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Le blog d'André Boyer

LE CAPITAL DES COOPÉRATIVES

21 Janvier 2015 , Rédigé par André Boyer Publié dans #PHILOSOPHIE

LE CAPITAL DES COOPÉRATIVES

FRIEDRICH WILHELM RAIFFEISEN

 

Les quatre principes de base des pionniers de Rochdale (RSEP) sont toujours les fondements du mouvement coopératif, après plus d'un siècle et demi d’expérience:

  • La règle d'égalité, qui se traduit par « un homme, une voix »
  • La règle de liberté, qui laisse à chacun le choix d’adhérer ou de quitter la coopérative. chacun peut adhérer ou s'en aller.
  • La règle de justice qui implique que la répartition des bénéfices se fasse au prorata des activités de chaque membre.
  • La règle d'équité qui fait que la rémunération des apports en argent est limitée.

Si la RSEP est une coopérative de consommation, on verra aussi se créer des coopératives de production, telle que celle constituée entre les bijoutiers en doré, pour qui, à l’instar de Robert Owen, l’objectif proclamé est de faire « disparaître l'hostilité qui existe aujourd'hui entre les chefs d'industrie et les ouvriers ».

Puis, en 1864, Friedrich-Wilhelm Raiffeisen fonde en Rhénanie la première société coopérative de crédit mutuel. En France, pour lutter contre la Caisse rurale et ouvrière d’inspiration catholique, Jules Méline, Président du Conseil, favorise en 1894 la création du Crédit agricole mutuel.

L'année 1888 voit la naissance de la première coopérative agricole française, la Laiterie coopérative de Chaillé, sur un modèle danois datant de 1882. Des coopératives d'habitation, de commerçants, de transport, d'artisans, de marins ou d'armateurs vinrent s'y ajouter pour former ce qui constitue aujourd'hui le mouvement coopératif.

Socialisme utopique, réformisme et catholicisme social se rejoignent pour promouvoir une forme d'entreprise qui ne se limite pas au seul champ économique. L’activité de la coopérative est présentée comme un moyen de promouvoir une finalité collective. Contrairement à l'entreprise capitaliste qui ne se reconnaît pas de responsabilité sociale, encore que l’on invoque aujourd’hui l’entreprise citoyenne, l'entreprise coopérative revendique une responsabilité limitée à ses membres, actuels ou futurs, mais pour le bien de toute la collectivité.

Cette responsabilité sociale s'est exprimée de diverses manières. En France, la Fédération nationale des coopératives de consommation, disparue en 1980, avait créé un Laboratoire d'analyses coopératif qui a été une des bases du mouvement consumériste. En Grande-Bretagne, le Retail Organization Group et la Cooperative Retail Service ont réinvesti leurs bénéfices dans un ensemble d'usines agro-alimentaires et d'exploitations agricoles, dans une banque coopérative et dans une société d'assurances. En Espagne, le groupe Mondragon, un ensemble de coopératives de production, s'est fixé pour mission de faire du Pays basque espagnol une zone de plein-emploi.

Le capital des coopératives

Comme il s'agit d'effectuer une activité économique, les fonds nécessaires sont recueillis auprès des coopérateurs sous forme de parts sociales, dont le montant est fixé à un niveau suffisamment bas pour ne pas constituer un obstacle à l'adhésion. Dans les coopératives de production, les coopérateurs affectent une part déterminée de leur salaire à la souscription de parts sociales. Dans les autres coopératives, la souscription de parts est proportionnelle aux services rendus. Dans tous les cas, lors du retrait du coopérateur, ce dernier peut récupérer sa mise de fonds. Mais contrairement aux entreprises capitalistes, c’est la  coopérative qui décide, avec quelques exceptions, du montant à rembourser aux coopérateurs qui se retirent, alors que l'espoir d'une plus-value est le principal moteur d'achat des actions.

Le caractère impartageable des réserves justifie dans le régime coopératif français l'exemption fiscale dont les bénéfices non distribués font l'objet. Au contraire, dans une entreprise classique, les bénéfices non distribués entraînent une augmentation de la valeur marchande de l'entreprise et sont donc taxables.  

C’est une première différence significative avec les entreprises dites classiques.

 

À SUIVRE

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P
Pour "suivre" il serait intéressant de parler non pas seulement du "capital" des organisation coopératives mais aussi du financement de leur exploitation et de leur développement. N'est-ce pas par le canal de ces besoins de l'économie que les systèmes bancaires ont imposé leur domination sur les activités économiques et partant sur la finance "casino" dont nous n'avons pas fini de payer les "dividendes"!!!
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