À bout touchant
21 Mars 2012 Publié dans #ACTUALITÉ
Au moment où j'écris ce blog, Mohammed Merah, un homme âgé de 24 ans, est actuellement cerné par la police. Il est quasiment identifié comme étant l’assassin de trois militaires, puis de trois enfants et d’un homme de 30 ans. Il a achevé ses victimes à bout touchant, son geste le plus horrible ayant consisté à attraper une petite fille par les cheveux pour l’abattre d’un coup de pistolet.
Je laisse de côté la question des origines ou des « motivations » de cet homme. Elles seront largement traitées par les medias. Faussement, on dira que c’est un monstre, c’est-à-dire un être avec lequel nous n’avons rien en commun. Malheureusement, c’est faux. C’est ce point en particulier que je veux traiter dans ce blog. Nous disons cela pour nous rassurer, pour nous convaincre que nous, nos pareils, nous ne feront rien de tel.
Sans doute, nous ne le ferons jamais, mais nous le pourrions: l’histoire, l’actualité, les faits divers nous le montrent. L’être humain est d’une violence et d’une cruauté inouïe. Il le montre à chaque instant avec les animaux et avec ses semblables chaque fois que l’occasion lui en est offerte. Il le montre à Toulouse, à Oslo, à Syrte, dans les écoles américaines, en Afghanistan, en Syrie, en Tchétchénie, au Zaïre. Il l’a montré partout, au Zimbabwe, au Cambodge, en Algérie dans les décennies passées. La guerre de 1940-1945 a étalé ses horreurs dans les camps de concentration nazis, l’URSS et la Chine ont assassiné des millions d’être humains avec un détachement qui n’est que trop humain, la guerre d’Espagne a révélé au monde à quel point la haine de l’autre pouvait générer de cruauté.
Si les conditions sont réunies, il n’y a pas d’être plus cruel que l’homme. Puisque nous avons la chance, ou la malchance, d’en être conscient, tâchons de ne pas l’oublier.