Le coût de l'aventure
28 Juin 2015 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE
Si Napoléon n’avait pas eu l’idée folle de revenir au pouvoir, la France s’en serait beaucoup mieux sortie le siècle d’après, et peut-être, qui sait, la guerre de 1914 n’aurait pas eu lieu.
Mais foin d’histoire fiction, observons le bilan de ses exploits, du début à la fin de son règne.
L’année 1815 s’achève pour Napoléon le 18 juin à Waterloo, après l’ultime aventure des Cent Jours. neufs jours avant, plus personne ne croyait à Paris à la victoire de Napoléon. L’armée française y est détruite et Napoléon part pour l’île de Sainte Hélène.
Pour la France, la date importante est plus le 20 novembre 2015, jour qui voit la signature du deuxième traité de Paris que le 18 juin. La France est amputée du duché de Bouillon et des forteresses allemandes de Philippeville et Marienbourg qui sont cédées aux Pays-Bas, tandis que Sarrelouis et Sarrebruck sont cédées à la Prusse, que Landau est remis à la Bavière, que le pays de Gex est donné à la Suisse et que la Savoie est cédée au roi de Piémont-Sardaigne. La France doit aussi rendre les œuvres d’art prises à l’étranger, payer une indemnité de 700 millions de francs et subir l'occupation étrangère pendant trois ans.
On n’insiste pas beaucoup sur cette affaire dans les livres d’histoire, mais l’épisode des Cent Jours entraine une sévère perte territoriale pour la France par rapport au premier traité de Paris, un an plus tôt.
En outre, l’Europe est remodelée par le traité de Vienne du 9 juin 1815. La Russie s'accroît de la plus grande partie de l'ancien grand-duché de Varsovie. La Prusse ne conserve de l'ancienne Pologne que la Posnanie mais reçoit en compensation la Poméranie suédoise, la Saxe du Nord, la Westphalie et la plus grande partie de la Rhénanie. L'Autriche met la main sur la Lombardie et la Vénétie, l’Illyrie la Dalmatie, le Tyrol et Salzbourg.
La mosaïque allemande est réduite à 39 États, réunie au sein d'une Confédération germanique. La péninsule Italienne n'est plus divisée qu'en sept États : les États pontificaux du pape, les duchés de Toscane, de Parme et de Modène, les royaumes de Naples et de Piémont Sardaigne.
L'Espagne et le Portugal retrouvent leurs souverains.
Au nord, la Suède enlève la Norvège au Danemark. Le roi du Danemark se rattrape en recevant à titre personnel les duchés allemands d’Holstein et de Lauenburg.
La France est précautionneusement entourée d'Etats tampons, formés par le royaume des Pays-Bas, qui rassemblent les anciennes Provinces-Unies et les Pays-Bas autrichiens, par la Confédération helvétique qui s’agrandit des cantons de Genève, Bâle, Neuchâtel et du Valais et dont la neutralité est garantie par les grandes puissances, par le royaume de Piémont Sardaigne qui recouvre Nice et la Savoie auquel est adjoint l'ancien royaume de Gênes.
Que reste t-il de la gouvernance napoléonienne, qui n’est que la fille de la gouvernance révolutionnaire ?