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Le blog d'André Boyer

Ça suffit, les Suisses!

12 Janvier 2011 Publié dans #ACTUALITÉ

Il est souvent intéressant de voir les événements avec les lunettes de responsables étrangers. C’est à ce titre que je vous propose de lire la récente interview de la Présidente de la Confédération helvétique, avec quelques commentaires de ma part (les textes en gras sont de mon fait).

Roger-Federer-en-quart-de-finale-contre-Robin-Soderling.jpgTout d’abord vous ignorez sans doute le nom de la Présidente de la Confédération helvétique, Madame Micheline Calmy-Rey. Il faut préciser qu’en Suisse le mandat de la Présidence se déroule sur une année, à comparer avec nos présidences régaliennes de cinq ans, qui entraînent des campagnes électorales de deux ans (nous y sommes déjà).

Parmi les défis de sa Présidence, elle évoque entre autres le fait  qu’elle sera « la voix de la Suisse à l’étranger. En cette période où le pays se trouve sous pression, ce rôle n’est pas à sous-estimer. Je vais m’efforcer de régler les problèmes avec nos voisins et également d’approfondir les relations avec l’UE.
 
Au niveau de la communauté internationale, je souhaite contribuer de manière constructive à la résolution des problèmes globaux. Le monde est interconnecté, les décisions produisent des effets multiples et réciproques. Pensons seulement au terrorisme, à la pauvreté, aux flux migratoires, à la protection de l’environnement et au changement climatique. Face à ces problèmes globaux, nous ne pouvons agir comme si nous étions une île. » En effet.

Elle rappelle ainsi les temps difficiles qu’a vécu le Conseil fédéral ces derniers temps : « La crise UBS, la pression sur le secret bancaire et la crise libyenne n’ont pas été faciles à gérer pour le Conseil fédéral. Mais si nous observons plus attentivement ces crises, nous pouvons affirmer que le Conseil fédéral les a bien maîtrisés.
 
Dans l’affaire libyenne, les deux otages sont rentrés sains et saufs à la maison, c’est l’essentiel pour moi. En ce qui concerne le secret bancaire, nous avons repris les standards de l’OCDE. Nous pouvons désormais les mettre en application dans des conventions de double imposition bilatérales avec différents pays.
 
Enfin, l’affaire UBS aux Etats-Unis a été réglée grâce à un accord. La Suisse a montré qu’elle était capable de défendre ses intérêts face à une grande puissance comme les Etats-Unis. » Elle en conclut que les Suisses doivent avoir davantage de confiance en eux, car « Nous ne sommes pas insignifiants face au monde et nous savons nous défendre. »

Interrogée sur les échéances européennes auxquelles la Suisse doit faire face, la Présidente observe : « L’approfondissement des relations avec l’UE est une priorité de mon année de présidence. Ces relations doivent être aussi bonnes que possibles, car l’UE est notre principal partenaire politique et économique.
 
Jusqu’ici, nous avons suivi la voie bilatérale. Le bilan est bon en ce qui concerne l’économie et la sécurité. Le bilan concernant notre souveraineté est plus nuancé. Nous avons repris beaucoup de l’UE, notamment en matière d’évolution du droit communautaire, mais nous n’avons pas notre mot à dire. Je ne peux pas être satisfaite de cette situation.
 
L’UE affirme que les 120 accords représentent une grosse somme de travail, et c’est pourquoi les relations devraient êtres simplifiés. Bruxelles argumente que nous bénéficions de l’accès à un marché de 500 millions de consommatrices et consommateurs. C’est pourquoi nous devrions également reprendre les règles de l’UE.
 
Pour des raisons de souveraineté et en tant que non-membres de l’UE, nous disons cependant non à une reprise automatique du droit européen. Si nous devions entrer dans cette discussion, nos droits démocratiques, comme l’initiative et le référendum, devraient être sauvegardés. »

Notez comment la Commission de l’UE essaie d’imposer ses propres règles aux pays périphériques comme la Suisse ou la Norvège ! En particulier il semble que les referenda suisses gênent l’exécutif européen qui considère que l’expression directe de l’opinion de la population gêne ses plans.

Il est vrai que les succès de la Suisse dérangent : le franc suisse est au plus haut, la balance commerciale du pays est équilibrée, les déficits publics négligeables, le niveau de vie l’un des plus élevés du monde, le taux de chômage inférieur à 4% et l’Indice de Développement Humain parmi les plus élevés. C’est d’autant plus provocant que ces succès se traduisent par des transferts d’entreprise, donc de richesses :

Il y quelques jours une société américaine, Crown Emballages, qui emploie 23 000 personnes dans le monde dont 2 500
 en France, a décidé de transférer en Suisse son siège social, qui était basé à Paris jusqu'en décembre 
2010. Cette décision a été prise pour des raisons fiscales, puisque le groupe sera imposé à 6,6 % sur les bénéfices alors qu'il l'était à 33 % en 
France. Ses vingt-six dirigeants qui étaient employés au siège social déménagent en Suisse. 

Ça suffit les Suisses ! Et en plus vous avez Federer ? il est grand temps que vous rentriez dans les rangs, avec des Présidents à vie, un gros déficit et des petits joueurs !

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Commenter cet article
J
<br /> <br /> Effectivement, en Suisse tout est beau au point que cette beauté devient angoissante. Il faut toujours un peu de toute : riches-pauvres, liberté-répression et surtout une monalique (mélange<br /> de monarchie et de république). Enfin, c'est le besoin qui stimule la créativité!!!<br /> <br /> <br /> <br />
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