Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog d'André Boyer

L'homme, animal social?

30 Août 2009 Publié dans #PHILOSOPHIE

Dans un article publié dans ce blog  le 17 août dernier, appelé  « Le péril, l’inquietude et le ressentiment », je concluais en m’interrogeant sur  les moyens de mettre le bouillonnement technologique au service de la société et je proposais d’en faire moins une question technique qu’un problème de transcendance.

On peut en effet se demander si le débat sur le rôle de la technologie est vraiment une question fondamentale pour le devenir de l’humanité. Il s’agirait en effet de protéger la Terre d’une destruction progressive par la pollution engendrée par nos productions, d’empêcher que des dirigeants politiques n’utilisent les armes que l’humanité a inventé pour tuer massivement les populations ou de contrôler les techniques du clonage pour éviter la duplication des individus.

Graves questions.

Mais s’il ne s’agit que de trouver des solutions dans le cadre de la raison, elles ne sont guère hors de portée. Pourtant l’évolution de l’humanité suit un chemin que la raison de l’homme ne maîtrise pas. Même les savants les plus au fait des mécanismes de recherche n’ont pu éviter que la bombe atomique ne soit créée et constamment perfectionnée. Toute l’histoire de l’humanité montre que nous ne pouvons pas en dévier son cours qui consiste à tenter de se procurer le plus possible de moyens pour agir sur son environnement. Ce constat ne nous laisse aucun autre choix que de nous adapter individuellement aux conséquences  de cette mécanique implacable qui ne manquera pas de nous affecter, en bien et en mal, plutôt que de faire semblant de nous interroger sur les moyens de changer le cours des événements. Est-ce que nous avons les moyens d'empêcher les Chinois de croître et de polluer? Est-ce que nous avons les moyens d'empêcher la population d'augmenter?  

Ce qui appartient à l’homme, c'est de tâcher de vivre en société. Cette tâche l’occupe sans trêve et elle a le mérite de le distraire de sa condition d’être mortel. Les rôles sociaux ne manquent pas, mère ou père, chasseur, pêcheur, producteur, prêtre, guerrier, conseiller, chef. La collectivité entoure, encercle même chaque individu qui attend en retour sa sollicitude. Car chaque société est à la recherche de l’efficacité tout en étant soumise à la dure nécessité des compromis. Il lui faut canaliser les passions individuelles par le biais des organisations collectives. À cet effet, elle élabore des conventions pour que les individus puissent vivre en couple, en famille, afin que les enfants, les vieux, les handicapés, les malades soient pris en charge. Toute société humaine cherche les moyens de lutter contre les maladies comme le montre l’hystérie des pouvoirs autour du virus H1N1. Toute société cherche à  assurer la sécurité de chacun, à répartir les richesses selon les critères contradictoires d’efficacité et de justice. Toute société cherche enfin à s’organiser pour répartir les pouvoirs de manière à fonctionner de manière efficiente.

Tout cet effort individuel d'adaptation est encore accru par le fait que nos sociétés se transforment sans trêve. Les familles ont abandonné les cavernes, les villages agricoles se sont formés puis se sont vidés, les villes sont devenues des centres de production qui ont débordé dans les banlieues. Car l’accumulation des connaissances a changé le système de socialisation, processus de conditionnement destiné à orienter les motivations privées vers des comportements acceptables pour la société, un système qui a pu désormais être appliqué à des groupes de plus en plus étendus avec la crainte toujours présente d’une perte de contrôle.
Cette potentielle perte de contrôle obsède les sociétés humaines. Que tout le monde paye des impôts, que les banlieues soient sillonnées par les véhicules de police, que les terroristes soient traqués! Car tous les systèmes sociaux sont sans cesse menacés de disparition, comme l'a montré récemment le système soviétique et comme les fissures du système américain le révèlent. Ce qui conduit ces systèmes  à générer une mécanique de propagande destinée à entraîner la population dans le combat contre l’ennemi, l’adversité et finalement la décadence. Aussi, seuls  d'irréductibles naïfs peuvent s'étonner de la place de la propagande politique à l’école et dans les médias: elle leur est consubstantielle.

Nonobstant, l’homme ne se résigne pas à n’être que l’acteur ou le jouet des sociétés imparfaites auxquelles il est rattaché, j'allais écrire auxquelles il appartient.
Les rêves de liberté, de justice, de progrès ne cessent jamais de le hanter,en d'autres termes il lui faut en appeler à la transcendance.

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article