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Le blog d'André Boyer

Une vie de chien

2 Avril 2011 Publié dans #ACTUALITÉ

 

Êtes vous déjà allé visiter une fourrière ? vous devriez. Le texte qui suit est inspiré par le témoignage d’une personne qui travaille à temps plein dans une fourrière.

 

chien triste"J’aime les animaux et c’est pourquoi je travaille dans une fourrière. Pour moi, toute personne qui possède un chien devrait venir travailler un jour dans une fourrière. Elle verrait dans des cages tous ces chiens abandonnés, les yeux tristes, perdus. Ces chiens ne savent pas qu’ils n’ont que dix pour cent de chance de ressortir vivants de la fourrière, mais on dirait qu’ils le pressentent. 

Il faut dire que ceux qui ont abandonné leurs chiens ont de fortes excuses : ils ont déménagé et ils ne peuvent pas emmener avec eux leur chien, ou bien ce dernier est devenu plus grand qu'ils ne pensaient à moins qu’ils n’aient plus le temps de s’en occuper…

En tout cas, ils l’ont abandonné, en général en évitant de lui jeter un dernier regard, et leur chien se retrouve en fourrière. Désormais, il ne dispose que de trois jours pour être adopté, à moins que la  fourrière ne soit pas pleine, ce qui arrive rarement.

Le voilà confiné dans une petite cage, entouré des aboiements et des pleurs de tous les autres chiens. Il se peut qu’il sorte de temps en temps, s’il y a assez de bénévoles. Sinon, il ne recevra aucune attention, sauf une assiette de nourriture glissée sous la porte de sa cage et quelques giclées d'eau.

S’il se trouve que ce chien est grand, noir ou d'une race de type "bull", il est condamné à mort dés la porte de la fourrière franchie, car ce type de chien n’est pratiquement jamais adopté, même si l'ancien propriétaire a assuré, pour se donner bonne conscience, qu’il était doux ou bien dressé. Il faudra que le chien soit d’une race attractive pour que son exécution soit repoussée de quelques jours, dans l’espoir ténu qu’il trouve un maître.

En tout cas, dés qu’un chien montre la moindre agressivité, il est immédiatement sacrifié. Or, le chien le plus calme est capable de changer dans un environnement aussi angoissant qu’une fourrière. Et si le chien est contaminé par la toux du chenil ou par tout autre infection respiratoire, il sera aussi immédiatement sacrifié, tout simplement parce que les fourrières n'ont pas les moyens de payer des traitements à 150 euros pour chaque animal.

Au final, vous l’avez compris, c’est l'euthanasie des chiens qui est le quotidien des fourrières. Voici comment cela se passe :

On sort le chien en laisse. Ce dernier commence par croire qu’on va le promener, il est plein d’espoir, il remue la queue jusqu'à ce qu'il arrive à la "chambre"…Il freine alors des quatre pattes, terrorisé. Aussi bizarre que cela paraisse, tous les chiens sans exception ont le même réflexe lorsqu’ils s’approchent de la « chambre », ils sentent littéralement la mort…

Dans la pièce, le chien est maintenu en place par un technicien vétérinaire et parfois par deux, lorsqu’il est trop gros ou trop agité. Ensuite, le vétérinaire entamera le processus consistant à trouver une veine dans sa patte avant et à lui injecter une dose de “substance rose”. Chacun espère dans la fourrière que le chien ne s’affolera pas en se sentant immobilisé. Certains d'entre eux se griffent eux-mêmes au point d’être inondés de leur propre sang, et deviennent sourds à force d’aboiements. Après cette injection, les chiens sont censés dormir, encore que certains soient pris de spasmes et se répandent en excréments. C’est ensuite, lorsqu’ils dorment, qu’ils reçoivent la piqûre mortelle…

Une fois le chien exécuté, son cadavre est empilé sur les autres dans un grand congélateur, en attendant d’être soit incinéré, soit placé dans une décharge, soit d’être incorporé dans de la nourriture destinée aux animaux.  Mais vous qui l’avez abandonné, vous ne préférez pas vous poser la question et puis après tout, il ne s’agit que d’un animal !

Même si je fais mon possible pour sauver toutes les vies possibles, les fourrières se remplissent sans cesse, ce qui me rend profondément malheureux. C’est ainsi qu’au bas mot trois cent animaux meurent chaque jour dans les fourrières françaises et moi je déteste ce travail et je déteste l’idée que ce travail restera indispensable tant que les gens continueront à abandonner les animaux qu’ils ont achetés ou adoptés…

Alors je vous fais deux recommandations :

-      N’achetez pas de chien, tant qu’il y en aura qui meurent dans les fourrières.

-      Si vous prenez un chien, je vous en prie, gardez le."

 

Pour ma part, j’ajouterai une pensée complémentaire à ce témoignage :

 

Ceux qui méprisent la vie et la souffrance des animaux ne peuvent pas prétendre qu’en revanche ils respectent la vie et la souffrance des hommes. Car il n’y a pas de différence de nature entre l’assassinat d’un être humain et celle d’un chien, à peine une différence de degré, et encore…

 

 

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