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Le blog d'André Boyer

histoire

Louis Alphonse Thiers

23 Janvier 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

UN HOMME POLITIQUE RÉALISTE ET BRUTAL

 

Puisque j’ai terminé le dernier blog sur la Monarchie de Juillet avec Louis Alphonse Thiers, il me semble nécessaire de présenter ce personnage qui joua un rôle majeur durant une bonne partie du XIXe siècle.

 

Thiers est né à Marseille le 15 avril 1797. Avocat, il se fait connaître par une monumentale Histoire de la Révolution française » (1824), disponible sur Internet.

On a vu qu’il a joué un rôle majeur dans l’appel à Louis-Philippe en juillet 1830. Son rêve est celui d'une monarchie parlementaire, mais lorsqu'il est lui-même au pouvoir, il ne sait pas se contrôler:

Ministre de l’Intérieur, il réprime avec brutalité les émeutes républicaines d’avril 1834.

Président du Conseil en 1836, il envisage de faire la guerre à l'Angleterre à propos de l'Espagne.

De retour à la Présidence du Conseil en 1840, il fait voter la "loi des Bastilles " qui enferme Paris dans un corset de fortifications en prévision de futures guerres. 

Il menace ensuite de s'opposer au reste de l'Europe dans le conflit qui oppose le sultan turc à son vassal égyptien, avec le soutien du petit peuple, républicain et belliciste.

Tandis que Louis-Philippe envisage d'abdiquer pour ramener la paix civile, Thiers lui conseille de « sortir de Paris pour y rentrer avec le maréchal Bugeaud et 50.000 hommes ».

En juin 1848, sous la Deuxième République, Thiers renouvelle sans succès sa proposition de reconquête de Paris par l'armée et de liquidation des émeutes ouvrières.

S’il encourage le prince Louis Napoléon Bonaparte à se présenter à la présidence de la République, il s’en écarte lorsque ce dernier proclame le Second Empire.

Arrêté et exilé, il revient en politique avec clairvoyance lorsqu'il dénonce la diplomatie aventureuse de l'empereur et qu'il s'oppose à l'entrée en guerre de la France contre la Prusse en juillet 1870.

C’est à ce moment précis qu’il devient vraiment un homme d’État, quarante années après son entrée en politique, d’où l’on voit que tous les espoirs sont permis à nos hommes politiques contemporains sur le retour.    

Porté à la tête du gouvernement français après la défaite de 1871, Thiers négocie la paix avec Bismarck et réprime brutalement la Commune, selon les plans qu'il avait déjà à plusieurs fois envisagé sans succès.

Toujours réaliste, il se rend compte qu’une restauration monarchiste n’est pas envisageable aprés 1870 et se fait le propagandiste des institutions républicaines.

Il meurt le 3 septembre 1877 à 80 ans.

 

Un homme politique réaliste et brutal.

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Les affaires, le maintien de l'ordre et les cocoricos

15 Janvier 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

Les affaires, le maintien de l'ordre et les cocoricos

ADOLPHE THIERS, LE DÉMAGOGUE LAXISTE

 

Si l’actualité politique de la Monarchie de Juillet est troublée, et c’est un euphémisme, les conspirations n’empêchent ni la croissance ni les affaires.

 

La France connaît un début d’expansion économique entraînée par l’extension du chemin de fer qui stimule la métallurgie et la banque, qui se traduit par un taux de croissance de 2,4% par an entre 1836 et 1848, contre 1,2% entre 1825 et 1835.

Les tensions s’accroissent entre la précarité de la condition ouvrière et de fortes aspirations au progrès social qui trouvent leurs théoriciens avec Saint-Simon et Charles Fourier. Ils sont rejoints par Proudhon qui exprime les aspirations égalitaires de l’artisanat, ou Louis Blanc qui demande que l’activité économique nationale soit organisée par l’État. Le partage égalitaire des biens commence à être théorisé par le communisme que Karl Marx élabore dans ses ouvrages.

Le grave attentat du 28 juillet 1835 organisé Fieschi et ses complices qui actionnent une machine infernale provoquent une forte réaction répressive. L’attentat qui vise vainement  le Roi,  tue onze personnes. L’Assemblée adopte des lois qui répriment la participation à une insurrection, qui interdisent de discuter de la personne du roi, de la Charte, ou de la forme de gouvernement.

Les conflits politiques agitent de plus en plus les orléanistes qui se disputent le pouvoir, les Guizot, les Molé, les Thiers, les Broglie ou autres Dupin, tandis que le livre politique d’une rare perspicacité d’Alexis de Tocqueville, De La Démocratie en Amérique, met en lumière la force de l’idée démocratique dont il démontre qu’elle n’a pas encore saisi la France en 1835, et dont on attend toujours qu’elle la saisisse au début du XXIe siècle.

Louis-Philippe connaissait le prurit de l’orgueil national, excité par les politiciens qui évoquaient les glorieuses guerres révolutionnaires et napoléoniennes. Pour occuper les esprits, il accepte de rapatrier les cendres de Napoléon qui sont transférées aux Invalides le 15 décembre 1840, en présence d’une foule immense.

En attendant, il s’allie prudemment aux Anglais pour défendre la Belgique contre les Pays-Bas, tout en rivalisant avec eux, toujours avec modération, dans le contrôle des colonies en Afrique, en Egypte et dans le Pacifique, avec la prise de contrôle de Tahiti par la France.

Le nouvel avatar de l’expansion de l’État français se situe désormais en Algérie. Louis-Philippe commence par limiter son occupation à la frange côtière jusqu’à ce que Bugeaud n’impose son occupation totale et un conflit avec le Maroc. Veillant à éviter tout conflit européen, le roi fera en sorte que le désaccord entre la France et le Royaume Uni sur l’Egypte ne dégénère, du fait de la politique agressive de Thiers. C’est pourquoi il le remplacera en octobre 1940 par Guizot, un partisan de la paix.

Thiers pratiquait en effet une politique très moderne, toute de laxisme et de démagogie, flattant l’orgueil national et vidant les caisses pour satisfaire sa clientèle électorale. À propos des rapports turco égyptiens. Thiers écrit le 1er août 1840, dans La Revue des Deux Mondes : « si certaines limites sont franchies, c’est la guerre, la guerre à outrance… ». Il est alors en phase avec l’opinion publique républicaine, qui retrouve ses vieilles habitudes en poussant au conflit avec les Anglais.

 

Ce sera encore le cas en 1870, contre les Prussiens.

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La chienlit de l'été 1830

13 Décembre 2015 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

La chienlit de l'été 1830

UNE RÉVOLUTION QUI SE PROLONGE PAR LE FLOTTEMENT DU POUVOIR

Tandis qu’en haut, c’est la chasse aux bonnes place, dénoncée par un vaudeville intitulé « la Foire aux places », en bas les grèves et les manifestation se succèdent, renforcées par la concordance des mouvements révolutionnaires qui agitent la Belgique, l’Italie et la Pologne.

 

Les républicains se retrouvent au sein de clubs, dans lesquels ils réclament des réformes politiques ou sociales. Dans le même temps, le gouvernement épure l'administration de tous les sympathisants légitimistes et les remplace par un personnel nouveau issu de la révolution de Juillet  C’est le retour aux affaires de la partie du personnel du Premier Empire qui en avait été écartée sous la Seconde Restauration. La grande différence entre la Restauration et la monarchie de Juillet, réside dans la substitution dans la substitution, à l'intérieur du même groupe social, des tenants d'une mentalité favorable à l'esprit de 1789 aux tenants d'une mentalité qui lui était hostile.

Les ouvriers réclament une hausse des salaires que Thiers trouve déplacée, la diminution du temps de travail et l’expulsion des travailleurs étrangers.

Des revendications très modernes.

En tant que cible, l’Eglise n’est pas oubliée: le séminaire de Metz est mis à sac en octobre 1830. Des émeutiers mettent aussi à sac l’église de Saint-Germain-l’Auxerrois et l’archevêché en février 1831, à la suite d’une messe en mémoire de l’assassinat du duc de Berry qui avait eu lieu dix ans auparavant en 1820 ; des églises sont aussi saccagées à Auxerre, Dijon, Arles, Nîmes, Perpignan, Angoulême, Nancy et Lille.

Pendant trois mois, l'agitation est permanente, entretenue par la presse républicaine et libérale. Le gouvernement ne dispose pas des moyens de sévir, d'autant que la Garde Nationale est dirigée depuis le 16 août 1830 par La Fayette, qui se trouve être le chef de file des républicains.

Louis-Philippe doit donc souffrir les familiarités des « héros de Juillet » qui réclament, selon la formule de La Fayette, « un trône populaire entouré d'institutions républicaines ». Sous les ricanements des légitimistes, le « roi-citoyen » distribue force poignées de main à la foule ; devant le Palais-Royal ce sont en permanence des attroupements qui réclament à tout bout de champ Louis-Philippe pour lui faire chanter La Marseillaise. Mais le roi joue un rôle bonhomme de pure composition, on va s’en apercevoir rapidement.

Ces évenements rappellent étrangement l’été 1789 et le mois de mai 1968 ; le pouvoir flotte et hésite.

Mais tout le monde sait que les puissances européennes, qui sont composées des alliés de 1814, signataires du traité de Vienne, Autriche, Prusse, Russie et, à un moindre degré, Royaume-Uni, n’accepteraient pas l’installation d’une nouvelle république en France.

C’est ce qui fait la force constitutive du régime artificiel qui s’installe au pouvoir. Mais les jacobins, incorrigibles, veulent des têtes et plaident pour l’exportation de la révolution en Europe: Armand Carrel fait campagne en ce sens en janvier 1830 dans le journal « Le National ».

Sans entrain, les orléanistes cherchent à les calmer en prenant des mesures répressives contre les fidèles de Charles X. Symboliquement, on incarcère quatre ministres de Charles X, des manifestations sont organisées en vain pour demander leur condamnation à mort, on exclut des députés et on commémore l’exécution des quatre sergents de la Rochelle.

 

Mais le pouvoir évite soigneusement de provoquer un conflit européen, au grand dam des républicains et bonapartistes.

 

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La monarchie de Juillet, un régime politique bricolé

4 Décembre 2015 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

La monarchie de Juillet, un régime politique bricolé

FRANÇOIS GUIZOT, MINISTRE DE L'INTÉRIEUR DU PREMIER GOUVERNEMENT DE LA MONARCHIE DE JUILLET ET PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SON DERNIER GOUVERNEMENT

Les émeutes de juillet 1830 ont été utilisées par les députés royalistes libéraux de la Chambre pour se choisir un roi et une constitution à leur convenance.

Ils s’y mettent tout de suite pour faire adopter sans délai par les Chambres, le 7 août 1830, la révision de la Charte, malgré quelques manifestations qui dénoncent l’abus de pouvoir constituant qu’elles s’arrogent à cette occasion.

Le 3 août 1830, le duc d’Orléans a en effet ouvert la session parlementaire en présence de 240 députés sur les 417 élus et de 70 pairs. Il annonce l’abdication de Charles X et une réforme de la Charte. Le député Bérard est chargé de présenter dés le lendemain un projet remanié par un petit groupe de députés dans lequel le duc de Broglie et Guizot jouent un rôle important. Dupin présente aux députés, le 6 août  un rapport sur la révision de la Charte qui est votée le 7 août par 219 députés contre 33, 89 pairs contre 10 et 14 abstentions, et qui déclare que le trône est vacant. Mais entretemps 188 députés ont quitté la Chambre et 251 pairs n’ont pas participé aux débats.

Le caractère précipité et bâclé de ce vote engendre un régime condamné à disparaître dés l’origine, puisqu’il n’est véritablement approuvé que par la toute petite caste qui domine l’assemblée.

Il suffira en effet aux républicains de jouer pendant dix-huit années sur le registre de l’illégitimité pour obtenir le rétablissement de la république, sans que la population ne le réclame ni ne l’approuve vraiment, même après la guerre de 1870. 

Pour se donner bonne conscience, le régime mise sur des symboles de libéralisme, tandis qu’il pratique plus sérieusement des innovations législatives destinées à donner plus de pouvoir aux parlementaires. Du côté des symboles, le préambule qui faisait de l’acte constitutionnel un acte octroyé par le roi est supprimé. Rien n’indique d’où provient cette modification de l’origine du pouvoir, si ce n’est le vote des Chambres. L’article 6 abroge le privilège de l’église catholique afin de permettre  aux ministres protestants le droit d’être rémunérés, comme les prêtres catholiques. L’article 7 interdit la censure de la presse. L’article 67 rétablit le drapeau tricolore. De plus, des innovations législatives sont prises qui donne au régime un caractère plus parlementaire.

Mais les véritables réformes concernent le pouvoir des parlementaires. Le droit d’initiative législatif est accordé aux deux Chambres, l’élection des députés a lieu tous les cinq ans, le président de la Chambre est élu par les parlementaires, l’âge de la majorité électorale et de l’éligibilité est réduit et les tribunaux d’exception sont interdits.

 

Enfin la Chambre annonce sans faiblir que « l’intérêt du peuple français » tel qu’elle en juge, « appelle au trône S.A.R. Louis Philippe d’Orléans… ».

Elle l’invite donc à accepter la Charte modifiée et à recevoir ensuite « le titre de roi des Français. », invitation que le Duc d’Orléans accepte volontiers. Le 9 août, il prête serment à la Charte et prend ipso facto le titre de « Louis-Philippe 1er, roi des Français ».

Le 11 août, le nouveau gouvernement est formé. Il est dominé par Guizot et Casimir Perrier et il comprend plusieurs ministres de culte protestant, sans doute en réaction à la place éminente de l’Église catholique sous Charles X.

 

Le temps du bricolage est achevé, il reste à faire fonctionner les institutions face à un pays tout chamboulé par cette fausse révolution…

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La Révolution de 1830, un tour de passe-passe

19 Novembre 2015 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

La Révolution de 1830, un tour de passe-passe

LE ROI LOUIS-PHILIPPE, ROI DES FRANÇAIS

Malgré la concession de Charles X qui retire les quatre ordonnances ayant mis le feu aux poudres, la révolte se poursuit.

 

Thiers entretient le feu en proposant une solution. Il fait placarder dans Paris une proclamation en faveur du duc d’Orléans : « Charles X ne peut plus rentrer dans Paris, il a fait couler le sang du peuple. La république nous exposerait à d'affreuses divisions, elle nous brouillerait avec l'Europe. Le duc d’Orléans est un prince dévoué à la cause de la Révolution. Le duc d’Orléans ne s’est jamais battu contre nous. Le duc d'Orléans était à Jemmapes. Le Duc d’Orléans a porté au feu les couleurs tricolores, le duc d’Orléans peut seul les porter encore ; nous n’en voulons pas d’autres. Le duc d’Orléans s’est prononcé ; il accepte la Charte comme nous l'avons toujours voulue et entendue. C'est du peuple français qu'il tiendra sa couronne ».

Il est rejoint par soixante députés menés par Jacques Laffitte qui invitent le duc d’Orléans à venir à Paris pour être nommé Lieutenant du royaume. De leur côté, les républicains demandent à Lafayette de les aider à abolir la Royauté, pour la remplacer par une République.

Cette forte agitation incite le Roi Charles X à se retirer à Rambouillet le 31 juillet, laissant la place libre à Paris où une commission municipale forme un gouvernement provisoire.

De son côté, le duc d’Orléans accepte la Lieutenance générale du royaume proposée par les députés. Il paraît à l’Hôtel de Ville où Lafayette se rallie officiellement à lui, écartant du même mouvement l’hypothèse républicaine.

Le 1er août, le duc d’Orléans nomme un nouveau gouvernement provisoire et convoque les Chambres pour le 3 août. Deux rois s’opposent ce jour là, le Roi légitime à Rambouillet et un roi putschiste à Paris.

Le premier se décide le lendemain 2 août à céder au second. Charles X est effrayé par le maréchal de Maison qui est orléaniste. Ce dernier lui annonce qu’une offensive orléaniste se prépare contre lui ce qui le décide à abdiquer.

Il convainc en outre son fils d’en faire autant afin de se donner les gants de nommer régent le héros du jour, le duc d’Orléans, à charge pour lui de « faire proclamer l’avènement d’Henry V à la couronne », son petit-fils le duc de Bordeaux, âgé de dix ans.

Cette proposition de régence est rejetée par le duc d’Orléans qui déclare ne tenir son autorité que des représentants de la France.

Charles X jette alors l’éponge et se retire en Angleterre.

Le tour est joué.

Une fois de plus, le régime a été renversé par l’émeute, même si l’abdication du roi sauve vaguement les apparences. Certes, le régime a souvent modifié le système électoral des députés et de nombreuses conspirations montrent que les Bourbons étaient difficilement acceptés, ce qui n’était guère étonnant après vingt-deux ans de bouleversements politiques. Mais la Charte n’était pas si mauvaise : la France vivait sous un régime en grande partie parlementaire, qui fonctionnait.

Il est vrai cependant que le roi avait agi de façon particulièrement maladroite en juillet 1830, mais fallait-il pour autant que les parlementaires l’escamotent, lui, sa dynastie et son régime ?

Pour les politiciens de 1830, la souveraineté du peuple se limitait aux quelques centaines de personnes qui participaient au jeu politique, et qui décidaient de le modifier pour leur propre usage. N'en est-il pas toujours de même? 

D’ailleurs, pendant que Paris se soulevait, le pays tout entier restait calme, à l’exception de Nantes, où il y eut des affrontements violents avec des manifestants. La population ne réclamait aucun changement de régime, si bien que les politiciens qui installent la monarchie de Juillet  agissent dans le mépris absolu des souhaits de la population. Il leur restait donc à animer seuls la vie politique jusqu’à ce que la mécanique s’enraye à nouveau dix-huit ans plus tard.

Les politiciens qui organisent la révolution de juillet 1830 portent une très lourde responsabilité. En modelant le pouvoir politique à leur guise, ils reconnaissent que ce sont eux seuls qui le légitiment. Ils n’ont rien au-dessus d’eux, ni le roi qu’ils chassent, ni le peuple qu’ils ignorent.

 

La Révolution de Juillet abolit définitivement, en même temps que la dynastie des Bourbons, l’idée de légitimité comme garde-fou des politiques. Ces derniers sont désormais seuls entre eux, tant que la démocratie ne se sera pas imposée à eux. On l’attend encore.

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LA RESPONSABILITÉ DES POLITIQUES

16 Novembre 2015 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LA RESPONSABILITÉ DES POLITIQUES

ÉMILE OLLIVIER, L'HOMME QUI FAISAIT LA GUERRE "D'UN COEUR LÉGER"

 

Pour excuser les actions des femmes et des hommes politiques, on dit souvent qu’un peuple n’a que les politiques qu’il mérite.

 

Cet aphorisme ne contient qu’une part de vérité. Les politiques ne dépendent qu’assez faiblement du peuple, même si les électeurs sont responsables de leur choix, parmi ceux qui leur sont proposés.

Car ce choix est limité, comme celui qui s’offrait aux dernières élections présidentielles. Le plus que pouvaient faire les électeurs pour changer le cours des évènements, presque rien bien entendu, était de changer la tête de l’exécutif et ils l’ont fait.

On peut aussi objecter que les politiques agissent en fonction de leur future réélection, donc des attentes des électeurs. Mais ces attentes, les politiques s’arrangent pour les orienter vers ce qu’ils ont à offrir et ils disposent pour ce faire de l’outil médiatique, d’autant plus prêt à les épauler que l’existence des journaux,  des chaines de télévision et des radios en dépend totalement.

Si les politiciens agissent en gardant en lisière un peuple impuissant à orienter leurs choix, comme dans la Grèce de Tsipras, ils se trouvent en revanche investis d’une responsabilité qui dépasse un simple mandat du peuple lorsqu’ils décident d’altérer la vie des gens jusqu’à les faire tuer pour des causes qu’ils leur imposent.

En se cantonnant à la France, on peut citer nombre d’exemples historiques de décisions prises par les politiciens qui ont eu des conséquences énormes sur le peuple français et sur d’autres peuples qui en ont été les victimes collatérales:

Ainsi Charles de Gaulle porte la responsabilité d’avoir remis le pouvoir en Algérie au FLN.

Philippe Pétain et les députés qui lui ont donné les pleins pouvoirs portent la responsabilité de l’institution du régime de Vichy qui a collaboré avec le régime nazi.

Georges Clemenceau porte une part importante de responsabilité dans la deuxième guerre mondiale, en ayant été le principal acteur en 1919 du traité de Versailles considéré par le peuple allemand comme injustement vexatoire.

Raymond Poincaré porte la responsabilité, côté français, du déclenchement de la guerre de 1914 en ayant fait pression sur les Russes pour qu’ils mobilisent.

Emile Ollivier, chef du gouvernement de Napoléon III, porte la responsabilité directe de la désastreuse guerre de 1870 et ainsi de suite en remontant dans la chronologie de l’histoire de France, les décisions de Napoléon III, Napoléon 1er, Louis XIV…

Car on peut aujourd’hui encore s’interroger à juste titre sur le degré d’approbation par la population des décisions prises par les responsables politiques que je viens de citer:

Le peuple français était-il prêt en 1870 à faire la guerre à l’Allemagne pour tenter de l’empêcher de s’unir ?

Le peuple français était-il prêt à sacrifier un million quatre cent mille  de ces jeunes hommes pour briser provisoirement la puissance de l’Allemagne, alors que, dans les urnes, il s’était prononcé pour la paix trois mois auparavant ?

Le peuple français, obnubilé par la « Der des der », voulait-il à ce point humilier le peuple allemand que ce dernier en devienne obsédé par l’annulation du traité de Versailles, de gré ou de force?

Le peuple français voulait-il, après une défaite militaire majeure et deux cent mille morts, collaborer avec l’Allemagne d’Hitler ?

Le peuple français voulait la paix en Algérie. Mais voulait-il la torture et la mort de cent à deux cent mille harkis ? Le départ précipité d’un million et demi de pieds noirs ? La rupture entre l’Algérie et la France ?

 

Ces quelques exemples  mettent en lumière l’autonomie des politiques face au peuple dans leur prise de décision, car il est très difficile de les  empêcher d’agir comme l’a tenté Jean Jaurès qui l’a payé de sa vie, qu’ils ont tous les moyens d’influencer la population et qu’ils peuvent, dans une certaine mesure, ignorer ses desiderata comme Sarkozy l’a montré  avec le referendum sur la Constitution Européenne.

Au fond, les politiciens ont la maitrise du court terme tandis que le peuple en subit les conséquence sur le long terme, si bien que les hommes politiques ne se hissent à la hauteur des hommes d’États que lorsqu’ils sont capables de relier court terme et long terme.

 

Il me semble bien qu’aujourd’hui la société française est à la recherche de quelqu’un qui ressemble à un homme d’État. 

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Le dernier Roi de France cède, puis résiste, avant de céder encore

7 Novembre 2015 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

Le dernier Roi de France cède, puis résiste, avant de céder encore

CHARLES X, DANS LE COSTUME DE SON SACRE À REIMS

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Villéle a finalement perdu son quitte ou double, Il démissionne le 3 janvier 1828.

 

Il est remplacé par un modéré, Martignac. Ce dernier ne peut gouverner, car il est en butte à l’hostilité du roi, des ultras et à la méfiance des libéraux, malgré les tentatives d’ouverture du gouvernement, notamment dans le domaine scolaire, puisque l’Université recouvre en avril 1828 son autorité sur l’enseignement primaire et qu’une ordonnance organise en juin 1828 un contrôle plus étroit des écoles secondaires ecclésiastiques. Pour se concilier, en vain, les libéraux et les ultras, une loi en faveur de la liberté de la presse supprime l’autorisation préalable, le 18 juillet 1828.

Mais Martignac n’a pas la confiance de Charles X, qui l’accule à la démission pour le remplacer par son ami le Prince de Polignac, le 8 août 1829. 

Polignac est connu comme étant « l’homme de Coblence et de la contre-révolution » comme l’accuse dès le surlendemain le Journal des Débats qui engage aussitôt une campagne de presse contre lui et le Roi.

La défiance contre Polignac est telle que, quelques jours après l’ouverture de la session parlementaire, le 16 mars 1830, 221 députés adoptent une adresse de défiance contre le ministère qui met en demeure le Roi de renvoyer les ministres ou de dissoudre la Chambre.

C’est à ce dernier choix que se résout Charles X le 16 mai 1830, mais, au cours des élections qui suivent, l’opposition obtient 274 députés contre 143 pour le ministère.

Le Roi réplique à ce désaveu le 25 juillet en signant quatre ordonnances qui procèdent à une nouvelle dissolution, modifient le système électoral, convoquent de nouvelles élections pour le mois de septembre et suspendent la liberté de la presse. Il justifie dans l’exposé des motifs cette dernière ordonnance en dénonçant « la démocratie turbulente »  qui « fausse les conditions ordinaires du gouvernement représentatif ». Les ordonnances sont publiées le lendemain dans le Moniteur.

À l’initiative de Thiers, quarante-quatre journalistes signent une protestation contre la suspension de la liberté de la presse, ce qui pousse quatre journaux d’opposition décident de paraître sans autorisation le 27 juillet. Des émeutes s’amorcent, menées par des artisans, des boutiquiers, des typographes, des étudiants tandis qu’une trentaine de députés réunis chez Casimir Perier décident de protester contre les ordonnances, sans toutefois soutenir l’insurrection armée.

Le 28 juillet, les émeutes s’étendent sur la rive droite de Paris. Les troupes de Marmont se regroupent autour du Louvre et des Tuileries, en attendant des renforts. On commence à évoquer le nom du duc d’Orléans. Le 29 juillet, Paris échappe en grande partie au contrôle de Marmont dont deux régiments font défection.

Le Duc d’Angoulême remplace Marmont à la tête des troupes regroupées autour de Saint-Cloud, où le roi et les ministres se concertent. Pendant ce temps à Paris, les députés reconstituent la garde nationale dissoute en 1827 et nomment La Fayette à leur tête. Une commission municipale est organisée pour maintenir l’ordre.

 

Le 30 juillet, Charles X cède en retirant les ordonnances et en nommant le Duc de Mortemart président du Conseil. La Révolution est-elle finie ? 

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LA RESTAURATION DE QUOI?

28 Octobre 2015 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LA RESTAURATION DE QUOI?

JOSEPH DE VILLÈLE, TOULOUSAIN ET PRÉSIDENT DU CONSEIL DES MINISTRES DE LOUIS XVIII ET CHARLES X

 

Souvent les gouvernements en difficulté à l’intérieur,comme celui de Villèle, cherchent à accroître leur prestige grâce à leur politique étrangère.

 

À ce titre, le gouvernement Villèle réussit son intervention en Espagne destinée à rétablir le roi Ferdinand VII sur le trône d’Espagne. Il profite de ce succès et des bons résultats budgétaires, puisque les budgets des années 1823 à 1826 sont excédentaires pour dissoudre la chambre des députés. 

Lors des élections qui suivent en mars 1824, la victoire des royalistes est totale, au point d’être supérieure au résultat qui avait été atteint par la Chambre Introuvable. Dix neuf libéraux seulement sont élus face à quatre-vingts ultraroyalistes et trois cent trente et un candidats ministériels soutenant Villèle. On l’appelle alors « La Chambre retrouvée », par référence à «  La Chambre introuvable ».

L’opposition au gouvernement bascule d’un coup de sa gauche à sa droite. Le 6 juin 1824, Chateaubriand, qui fait partie des ultras, est renvoyé du gouvernement, ce qui l'incite à livrer une guerre implacable à Villèle avec l’appui du Journal des Débats. La Chambre dénonce la censure de la presse.

C’est alors que Louis XVIII meurt le 16 septembre 1824.

Charles X lui succède. Il confirme Villèle, mais supprime la censure, ce qui lui vaut une grande popularité dans la presse libérale. Mais deux mois plus tard, la même presse le voue aux gémonies lorsqu’il annonce des mesures en faveur des émigrés et de l’Eglise, ainsi que son intention d’être sacré à Reims.

Le 20 avril 1825 est promulguée une loi symbolique qui punit le sacrilège des églises, mais qui ne sera jamais appliquée. Le 27 avril, le gouvernement fait promulguer une loi qui indemnise en partie les immigrés. Cette loi, appelée le  « milliard des immigrés », soulève les passions aux  deux extrêmes de l’échiquier  politique.

Le sacre de Charles X a lieu le 29 mai. Le Roi est dénoncé comme l’otage des congrégations et, tandis que l’Église rêve de reconquête spirituelle, les manifestations hostiles à son égard se multiplient.

Le Concordat de 1801 abrogé, puis rétabli en raison de l’hostilité des Chambres, révèle la persistance chez les députés d’un esprit gallican. De plus, on constate des profanations et des manifestations hostiles aux missionnaires et  aux jésuites. En février 1826, des évêques sont amenés à protester contre les persécutions dont ils sont victimes, tandis que la gauche accuse les jésuites de vouloir fomenter une contre-révolution. En mai 1826 à Rouen, une manifestation contre les missionnaires tourne à l’émeute.

Cette hostilité à la restauration du prestige de l’Église est relayée notamment par Casimir Perier. Ce dernier, fils d’un riche négociant, est devenu régent de la Banque de France, qui a le monopole d’émission mais qui est alors une banque privée. Élu député de Paris, il est l’un des orateurs de l’opposition libérale. Il prendra la tête du gouvernement après 1830.

Les défaites parlementaires se multiplient pour Villèle en 1826-1827, comme l’échec du projet de loi sur le droit d’aînesse ou celui d’une nouvelle loi sur la presse. En février 1827, la Chambre des Pairs met en demeure le gouvernement d’appliquer les lois qui s’opposent au retour des jésuites. L’atmosphère politique se tend. Lors d’une revue, des gardes nationaux conspuent Villèle en présence du roi, qui dissout aussitôt la garde nationale de Paris. La censure des journaux est rétablie le 24 juin et Villèle tente de reprendre la main en faisant dissoudre la Chambre le 5 novembre 1827.

 

Ce quitte ou double se retourne contre lui, car les élections sont  favorables aux libéraux qui obtiennent 170 sièges, à égalité avec les députés qui soutiennent le ministère. Pour leur part les ultras gardent 80 députés. 

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RÉPUBLICAINS CONTRE ROYALISTES

21 Octobre 2015 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

RÉPUBLICAINS CONTRE ROYALISTES

LA ROMANTIQUE ET COURAGEUSE DUCHESSE DE BERRY

À partir d’octobre 1816, Le Président du Conseil des Ministres, Elie Decazes cherche, sur les instructions du Roi Louis XVIII, une voie moyenne entre les républicains et les monarchistes.

 

Il fait promulguer la loi Lainé du 5 février 1817 qui vise à affaiblir l’influence des grands propriétaires fonciers sur les collèges d’arrondissements au profit des classes moyennes des villes. En outre, il impose progressivement des lois plus libérales en matière de presse, et une loi sur le recrutement militaire (10 mars 1818) qui incorpore les anciens militaires de l’Empire au sein de légions de vétérans, malgré l’opposition des ultras qui y voient un complot révolutionnaire.

Pendant ce temps, les républicains et les bonapartistes rassemblés se signalent par des manifestations et des tentatives d’attentats : en avril 1816, la police arrête des fédérés qui voulaient introduire des barils de poudre aux Tuileries par les égouts ; en juin 1816, un mouvement insurrectionnel visant à écarter les bourbons éclate à Grenoble ; à Lyon en juin 1817, des manifestations ont lieu aux cris de « Vive Napoléon II ! »

En outre, l’opposition républicaine et bonapartiste gagne progressivement des siéges à l’Assemblée. Dés le 20 septembre 1817, les républicains, qui se cachent dans un comité dit des « indépendants » contrôlent 25 siéges. Les membres proéminents de ce comité, Benjamin Constant, Laffitte et Guizot, guerroient contre le Gouvernement à propos de la liberté de la presse.

L’assassinat du Duc de Berry, le 13 février 1820, change la donne en remettant en selle le parti des ultras. Il a été poignardé par un ouvrier républicain qui voulait éteindre la race des Bourbons, mais la duchesse de Berry donne néanmoins naissance à un fils le 29 septembre 1820, le futur comte de Chambord, appelé « l’enfant du miracle » par les royalistes.

Decazes est contraint de céder la place à Richelieu qui pratique une politique plus droitière. Une loi de sûreté générale est prorogée qui permet de mettre en état d’arrestation pendant trois mois les individus soupçonnés de complot contre l’État (26 mars 1820). Les libéraux protestent.

La censure est rétablie; une nouvelle loi, dite du double vote, accroît le pouvoir des personnes les plus imposés, puisque aux 258 députés élus par les collèges départementaux s’ajoutent 172 nouveaux députés élus par le quart des députés les plus imposés, qui gardent leur droit de vote dans le premier collège : ils votent deux fois.

Une tentative d’insurrection est déjouée le 19 août 1820. Cette conspiration, dite « du Bazar », entraîne l’arrestation de 138 conjurés, composés de républicains et de bonapartistes. Effet de cette conspiration ou de la nouvelle loi électorale, les ultras remportent très largement les élections de novembre 1820, puisque, sur les 223 sièges à pourvoir, les libéraux n’en obtiennent que 35.

Villèle prend alors la direction du gouvernement et des finances, qu’il conservera jusqu’en 1827. Les attentats et conspirations se poursuivent : le 27 janvier 1821.un petit baril de poudre est découvert prés des appartements du roi. Deux conjurés fondent la société secrète de la Charbonnerie, destinée à renverser les Bourbons, qui organise, au début du mois de janvier 1821 une tentative d’insurrection générale. D’autres tentatives organisées par la Charbonnerie échouent, l’une à Saumur dirigée par le général Berton, l’autre à La Rochelle où quatre sergents arrêtés livrent l’organisation de la Charbonnerie.

 

Cependant, malgré ces mouvements insurrectionnels qui se développent dans le sud de l’Europe, le gouvernement Villèle gouverne et connaît des succès à l’étranger. 

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LES ULTRAS FACE AU POUVOIR CENTRALISÉ

14 Octobre 2015 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LES ULTRAS FACE AU POUVOIR CENTRALISÉ

ÉLIE DECAZES DEFEND LE POUVOIR CENTRAL CONTRE LES ULTRAS

 

Le résultat politique des Cent Jours fut de favoriser l’arrivée des ultras à la Chambre.

 

Fouché et Talleyrand furent balayés par une Chambre presque totalement royaliste, élue selon un régime censitaire qui n’accordait le droit de vote qu’à environ un électeur sur cent citoyens. Le 14 août 1814, les ultras obtiennent 350 députés sur  les 402 siéges de ce qui constitue la « Chambre introuvable » selon la propre expression de Louis XVIII.

Le nombre d’électeurs avait fortement régressé par rapport aux divers électorats de la période 1791-1814 : cent mille français payant au moins 300 francs de contribution avaient le droit de vote, et quinze mille d’entre eux étaient éligibles parce qu’ils  payaient au moins 1000 francs de contribution. Compte tenu de l’usage qui avait été fait jusque-là du suffrage universel, personne ne se scandalisait du système à l’époque.

Il y eut 48000 votants sur les 72000 électeurs de l’époque, ce qui est une proportion remarquablement élevée par rapport à celles qui avaient cours durant la période révolutionnaire. On condamne aujourd’hui l’excès de royalisme de ces députés, leur cléricalisme, leur zèle en faveur de l'aristocratie et du clergé, mais il faut reconnaître qu’ils avaient eu de quoi être traumatisés par les événements du quart de siècle précèdent.

Ils prononcèrent le bannissement des Conventionnels qui avaient voté la mort de Louis XVI, mais d’autres qu’eux n’auraient pas hésité à les guillotiner. Cette Chambre ne dura guère plus d’un an, jusqu’à ce qu’elle soit dissoute par Louis XVIII qui la trouvait trop réactionnaire.

Pour la diriger, Louis XVIII fit nominalement appel au constructeur d’Odessa, le duc de Richelieu qui avait la confiance des alliés, mais c’est Élie Decazes qui se chargea de la politique intérieure. 

Les ultras de l’Assemblée rêvaient d’un État décentralisé qui s’appuierait sur une aristocratie indépendante. Ils engagèrent aussitôt une guérilla parlementaire contre le gouvernement qui se heurta de front à l’État qui, monarchiste ou républicain, se refuse toujours à abandonner une partie de ses pouvoirs à quelque groupe que ce soit.

Lors du débat sur l’amnistie, présentée par le roi en janvier 1816, l’assemblée imposa le bannissement de 38 régicides ayant occupé des fonctions publiques. C’est à cette occasion que monsieur de Béthisy prononça l’apostrophe « Vive le roi quand même ! ».

Finalement, le 5 septembre 1816, Louis XVIII se résolut à dissoudre la « Chambre introuvable », cédant aux conseils de Decazes et aux pressions des alliés. Malgré le soutien de Chateaubriand qui plaida pour le parlementarisme dans la brochure intitulée « De la monarchie selon la Carte » que fit saisir le gouvernement le 18 septembre 1816, les ultras furent battus le 4 octobre 1816 avec l’aide des préfets par les élus favorables au gouvernement. 92 ultras seulement furent élus contre 146 en faveur du Ministère. Ce sont encore les députés ultra, bien libéraux par certains aspects, qui demandèrent la levée de la censure le 2 décembre 1816.

 

Le Président du Conseil des Ministres, Elie Decazes, prit la tête du quatrième ministère de Louis XVIII en s’efforçant de suivre une politique de compromis autour d’un pouvoir fort qui visait à réconcilier la France républicaine et la France monarchiste.

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