Qui sont exactement les 1% les plus riches aux États-Unis?
26 Janvier 2012 Publié dans #ACTUALITÉ
Des déplacements professionnels nombreux m’ont contraint à retarder la publication de mon blog. Je m’en excuse auprès de mes lecteurs. Vous trouverez ci-dessous une analyse issue de The Economist du 21 janvier dernier sur l’origine et la nature de la richesse des 1% les plus riches aux Etats-Unis. Elle montre l’importance nouvelle de la finance dans les revenus des plus riches.
Tel Ross Perot, les milliardaires ont toujours été nombreux à briguer la Présidence des Etats-Unis. Il reste que Mitt Romney, qui a gagné 200 millions de $ comme cadre dirigeant dans une société financière, est le premier candidat issu du monde de la finance. C’est en quoi il illustre les changements intervenus dans la structure des riches aux Etats-Unis.
Le revenu moyen des 1% les plus riches en 2008 aux Etats-Unis était de 1,2 millions de $. La moitié de leurs revenus sont des salaires, un quart des dividendes et le reste provient de la finance et de l’immobilier. Selon une étude universitaire*, 16% de ces 1% les plus riches appartiennent au corps médical et 8% des juristes : ces proportions n’ont pas changé depuis 26 ans, alors que la proportion des financiers est passée pendant la même période de 8% à 14%.
Une autre recherche montre que les activités financières sont à l’origine de l’accroissement des inégalités. Ce serait la raison pour laquelle en 2007 les 1% les plus riches se sont accaparés 23,5% des revenus de l’ensemble de la population américaine, ce qui est un sommet inégalé depuis 80 ans. Pour les 0,1% les plus riches, c’est encore plus flagrant puisqu’ils détiennent 12, 3% du revenu global des Américains en 2007. On a pu également montrer que les banquiers, les juristes et les dirigeants de hedge-fund avaient remplacé les dirigeants d’entreprise au sommet de la pyramide des revenus.
Même si les 1% les plus riches ont vu leur part du gâteau progresser presque partout, un rapport récent de l’OCDE montre que la tendance est plus forte aux Etats-Unis. On peut y voir l’influence des valeurs politiques et sociales sur ces inégalités : dans les pays d’Europe continentale et au Japon, la gouvernance des entreprises, la fiscalité et la syndicalisation tendent à réduire les disparités de revenus.
Faire partie des plus riches est une situation relativement stable aux États-Unis puisqu’il semblerait que la grande majorité des 1% les plus riches le sont encore 10 ans plus tard. La famille joue un grand rôle, les parents riches engendrant des enfants riches ! Il s’y ajoute l’influence de l’éducation puisque les membres du club des 1% sont des diplômés de l’université trois fois plus souvent que les personnes qui appartiennent aux 99% restants. Enfin les riches ont de plus en plus tendance à se marier entre eux et sont beaucoup plus politiquement engagés que les 99% restants.
On peut en tirer deux conclusions : il semblerait souhaitable que les 1% voient leur part du gâteau réduite et que cette réduction doit passer par un affaiblissement de la part des revenus financiers dans la valeur ajoutée, aussi bien aux Etats-Unis et ailleurs.
*Pour ne pas alourdir le texte, les auteurs des études n’ont pas été cités, mais les références complètes sont à votre disposition sur demande.