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Le blog d'André Boyer

ANALYSES QUÉBÉCOISES II

25 Novembre 2014 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

ANALYSES QUÉBÉCOISES II

CHAMPLAIN COMMERÇANT AVEC LES INDIENS

 

Des symboles, un énorme défi à relever et une manif au  menu de ce deuxième épisode de mes analyses québécoises. 

 

Hollande et le pont Champlain

 

Montréal est une ile, partout l’eau court. Devant la ville s’écoule le majestueux Saint-Laurent que traverse quotidiennement une bonne partie des deux millions d’habitants de l’agglomération de Montréal.

Alors on a construit des ponts, autant que l’on a pu, dont le pont Champlain sur le Saint-Laurent, érigé en 1962 avec six voies de circulation. Ce pont accueille annuellement plus de 57 millions d'automobiles, ce qui en fait le lieu le plus fréquenté du Canada.

La structure de béton du pont a subi un vieillissement accéléré du fait du climat montréalais. Des fissures et un affaiblissement structurel menacent sa solidité, qui doit faire l'objet de constantes et coûteuses mesures de renforcement et ont entrainé la fermeture de deux voies de circulation sur six.

Face à l'état de détérioration avancée du pont, le gouvernement fédéral s’est décidé de le démolir  et à en construire un nouveau à l’échéance de 2018.

Tout à coup, coup de tonnerre, , on apprend le 1er novembre que le gouvernement fédéral a l’intention de renommer le pont après sa reconstruction. Il l’appellerait « Le Pont Maurice-Richard », un célèbre joueur de hockey québécois, très méritant. Ce projet soulève une tempête de protestations, qui mettent en exergue le ridicule de mettre sur un pied d’égalité l’explorateur et le fondateur du Canada et un habile patineur.

Le lendemain, tel Zorro, François Hollande arrive au Canada pour une visite de trois jours, pendant lequel il trouve à deux reprises le moyen de rappeler le rôle considérable de Samuel Champlain dans la découverte du Canada.

Il ne faut ensuite que quelques jours pour que l’idée pittoresque de rebaptiser le nouveau pont Champlain soit, avec quelque embarras, abandonnée par le gouvernement fédéral, quoique le Parlement renâcle encore.

Pour une fois, peut-être, notre Président aura été utile à quelque chose....

 

À Montréal, Taillefer veut faire plier Uber

 

Depuis la fin octobre à Montréal, Uber permet à n’importe quel automobiliste de se transformer en chauffeur de taxi.

Uber est une plateforme mobile créé dans la Silicon Valley, qui, grâce à un système de géo localisation, permet de repérer rapidement le taxi le plus proche.

Le service a tout de suite été qualifié de concurrence déloyale par un ministre et de service illégal par le maire de Montréal, Denis Coderre. Mais, peu importe la réglementation, tout le monde sait que ce service va s’imposer sur le marché comme c’est déjà le cas dans les deux cent villes où il est déjà implanté.

Comme la commission de 15% de commission que prélève Uber sur chaque course serait un manque à gagner pour l’économie montréalaise, l’homme d’affaire Alexandre Taillefer a décidé de relever le défi contre Uber.

Alexandre Taillefer est célèbre au Québec parce qu’il participe à l’émission télévisée « Dans l’œil du dragon » de Radio Canada, qui malgré son nom est une chaine de télévision, dans laquelle cinq « dragons » issus du monde des affaires reçoivent une brochette de candidats qui doivent les convaincre du potentiel de leur entreprise.

Alexandre Taillefer est par ailleurs le principal associé de XPND Capital, une firme d’investissement dans les entreprises de technologie, médias et divertissement qui a connu beaucoup de succès.

Son idée consiste tout simplement à regrouper tous les taxis de Montréal, en créant une « mutuelle » qui détiendrait les taxis et le réseau nécessaire à une offre unique de taxis. En outre, l’originalité de son projet réside dans l’idée de n’offrir que des véhicules électriques. Le projet vise à fournir une infrastructure de bornes de recharge permettant aux taxis de recharger suffisamment leurs véhicules pour une journée de course, qui est en moyenne de 200 kilomètres.

Est ce que la peur de la concurrence d’Uber sera suffisamment forte pour que les taxis montréalais acceptent cette double révolution, le regroupement et le véhicule électrique ?

 

À suivre, à Montréal et ailleurs dans le monde.

 

Manif à la québécoise

 

Un gouvernement libéral a été élu cette année au Québec. Or le budget du Québec est en déficit (rassurez vous, rien à voir avec le déficit de l’État français) et le gouvernement de Monsieur Philippe Couillard (le Premier Ministre du Québec qui a eu le courage di reconnaître qu’il n’arrivait pas à connaître le nombre de ses fonctionnaires) a décidé de prendre des mesures drastiques d’économie.

Les services de santé, l’éducation, les allocations familiales, les budgets des communes, tout est en train d’y passer.

Alors, le jour d’Halloween, plus de vingt mille personnes sont descendues dans la rue à Montréal pour protester contre les « horreurs » de l’austérité au Québec. Ils se sont déguisés, puisque c’était Halloween. Écoutons les:

« Arrêtez de nous couper » répète à l’envie un personnage symboliquement charcuté. Une jeune femme, tout en perdant une à une ses plumes, déclare « Je suis à me faire plumer, comme ma société. Les libéraux veulent notre peau. Aujourd’hui, je m’appelle Poulet ». Un vampire, qui travaille dans l’informatique, affirme que « ce sont des corrompus qui nous ont volés et qui vont maintenant tout couper pour se payer ». Un groupe tout de noir vêtu, à l’air grave, porte les masques blancs à long nez des médecins du XIVe siècle et clame « non à la peste libérale ! ». Des étudiants ont des slogans adaptés au pays : «  Comme les bélugas, les services aux étudiants sont en voie d’instinction ».

La marée humaine, à l’échelle du Québec qui n’aime guère d’ordinaire les manifestations, est composée de femmes, d’ouvriers, d’éclopés et de retraités qui se sentent plus que jamais « plumés, rasés, écorchés ».

Ceux qui marchent en faveur du logement social et contre l’évasion sociale crient : « Tout politicien rasoir doit être jetable ! ».

Boulevard Saint Laurent, un chauffeur d’origine haïtienne klaxonne pour montrer qu’il approuve la manifestation.

 

Son passager exaspéré lui demande son nom : « Robespierre, monsieur ».

 

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M
Superbes chroniques de la vie montréalaise. A suivre, n'est-ce pas ?
Répondre
B
À suivre, oui;<br /> Amitiés.