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Le blog d'André Boyer

Pour en finir avec notre oligarchie

15 Juin 2010 Publié dans #HISTOIRE

Dans un article publié le 26 mai dernier et intitulé « Des masochistes qui s’ignorent», je rappelais que quels que soient les défauts du système qui nous gouverne, on pouvait conclure avec réalisme qu’il est indestructible, même si je suggérais aussi qu’il n’existe pas au monde de système immuable, comme l’effondrement du système soviétique nous l’indique.  

images-copie-13.jpegMême si je n’en connais pas l’échéance, je ne le crois pas, car jamais les hommes n’ont consenti indéfiniment à être abusés. Comment supporter encore longtemps les tombereaux de mensonges que l’on nous déverse à longueur de journée dans les medias, de l’imposture de ces dirigeants, de ces artistes, de ces journalistes qui prétendent nous faire la leçon pour mieux nous exploiter, de cet asservissement matériel que l’on nous impose en confisquant la moitié du produit de notre travail pour se l’approprier au nom d’une  pseudo solidarité obligatoire? Si nous voulons garder notre dignité d’être humain doté d’une raison et d’une capacité à agir librement, nous ne pouvons tout simplement pas l’accepter.

Ceci écrit, je n’ai pas de consignes d’action à donner, car elles s’inscriraient par définition dans le cadre de ce que je dénonce, la manipulation d’autrui, qui ne conduit qu’à la servitude. Les anarchistes s’y sont essayé, les communistes surtout, avec le succès que l’on connaît.

Je sais simplement qu’il faut garder sa lucidité.

Il suffit de ne jamais souffrir que l’on vous fasse la leçon. Ne croyez en aucun cas à ce que vous racontent les medias, ils ne sont là que pour vous assouplir l’échine et pour vous endormir. N’acceptez pas qu’un artiste, qu’un écrivain, qu’un « intellectuel » ou qu’un sportif vienne vous expliquer ce qu’il faut penser. Il est là sur ordre, et il attend sa récompense. N’écoutez évidemment jamais les candidats à la tyrannie qui vous débitent leurs sornettes. Ce premier pas sur le chemin de la liberté devrait déjà ébranler le système, car il repose en premier lieu sur la crédulité du peuple. Souvenez vous qu’il suffise que le petit enfant d’Andersen s’écrie que « le roi est nu !» pour que tout le peuple consente à voir la vérité. 

Une fois l’esprit libre des mensonges de ceux qui veulent vous asservir, il vous restera à vous interroger sur le bien fondé des structures mise en place par vos chefs pour comprendre à quel point elles ne sont pas adaptées à vos besoins comme à ceux de la majorité de la population qu’ils prétendent administrer. La liste en est infinie. Pour la dévider, prenons le fil de la vie :

Un enfant va à l’école. Il est supposé, en cinq ans d’études, apprendre à lire, à  écrire et à compter. Bel exploit. Mais au bout du compte, il ne sait pas grand-chose de tout cela et on l’installe tout de même dans une classe de collège. Pourquoi faire ? Pendant ces cinq années, qu’on fait ses maîtres pour qu’il apprenne ? Qui est responsable ? Quelles sont les conséquences à en tirer pour l’enfant et pour l’école ? Sept années plus tard, il arrive jusqu’au Baccalauréat. On le lui donne, pratiquement sans tenir compte de son niveau d’ignorance. Quelle logique ? Quel usage le nouveau diplômé fera t-il du document ? Pourquoi la collectivité rassemble t-elle autant de moyens pour aboutir à un faux-semblant ? Il continue à l’université. Personne ne l’y accueille, ne le renseigne, ne l’encadre, ne lui parle même. Les salles sont fermées, les heures d’ouverture des bibliothèques chichement comptées. Les examens, que la fraude institutionnalisée ridiculise, sont une formalité une fois passé le barrage de l’élimination de masse de la première année. Cinq ans s’écoulent encore, pour qu’il se voit proposer des stages gratuits, antichambres de salaires proches du SMIC et de CDD. Pourquoi un tel gâchis individuel et collectif ? Le système de formation tout entier, de la maternelle à la maîtrise n’est-il qu’un sas d’entrée de vingt et une années pour placer les citoyens dans une situation de dépendance ? Que personne ne prétende en tout cas que ce système utilise correctement les moyens que la collectivité lui fournit pour éduquer et former les jeunes Français.

Le « jeune » trouve un emploi. Il en connaît d’autres qui se contentent du RMI et de ses avantages connexes et qui vivent mieux que lui, d’autant plus qu’ils travaillent bien souvent au noir. Lui paye tout, loyer, charges, impôts, frais de déplacements et il ne s’en sort pas. Quelle logique y a t-il à encourager les citoyens de ce pays à ne pas travailler, plutôt qu’à prendre un emploi, précaire de surcroît ? Le « jeune » regarde autour de lui. Il ne voit qu’injustices.

En matière de justice justement, pourquoi tant de lenteur? Pourquoi des prisons aussi inhumaines ? S’ils ne sont pas fichus de juger les gens et d’emprisonner les condamnés dans des conditions de vie décentes, comment les hommes politiques osent-ils leur parler de « droits de l’homme » ? Et en matière d’administration, pourquoi autant de structures empilées, des communes, des communautés de communes, des départements, des régions ? Simplement pour « créer » des emplois, des salaires, des indemnités ? Quelle logique ?

Si notre jeune « citoyen » s’intéresse aux structures du pays, pourquoi une telle centralisation des pouvoirs à l’opposé de l’organisation de tous les autres pays européens ? Pourquoi le président de la république a t-il autant de pouvoir ? Pourquoi les politiciens ont-ils le droit de changer les systèmes électoraux ? Pourquoi ont-ils le droit d’avoir plusieurs mandats ? Pourquoi la France est-elle une et indivisible ? Pourquoi subventionne t-on les îles lointaines à raison de dix mille euros par habitant et par an ? Quelle est la logique de tout cela ?

S’il intéresse aux syndicats, pourquoi l’État impose t-il aux salariés cinq syndicats à qui il octroie le monopole de la présentation des candidats au premier tour des élections des représentants du personnel ? Faut-il s’étonner ensuite que les syndicats aient si peu d’adhérents ?  Quelle est la logique de ce monopole ?

S’il intéresse aux medias et à la culture, pourquoi les intermittents du spectacle ont-ils droit à des indemnités de faveur par rapport aux salariés ordinaires ? Pourquoi l’Etat accordent-ils des subventions aux journaux et au cinéma ? Pourquoi existe t-il un ministère de la culture qui choisit l’art qu’il soutient ? Quelle logique de contrôle se cache derrière cet intérêt étatique pour la culture ? Je laisse à chacun le soin de compléter la liste en rapport avec ses préoccupations, mais la logique que révèle ces errements est claire :

Pourquoi autant d’inefficacités, de contradictions, d’absurdités dans le système d’organisation national, pourquoi autant de subventions, d’aides au point de devoir emprunter deux milliards d’euros par semaine au nom des Français, si l’État n’était pas plus préoccupé par le contrôle de la société française que par son bon fonctionnement ?

Le nœud du divorce entre les habitants de ce pays et leurs gouvernants se situe exactement en ce point nodal. Il est ancien. Celui qui parcourt l’histoire de France peut être à juste titre effrayé par l’emprise des dirigeants de ce pays sur une population qui a été entraînée dans des marécages impraticables dont elle n’est sortie que pour se ruer dans des  impasses sanglantes.

Aussi le combat que chacun d’entre nous doit remporter, en tant que citoyen français, s’impose pour notre propre bien-être, pour fortifier la destinée des générations futures et pour réparer les terribles blessures infligées aux générations passées. Il consiste à contraindre les responsables politiques français à donner la priorité à la bonne organisation de ce pays sur son contrôle.

Je sais que l’idéologie dite « républicaine » dont on m’abreuve est une technique pour m’asservir.

Je sais que les dirigeants de ce pays ne s’intéressent à son bon fonctionnement que s’il ne met pas en danger le contrôle qu’ils exercent sur les citoyens.

Je sais qu’ils se sont donné les moyens de dominer le pays en le dotant de structures politiques incroyablement centralisées.

Je sais que je suis leur complice dès lors que je les écoute, que je leur prête le moindre crédit, à eux et à leurs auxiliaires médiatiques.

Je sais que si je suis contraint de leur obéir, du moins puis je leur faire savoir que je ne suis pas dupe, que leur système est inefficace, injuste, absurde, donc inacceptable.

Je sais que, forcément, le système s’effondrera et que notre propre survie implique que nous contraignions nos dirigeants à lâcher prise, avant qu’ils ne nous conduisent comme d’habitude à l’abattoir.

 

 

 

 

 

 

 

 

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