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Le blog d'André Boyer

Du catastrophisme à la gestion de la planète

24 Octobre 2009 Publié dans #ACTUALITÉ

Je dois avouer que le totalitarisme écologique provoque de ma part une réaction instinctive de défense qui m’incite à examiner avec méfiance les arguments des écologistes quant aux conséquences de l’activité humaine sur la planète.

Tout d’abord je m’étonne que l’on trouve du côté des propagandistes du catastrophisme écologique un amuseur public comme Nicolas Hulot dont les connaissances scientifiques m’apparaissent très faibles et du côté de ses opposants un scientifique comme Claude Allègre, voué aux gémonies par les medias, mais que j’ai tendance à trouver plus sérieux que le premier. Ensuite je me méfie fortement du catastrophisme en politique, parce qu’il permet de mobiliser les foules pour des causes qui se révèlent nocives à terme. Si la lutte contre le terrorisme a engendré la guerre d’Irak, quelles seront les conséquences politiques et stratégiques de la lutte contre le réchauffement planétaire ?

Ce réchauffement n’est d’ailleurs pas aussi stable et assuré que l’on nous l’affirme en se fondant sur les publications du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Une étude sur l'évolution de la température moyenne globale des onze dernières années publiée par l'équipe britannique de l'université d'East Anglia et par le Centre de recherche climatique d’Hadley montre en effet qu’entre 1998 et 2008, la tendance moyenne de l’accroissement de la température n’a été que de 0,02 ºC par décennie alors que le Groupe d'experts intergouvernementaux sur l'évolution du climat (GIEC) table sur une croissance de 0,2 ºC par décennie environ, soit dix fois plus. Naturellement ces derniers résultats sont contestés par les experts favorables à un fort taux d’accroissement de la température moyenne et leurs arguments ne sont pas négligeables.

La différence entre les deux prévisions serait due au fait que les données de température moyenne globale du centre Hadley n'incluent pas l'Arctique où s'est produit le plus fort réchauffement ces dix dernières années. Mais les zones arctiques sont dépourvues de stations météorologiques, si bien que les données du GISS ne sont calculées que par interpolation. Il semblerait que les températures moyennes globales de la prochaine décennie seraient de toute manière inférieures à celles de la décennie écoulée parce que l'augmentation de la température due aux activités humaines serait contrebalancée par la variabilité naturelle du système climatique. Il ne faut pas oublier que l’activité du Soleil serait un facteur explicatif majeur des variations de température sur la Terre, ce qui paraît assez logique. Au total, les prévisions d’accroissement de la température ne semblent ni stables ni assurées.   

À la lumière de ces incertitudes, examinons donc la nature de lutte engagée par les pouvoirs publics pour la baisse de la consommation de gaz carbonique et lisons avec intérêt les arguments contraires développés par Christian Gerondeau. Selon les premiers, il serait devenu indispensable pour la survie de l’humanité de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre et d’abord du gaz carbonique, le CO2, qui en constitue l’essentiel. Or il est impossible, observe Christian Gerondeau, que l’humanité renonce à utiliser ses réserves de pétrole, de gaz naturel ou de charbon et donc il est tout aussi impossible d’éviter que l’utilisation de ces énergies ne conduise à des rejets de C02. Par conséquent la concentration de gaz carbonique va continuer à croître jusqu’à ce qu’elle plafonne et finisse par disparaître lorsque les gisements seront épuisés, sans doute vers la fin du XXIe siècle. Tout ce que l’on peut obtenir, en limitant la consommation d’énergie dans les pays développés, c’est de lisser l’accroissement des gaz à effet de serre sur une plus longue période et de permettre aux pays émergents de se substituer à eux dans l’exploitation des réserves de pétrole, de gaz et de charbon jusqu’à épuisement, ce qui n’est déjà pas si mal.

Faisons donc le point de ce que l’on sait et ne sait pas :

-     On sait que la population mondiale va continuer à s’accroître jusqu’à compter 9 milliards d’habitants dans un peu plus d’un siècle, sauf guerre d’extermination ou cataclysme imprévisible. Il faut donc se partager le gâteau, c’est-à-dire l’espace et l’énergie. C’est ce que l’on peut prévoir aujourd’hui. Donc toute économie d’énergie est la bienvenue aujourd’hui.

-     On sait que les émissions de gaz provenant de l’activité humaine sont nocives pour les êtres humains, les animaux et les plantes. La réduction de la pollution ne peut être que positive pour l’humanité, si elle ne malmène pas trop leur vie par ailleurs. Je pense par exemple aux dommages collatéraux des éoliennes et à la diminution de la qualité et du niveau de vie induits par les économies d’énergie.

-     On ne sait pas si l’activité humaine engendre vraiment un accroissement significatif de la température du globe terrestre. Il est par conséquent contreproductif de jouer avec le catastrophisme dans ce domaine, ce qui risque de mettre en péril les politiques d’économie d’énergie qui ont d’autres objectifs, partage du gâteau énergétique et réduction de la pollution.

En conclusion, plutôt que de s’amuser à terroriser les foules avec des prévisions cataclysmiques, il me semblerait plus humain, plus positif et plus joyeux de leur expliquer qu’il faut faire un peu de place pour les nouveaux êtres humains qui arrivent et leur laisser quelques ressources.

Pour cela, il suffira de mettre en place un management plus efficace des sociétés humaines. Les gains potentiels en matière de productivité et de bonheur sont immenses, compte tenu de la médiocrité de nos systèmes de gouvernement.    

 



Christian Gerondeau, CO2, un mythe planétaire, Éditions du Toucan, 2009

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