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Le blog d'André Boyer

Oui, le Roi est nu!

14 Février 2010 Publié dans #HISTOIRE

16_Tower-Deception_detail-copie-1.jpgDans l’article intitulé « Le pouvoir politique le plus concentré du monde » que j’ai publié le jeudi 28 janvier dernier, je m’interrogeais sur l’utilité de l’idéologie de la République Française et je répondais, après les développements qui ont précédé cet article, qu’elle n’était que le paravent de l’extrême concentration du pouvoir entre les mains de la classe dirigeante française. Une idéologie bien-pensante, destinée à  endormir les naïfs. Il reste à en tirer les conclusions sur la nature du pouvoir français. 

En cette période où l’on s’interroge sur les déficits, la crise, le chômage, l’avenir de l’Euro, et, mezzo voce, sur l’avenir de notre société soumise à tant de pressions et de tensions, il est nécessaire de se demander si la France possède une équipe dirigeante susceptible de la faire naviguer au milieu des écueils. 

Bien sûr, les optimistes à tous crins et les embobelineurs vous diront que tout ne va pas si mal en France. Oui, le pays a toujours été beau, les paysages, le climat, les monuments. Le climat est tempéré. On y vit bien et longtemps, le système de santé est bon, la cuisine est excellente, les vins parfaits, une longue civilisation révèle ses charmes dans les rues de Paris et dans la moindre bourgade. Preuve que tout va bien, sinon au mieux, la France est un des pays les plus visité au monde, son économie est une des plus puissantes, sa langue et sa culture universellement appréciée. Que demander de plus ? Juste prier ceux qui nous gouvernent de ne pas s’ingénier pas à tout gâcher, voire à tous casser. En 1914, ils ont fait leur possible pour tuer la jeunesse française, aujourd’hui ils sont prêts à la désespérer.
Interrogez-vous à quoi peut bien croire un jeune homme ou une jeune fille du début du XXI
e siècle ? Sûrement pas aux idéaux de la République Française ; à l’égalité dans cette société de privilèges et de combines ; à la liberté dans ce système politique où le choix des « citoyens » est réduit à opter entre les deux faces d’un même programme ; à la fraternité engendrée  par un État qui multiplie les bureaucraties, les règlements et les contraintes. À quoi peut bien donc croire un individu doté d’une carte d’identité française ou d’un permis de séjour ? Sans doute croit-il à la liberté de tricher, à l’égalité du mépris, à la combine et aux relations, mais il ne perçoit ni une société bienveillante, ni un modèle social français à moins que ce dernier ne se réduise au guichet aveugle qui lui distribue allocations et prestations.

Pour compenser l’effondrement de son système social, au moins la France dispose t-elle d’une économie qui se porte bien ?  Que nenni. Le chômage reste à des niveaux records, la croissance est une des plus faibles du monde, l’industrie s’enfuit sous d’autres cieux, l’agriculture se réduit comme peau de chagrin. Avec tout cela, des impôts et des déficits qui atteignent des niveaux records. Mais que fait notre fière oligarchie pour redresser la barre ? Elle se contente de mentir pour cacher la nocivité des « solutions » qu’elle a mises en œuvre depuis des décennies.
Non cela ne va pas bien. Alors, à qui la faute ? À personne ? En France, les dirigeants politiques ne sont ni responsables, ni coupables. De 1974 à 2007, trois chefs d’Etat se sont succédé à la tête de l’État d’un pays qui s’est affaissé, socialement et économiquement, mais tout s’est passé comme s’ils n’en étaient que les spectateurs navrés. Chacun d’eux a sollicité nos suffrages, présenté des programmes, pris des engagements. À chaque renouvellement de mandat, exaspérés, les électeurs ont systématiquement désavoué les équipes politiques au pouvoir au profit de l’opposition. Naturellement en vain. Entre-temps, Valery Giscard d’Estaing s’est contenté de mesures cosmétiques, François Mitterrand a fait croire que la France pouvait agir à contrario de ses partenaires avant de se contenter de faire subir à la population les conséquences de ses décisions démagogiques et Jacques Chirac a cru que le secret du succès résidait dans l’immobilisme. Depuis trois ans, Nicolas Sarkozy a voulu prendre le contre-pied de ces deux derniers, et c’est un illusionniste que l’on a découvert dont l’agitation vibrionnant est censée faire office de mouvement. L’impression que ressentent les Français, c’est d’être abandonnés par des dirigeants impuissants.

Et c’est malheureusement le cas depuis fort longtemps. Pour nous en convaincre, il nous suffira simplement d’observer les dire et les actions de ceux qui nous gouvernent depuis 1974, sans même revenir sur les actions contrastées de Charles de Gaulle, Georges Pompidou ou de leurs prédécesseurs. C’est ce à quoi nous allons nous attacher dans les prochains blogs de cette série. 

 

 

 

 

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