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Le blog d'André Boyer

Le risque de l'aveuglement scientifique

15 Janvier 2010 Publié dans #PHILOSOPHIE

Terra1Dans un article publié le 30 décembre dernier et intitulé «UNE THÉORIE GÉNERALE DE LA VIE?» je relevais que deux faits fondamentaux restent jusqu'ici irréfutables :
l’homme n’est jamais parvenu à créer la vie à partir de la matière inerte et la vie ne semble exister que sur Terre et sous une seule forme.

J’en concluais que la vérité scientifique semble aussi avoir des limites, puisque les faits opposent ainsi un double démenti à la théorie de l’évolution élargie qui cherche à établir une continuité de la pierre à l’homme, ce dernier relevant d’une  création « par hasard et par nécessité » au même titre que celle des cailloux.

La difficulté pour un scientifique d’admettre que ses capacités de découverte de la vérité ont des limites tient dans le postulat sur lequel il s’appuie pour trouver l’énergie, la conviction, la foi de se livrer à cette activité extraordinaire qui consiste à mener des recherches. Il lui faut soit partir de l’hypothèse que tout est explicable pour l’homme armé de sa conscience soit renoncer avant d’avoir commencé.

Car il lui est ontologiquement inacceptable de reconnaître que ses explorations sont susceptibles de se heurter à des barrières infranchissables, inhérentes à la condition humaine. On peut penser que cette difficulté conceptuelle à accepter l’existence de limites à la connaissance et à l’action est d’une certaine manière la bienvenue.  Car si ces barrières étaient intériorisées, elles freineraient voire annihileraient le zèle des chercheurs. Mais d’un autre point de vue, c’est une grave infirmité dans la mesure où l’aveuglement de l’esprit scientifique est lui-même une frontière de la conscience humaine qui reste à dépasser.

   Comment cela ? L’homme sait qu’il est seul dans l’Univers. Aucune autre forme de vie n’est prête à venir à son secours.  Il sait aussi que son espèce est condamnée à disparaître, lorsque les conditions extraordinaires de son émergence et de son développement se seront modifiées, y compris à cause de sa propre activité. Il sait enfin qu’il est probablement l’être vivant doté de la conscience la plus aiguë de sa propre existence. Malgré cette triple finitude, il prétendrait, en ne faisant appel qu’à sa raison orgueilleuse, expliquer tout à la fois l’Univers, la vie et l’existence de l’homme ? De quel point de vue prétend-il donc se situer ? l’homme-Dieu ?

Pourtant, sa raison lui murmure que l’orgueil possède aussi des limites.

Si bien que, si la conscience humaine est capable de progresser encore, ou d’évoluer, elle devra dépasser les limites de la pensée scientifique, non pas en la niant, mais en faisant le tour de sa capacité d’explication des mystères de l’Univers, de la vie et de la raison de toute chose…

 


 

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B
<br /> Je comprends ces critiques. Elles proviennent de ce que je fais l'hypothèse que la science possède des limites dans ses capacités de découverte. Pourtant cela me parait évident, à moins de prendre<br /> l'homme pour un démiurge. je revendique juste l'humilité, non pas la résignation et la possibilité de chercher dans d'autres directions que la pensée scientifique. <br /> <br /> <br />
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J
<br /> La conscience de ses limites n'empêche pas de chercher. L'assurance de ne pas parvenir à l'explication ultime n'empêche pas d'avancer. Au contraire le vrai scientifique a l'humilité de reconnaître<br /> son imperfection mais il espère cependant faire avancer la connaissance. Les limites de celle-ci sont sans cesse repoussées, le fait de savoir qu'on n'atteindra jamais la fin n'empêche en aucune<br /> manière, je pense, de progresser.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> « L’homme sait qu’il est seul dans l’Univers. Aucune autre forme de vie n’est prête à venir à son secours.  Il sait aussi que son<br /> espèce est condamnée à disparaître, lorsque les conditions extraordinaires de son émergence et de son développement se seront modifiées, y compris à cause de sa propre activité. »<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Curieux pessimisme. Sur quoi se fonde-t-il ? Après tout, l’homme a l’univers devant lui et il a prouvé sa capacité à se dépasser sans<br /> cesse. Pourquoi refuser l’hypothèse qu’il essaimera dans l’univers peut-être sous une autre forme (bionique, robotique) ? Pourquoi refuser l’hypothèse qu’il rencontrera (ou sera rencontré<br /> par) d’autres espèces intelligentes ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Autre question : en quoi la conscience que nous avons des limites de nos capacités de compréhension actuelles est-elle une gêne (je ne<br /> trouve pas le mot) pour l’activité scientifique ? N’est-elle pas simplement un motif supplémentaire de chercher plus loin ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Comment comprendre quoi que ce soit sans la (avec moins de ?) science ? Faut-il attendre la « vérité » (?) d’une<br /> illumination religieuse ?<br /> <br /> <br /> <br />
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