se consacre à arracher les âmes au désespoir et à l’absurde. La Croix cesse d’être le signe de la gloire de Dieu, elle devient, ou redevient, le symbole du martyre du Christ. Le christianisme s’attaque au drame humain fondamental, celui de devoir assumer la certitude de sa propre mort, en glorifiant la mort du Christ sur le Croix, et elle relie la qualité des actes accomplis au cours de la vie avec la perspective de la mort inéluctable, mais acceptée et glorifiée.
Dès lors, le fil du progrès matériel peut se renouer….