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Le blog d'André Boyer

Terre!

18 Octobre 2009 Publié dans #PHILOSOPHIE

Le 30 septembre dernier, j’évoquais dans un article intitulé « Notre religion cachée sous les oripeaux de la raison », la nécessité pour chacun d’entre nous de donner un sens à notre présence sur la Terre. Il nous faut donc disposer d’une forme de transcendance qui nous permette de cheminer dans la vie au sein d’un Univers dont le sens nous échappe. Mais voilà qu’aujourd’hui, on veut nous terroriser et nous culpabiliser en nous expliquant que la destruction programmée de notre biosphère est notre faute !

Bien sûr, nous savons depuis toujours  que notre existence est conditionnée par celle de la Terre. C’est elle qui pourvoit à tous nos besoins matériels. Longtemps, nous nous sommes prosternés devant la puissance des éléments déchaînés  et nous subissons toujours la violence des intempéries comme l’imprévisible fureur des tremblements de terre.

Nous savons que la Terre s’est formée voici quatre milliards six cent millions d’années. L’histoire des pierres et des fossiles nous raconte l’évolution de la Terre et le développement des espèces qui l’ont peuplé. Nous savons aussi que l’aventure de la vie s’inscrit dans le conflit plurimillénaire entre l’eau et la terre. Nous sommes conscients que le mouvement perpétuel de l’atmosphère et des océans est impulsé par l’énergie solaire et la rotation de la Terre ; nous observons en permanence les masses d’airs humides provenant des Océans tropicaux  qui migrent vers le froid en déversant pluies et neiges. Nous sommes très attentifs aux moindres changements dans la circulation atmosphérique qui peuvent transmuer la plaine la plus fertile en désert aride !

Au cours du temps, l’attraction terrestre et les fleuves entraînent irrésistiblement les montagnes les plus fières au fond des océans, au point que vingt millions d’années suffisent pour immerger n’importe quel massif. Si l’on compte bien, depuis le début de l’histoire de la Terre, tous les continents ont été déjà engloutis deux cents fois. Par des mouvements qui nous sont quasiment imperceptibles au cours d’une vie humaine, des régions entières s’élèvent tandis que d’autres sombrent et que toutes glissent à la surface du globe.

Sous nos pieds se trouve un énorme magma de forces entravées, que l’homme moderne estime être capable de contrôler et d’exploiter. Dans ce paysage qu’il a modelé, il s’y croit en sécurité. Mais il suffit que se libère qu’une infime fraction de l’énergie enfermée sous l’écorce terrestre pour provoquer un tremblement à la surface, qui génère d’immenses vagues de pierres. Aussi, si nous pouvons faire semblant de ne pas voir quelle est la nature réelle de notre demeure formée d’une fine couche de sial surmontée de quelques kilomètres d’air respirable, il serait tout de même bon  de s’en souvenir lorsque nous bouleversons notre lieu de vie car nous ne disposons d’aucun habitat alternatif à cette faible croûte agitée qui file dans le ciel. Mais pour autant, quelle est notre responsabilité réelle, en tant qu’être et société humaine, dans les changements qui affectent la Terre ?

Car le mystère devient incommensurable lorsque nous voulons bien lever la tête vers l’infini sombre et insaisissable : que signifie cet Univers qui surgit au creux de la nuit, ce cosmos illuminé d’incendies inconcevables et d’abîmes insondables ? 

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