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Le blog d'André Boyer

Notre avenir

5 Mai 2010 Publié dans #ACTUALITÉ

À l’occasion de la crise financière en cours, je commence ici une série d’articles inhabituels dans ce blog. Inhabituel par la longueur totale de l’étude, inhabituelle par l’aspect technique et surtout inhabituelle par l’importance que vous devriez accorder à mon avis à cette série. Je ferai d’ailleurs en sorte pour que cet article soit diffusé plus largement. Je suis en effet persuadé, parce que j’ai eu accès à de sources très sures pour rédiger cet article, que ce que j’annonce sur le plan économique se vérifiera demain et qu’il faut en tirer les conséquences dés aujourd’hui. Rien de dramatique rassurez vous, mais un changement d’orientation qui aura des conséquences sur votre vie matérielle, donc sur votre vie tout court.

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Il y a des foules de choses que l’on ne peut pas prévoir, et souvent c’est tant mieux. Mais lorsque l’on peut les prévoir, c’est folie de faire l’autruche. En matière économique, il existe un certain nombre de décisions, qui, lorsqu’elles sont prises, ont des conséquences inéluctables. Par exemple, et mon choix n’est pas anodin, lorsque vous empruntez de l’argent, il faut le rembourser sans quoi vous risquez  d’avoir quelque désaccord avec votre créancier.

Aussi ai-je été très surpris de constater l’année dernière, lorsque les Etats européens et les Etats-Unis empruntaient à tout va pour éviter un crash financier, que personne ne soulevait le problème, inévitable pourtant, du remboursement des sommes empruntées. Pas un article, pas un commentaire, pas une étude. Puis est venu, dès la fin de l’année 2009, le problème de la dette grecque. Le 31 janvier dernier, j’ai publié une chronique sur ce sujet dans mon blog intitulée « Regardez les Grecs ! » que je concluais ainsi :

« Soit le gouvernement grec réussi à imposer des mesures drastiques de réduction de la consommation à sa population, soit il décide de dénoncer la spéculation internationale qui le contraint à quitter l’euro provisoirement. Franchement, je ne vois pas de solution intermédiaire et pour ma part, il me semble que la deuxième hypothèse est plus probable que la première, en raison de l’extrême difficulté pour un gouvernement démocratique d’imposer de lourds sacrifices à sa population sans qu’elle n’y soit contrainte de fait. Mais je me trompe peut-être, nous verrons… »

Nous voyons en effet que la situation n’est pas résolue et qu’elle menace d’avoir des effets sur l’ensemble de l’Europe. Quoique l’on puisse compatir à juste titre aux difficultés de la population grecque, le cas grec nous intéresse surtout parce qu’il donne une représentation de ce qui est censé attendre la population de presque tous les pays développés pour les vingt ans à venir, carrément l’espace d’une génération.

Cela vaut donc la peine d’en prendre conscience afin de s’y préparer, de s’y adapter et si possible d’en éviter une partie des inconvénients. C’est l’ambition, assez forte je l’avoue, de cet article.

 

Le cœur du problème

 

La récession mondiale déclenchée par la crise financière de 2008 a engendré une envolée de la dette publique dans de nombreux pays développés. Cette dette est venue s’ajouter aux dettes qu’avaient déjà accumulés un grand nombre de ces pays pour soutenir le niveau de vie de leurs populations et la croissance de leur économie. La France fait partie du lot, qui a accumulé des dettes supplémentaires en permanence depuis 1980. La Grèce, qui avait plus ou moins caché sa mauvaise situation économique depuis son entrée dans la zone Euro, s’est retrouvée en première ligne avec son énorme dette et son gigantesque déficit. Or la Grèce n’est que l’un des cas les plus criants de la question clé, désormais posée à de nombreux pays développés, celle de la  stabilisation de leur dette publique.

Notons pour cela au préalable que le niveau de la dette d’un pays importe moins que la pression qu’elle exerce sur  la croissance de l’économie d’un pays.  Cela signifie que lorsque  la dette et le PIB augmentent à peu prés au même rythme, l’économie d’un pays peut en assumer la charge. D’où l’importance du taux de croissance pour évaluer la capacité d’un pays à accroître sa dette. Par exemple, si l’économie d’un pays croît de 3% par an, elle peut également supporter une augmentation de la charge de la dette de 3% par an, parce qu’elle maintient stable le rapport entre la dette et le PIB.

 

Le poids de la dette en France

Dans le cas de la France, en 2010, le total des dépenses courantes de l’Etat excède ses recettes de 75 milliards €, sans compter la charge de la dette. C’est ce que l’on appelle le déficit primaire. Or, en cette même année 2010, la dette de la France est de l’ordre de 1500 milliards €. Si on y ajoute les 75 milliards € de déficit primaire à financer, la dette augmentera donc encore de 5% en 2010.

Il faudrait donc que la croissance du PIB soit de 5% pour que la charge de la dette comparée au PIB reste stable. Mais comme la croissance du PIB ne sera que de 1%, il faudrait que la dette n’augmente que de 1%, soit 15 milliards € pour ne pas aggraver la charge sur la production du pays.

Il faudrait donc réduire le déficit primaire de 60 milliards € pour stabiliser le ratio Dettes/PIB.  Sachant que les recettes de l’Etat s’élèveront à 267 milliards € et les dépenses à 388 milliards € en 2010, cela signifierait un accroissement des impôts de 22% ou une diminution des dépenses de 16%. C’est une mission impossible sur une seule année et si cet effort est étalé sur plusieurs années, il devra être au total encore plus élevé, puisqu’entre-temps  la dette se sera accrue.

On comprendra aussi que si l’Etat se mettait à baisser brusquement ses dépenses de 60 milliards €, le PIB baisserait aussitôt, si bien qu’il faudrait faire encore un effort supplémentaire pour stabiliser le rapport Dettes/PIB. Et comme cet effort supplémentaire provoquerait encore une baisse du PIB, il faudrait encore un autre effort supplémentaire…

Bref, un effort de réduction de la dette par une diminution des dépenses installerait la France dans une spirale déflationniste.

 

 

Désormais en France, comme dans de nombreux pays développés, le fardeau de la dette est si lourd qu’il commence à étouffer la croissance économique, puisque les remboursements croissants de la dette ne sont consacrés ni à l’investissement, ni à la consommation.

 

 



À l’heure où l’on dénonce les agences de rating, que dire des specialistes de la zone Euro qui n’ont jamais vu le deficit abyssal de l’État grec !

On écrit que le ratio Dette/PIB reste stable.

 

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