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Le blog d'André Boyer

Le péril, l'inquiétude et le ressentiment

17 Août 2009 Publié dans #PHILOSOPHIE

Dans un article précèdent, publié le 1er août dernier et intitulé « L’homo faber », je mettais en avant le caractère avant tout pratique de l’Homme, qui consiste à chercher à survivre au milieu des périls qu’il doit affronter, comme tout être vivant. Il lui fallut entre autres résoudre la question majeure de la transmission des informations recueillies par les générations précédentes aux générations suivantes.

Le péril qui a toujours menacé les découvertes de ces milliards d’observateurs, expérimentateurs, théoriciens que sont naturellement les êtres humains, reste en effet la transmission de l’information aux générations successives. La mise au point du langage parlé a été la première technique pour faire cheminer le message de père en fils, de maître à apprenti. Puis l’écrit a changé l’échelle de la circulation de l’information en la rendant plus précise, universelle et pérenne. Les ouvrages sont devenus des boîtes à outils, des prêts à penser, à calculer et à réaliser, sur lesquels il est possible de s’appuyer pour développer de nouvelles théories, plus claires, plus approfondies et plus complètes, qui entraînent d’autres innovations. L’invention du livre a heureusement dispensé les chercheurs de redécouvrir les lois de la thermodynamique, de la gravitation universelle ou même de réinventer la pensée d’Aristote tous les vingt-cinq ans, en étant exceptionnellement optimiste. Il a aussi évité aux philosophes de redécouvrir les fondements universels de la pensée mis à jour par leurs ancêtres, Grecs, Chinois ou Arabes.

Les progrès techniques ont changé graduellement la vie matérielle des hommes, que ce soit dans le domaine de la chasse, de l’élevage, de l’agriculture, de l’irrigation, des mines, de la construction, du transport, du chauffage, de l’éclairage, des communications, de l’armement et de la médecine. Ces changements sont à l’origine du développement des civilisations : lorsque l’agriculture dépassa le niveau de subsistance, les paysans purent nourrir les villes, leurs artisans, leurs prêtres, leurs étudiants, leurs marchands et leurs soldats.

Il reste que les changements technologiques ont toujours inquiété les sociétés humaines qui les subissent. Les nouvelles technologies créent des capacités de production excédentaires, qui génèrent dans un premier temps du chômage, mais aussi du temps disponible qui a son tour libère de nouvelles énergies. Aussi peut-on regarder à la fois la technologie comme la solution susceptible de résoudre tous les problèmes matériels de l’humanité, mais aussi comme un défi global à l’équilibre entre l’humanité et son cadre de vie. 

Depuis un siècle, la découverte et l’utilisation de l’électricité de l’énergie atomique, de l’informatique, de l’exploration spatiale, de la biogénétique ont fortement transformé les perspectives de l’humanité. Chaque découverte a accru l’interférence de la technologie avec l’environnement, puisqu’elle est le choix original de l’homo sapiens.

La question rémanente consiste à trouver les moyens de mettre le bouillonnement technologique au service de la société. Il s’agit peut-être là moins d’une question technique que de transcendance.

 

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B
Oui, ce serait assez rafraîchissant....
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M
ouille, dure dure la lecture surtout qd on a pris du retard. tu pourrais nous parler de vos vacances et mettre quelques jolies photos de montagnes???????
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