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Le blog d'André Boyer

Une oligarchie barricadée

21 Août 2009 Publié dans #HISTOIRE

Dans un article précèdent, publié le 11 août dernier et intitulé « l’oligarchie face au peuple », je rappelais les moyens extraordinaires, comparés aux autres pays européens, dont dispose l’oligarchie pour contraindre le peuple français. Je ne sais pas si vous en avez vraiment conscience, tant il s’agit d’un sujet bien rarement abordé par les medias, comme l’on peut s’en douter. Mais les faits, que j’ai rappelés dans l’article précèdent, sont indiscutables.

Les conséquences sont que lorsque l’opinion est contrainte, lorsque les medias en sont réduits à une pensée étroitement encadrée par le politiquement correct, on ne peut pas prétendre que les citoyens disposent de leur libre-arbitre. La finalité de l’action collective échappe au citoyen qui ne se sent plus acteur de la société à laquelle il appartient puisqu’il n’est plus en mesure d’agir sur elle. Il ne lui reste plus qu’à se résigner ou à se révolter.

Bien sûr, l’oligarchie barricadée qui nous dirige n’a aucune intention de respecter les principes essentiels de la démocratie. Que feriez-vous à sa place ? partageriez-vous le pouvoir qui vous est échu ? Non, elle cherche à contourner ces principes pour conserver l’exclusivité du pouvoir, avec une morgue qui laisse l’observateur pantois. Elle utilise à cet effet la merveilleuse puissance des institutions de la Constitution de la Ve République, qui accorde un pouvoir considérable au Président de la République. Lorsque ce dernier contrôle le parti majoritaire à l’Assemblée Nationale, aucune nomination, de haut fonctionnaire, de député, de maire de grande ville, de directeur de chaîne de télévision ou de dirigeant de grande entreprise ne lui échappe. Et, pour peu qu’il s’y intéresse, la désignation du moindre candidat aux fonctions de conseiller général du plus obscur des cantons lui appartient. On comprend que les luttes d’influence autour de ces multiples nominations soient l’objet principal des préoccupations des membres de notre oligarchie.

Aussi faut-il admettre, aussi désagréable que cela puisse nous paraître, que l’un des problèmes majeurs de la société française est sa difficulté à se faire entendre des politiciens. Nous l’illustrerons par deux exemples, celui des élections de 1997 et 2002, toutes deux organisées par un Jacques Chirac au sommet de son « art » politique. Ainsi, si vous avez cru que le déclenchement anticipé des élections législatives de 1997 était une erreur de calcul de ce fin amateur de combines électorales qu’était Jacques Chirac, et que ce sont les électeurs qui ont décidé de porter la gauche au pouvoir, vous n’y êtes pas du tout : c’est Chirac qui a décidé de passer la main, pour pouvoir être réélu en 2002. Les dirigeants politiques ont joué une farce pseudo démocratique dont les électeurs ont été les dindons alors qu’ils s’en croyaient les acteurs.

Quant à l’élection présidentielle de 2002, si vous n’en avez pas honte, c’est que vous méritez le système politique qui tire sur vos ficelles de marionnette.

NB: ce tableau de Nicolas de Staël  qui accompagne cette chronique morose sur la malgouvernance française est destiné à l'équilibrer par une petite dose de pureté artistique

 

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