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Le blog d'André Boyer

LA SUISSE LÂCHE BRUSQUEMENT LA LAISSE

18 Janvier 2015 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

LA SUISSE LÂCHE BRUSQUEMENT LA LAISSE

LA BANQUE NATIONALE SUISSE

 

Depuis le jeudi 15 janvier à 10 heures 3O, la banque nationale (BNS) a décidé d’abolir le cours-plancher de l’euro par rapport au franc qu’elle avait fixé à 1,20 franc depuis le 6 septembre 2011. Dés ce moment, l’équilibre s’est situé à la parité.

 

Il s’agit pour la BCE de se protéger contre les risques de pertes de change induits par les mesures que devrait prendre jeudi prochain la Banque centrale européenne (BCE), avec l’achat massif d’obligations souveraines et de ne pas laisser le franc suisse baisser face au dollar, en s’accrochant à l’euro.

La décision de la BNS a surpris tous les opérateurs, dont certains, pris à contre-pied se sont déclarés en faillite. L’industrie, notamment horlogère, et le tourisme suisse sont inquiets. Les frontaliers ont soudainement bénéficié de 20% de hausse de leur pouvoir d’achat en euros, mais leur emploi est menacé avec la baisse de compétitivité de la Suisse.

Du point de vue économique, avec un Euro qui n’en finit plus de baisser et qui vient de perdre brutalement 20% de sa valeur face à une économie suisse non négligeable, la décision de la BNS devrait être favorable à la zone Euro.

Mais les medias insistent moins sur les conséquences de cette décision sur les emprunts émis par les États, en particulier celui de la France qui est le plus grand emprunteur mondial.

Pour répondre à cette question, je vous renvoie au blog que j’écrivais sur ce sujet le 27 septembre 2O12 et que j’avais intitulé « La Suisse tient l’Europe en laisse », ce qui justifie le titre du présent blog (je me cite) :

« Où est donc le revers de la médaille ? il se cache dans les achats de devises de la BNS. Pour maintenir le taux de 1,20 Franc Suisse pour un Euro, chaque Suisse, par l’intermédiaire de la BNS achète chaque jour 100 euros sur le marché monétaire !  Il en résulte que, comme celle de la Chine, ses réserves de change ont explosé, si bien qu’elles dépassent désormais celles de l'ensemble des banques centrales de la zone euro !

Bien entendu, les Suisses ne veulent pas que la BNS prenne des risques sur son bilan : ce ne sont pas eux qui iraient acheter des emprunts grecs ou espagnols. Prudemment, ils se concentrent sur les emprunts notés double ou triple A, essentiellement allemands et français, devenus les grands gagnants des achats suisses, mais aussi dont les taux dépendent de plus en plus de la politique de la BNS.

L’agence Standard & Poor observe que la BNS, en achetant pour 80 milliards d’Euros, rien que pendant les sept premiers mois de l’année 2012, a fortement contribué à réduire les coûts des emprunts allemands et français… »

Le brusque changement de la politique de la BNS revient donc à faire disparaître un acheteur considérable des emprunts français, et donc à provoquer à terme une hausse de leurs taux d’intérêt.

Tout concours à la baisse continue de l’euro, la décision de la BNS, la décision à venir de la BCE, le futur chantage du gouvernement grec, la nécessité pour la France de s’occuper en priorité de sa sécurité par rapport aux contraintes économiques, la future révolte espagnole.

De plus les opérateurs vont provoquer, pour éviter les pertes, une accélération de cette baisse et, en réponse, une montée des taux d’intérêt pour la freiner, lorsqu’un niveau plancher sera atteint du point de vue de la BCE. 

En tant qu’agent économique, il vous appartient d’anticiper cette baisse, avant de vous demander à quel niveau elle s’arrêtera dans le futur : 1,15$, le cours d’aujourd’hui, la parité, 0,85$, le cours-plancher atteint dans le passé ou 0,75$, pourquoi pas ?

Personne ne connaît ce taux plancher aujourd’hui, mais vous comprenez que les préteurs d’un euro lorsqu'il valait 1,50$ vont être particulièrement mécontents d’être remboursé avec un euro qui n'en vaudrait plus que la moitié et vous pouvez comprendre en conséquence qu’ils ne vont pas se précipiter pour accroître leurs engagements.

Vous comprenez enfin que les arguments en faveur de la sortie de l’euro sont soudain en train de disparaître, provisoirement…

 

Merci, les Suisses, de nous avoir brusquement fait prendre conscience de tous ces événements à venir !

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M
Oui, la baisse de l'euro, conjuguée à celle du baril, est une divine surprise.<br /> <br /> Pour combien de temps ? Seul le dieu des spéculateurs pourrait répondre.
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B
Une bonne nouvelle, c'est à voir, mais une nouvelle sûrement, dont il faut tirer les conséquences, notamment en rapport avec la baisse profonde, rapide et durable (deux ans?) de l'Euro.