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Le blog d'André Boyer

LES ALLIÉS SOLDENT LES COMPTES

30 Septembre 2015 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LES ALLIÉS SOLDENT LES COMPTES

L'EXÉCUTION DU MARÉCHAL NEY AU JARDIN DU LUXEMBOURG LE 8 DÉCEMBRE 1815

 

Dans mon dernier blog consacré à l’arrivée de Louis XVIII au pouvoir dans des conditions nouvelles consacrées par la promulgation de la Charte, je rappelais que les Cent Jours ne purent avoir lieu que parce que les Français n’étaient plus du tout attachés à la légitimité de la dynastie capétienne.

 

Comment pouvait-il en être autrement? Le dernier roi avait été guillotiné, créant un complexe de culpabilité collective que les Français devaient désormais gérer, modifiant leurs rapports avec la monarchie. De plus, cela faisait vingt-deux années en 1814 que la monarchie avait été abattue, critiquée, reniée : c’était une génération entière qui avait été élevée dans le rejet de la monarchie.

La campagne militaire de Napoléon ne dura que quatre jours, du 14 au 18 juin 1814. Les alliés revinrent à Paris, décidés à briser l’agressivité française, puisque la France, Napoléon à peine chassé puis revenu, lui avait apporté son soutien. Il fallait donc que les Français oublient définitivement leurs rêves d’hégémonie européenne et n’aient plus la moindre velléité de révolution.

En juillet 1815, un million deux cent mille soldats alliés occupent la France. Les frais d’occupation sont à la charge de la France. Les troupes étrangères resteront trois ans, avec des effectifs de plus en plus restreints jusqu’au départ du dernier soldat étranger le 30 novembre 1818. Ils reviendront sur le sol français un peu plus d’un demi siècle plus tard à la suite du coup de folie de la guerre de 1870.

Le traité de paix du 20 novembre 1815 impose à la France de payer une indemnité de sept cent millions de francs. Elle perd cinq mille km2 de territoire, cinq cent mille habitants et toutes les places fortes qui protégeaient ses frontières Nord et Est.

Un pacte entre la Russie, la Prusse, l’Autriche et le Royaume-Uni est destiné à faire respecter le second traité de Paris et à empêcher toute révolution en France. Il complète la Sainte-Alliance entre la Prusse, la Russie et l’Autriche à laquelle s’est joint Louis XVIII. 5084 œuvres d’art saisies par Napoléon sont récupérées par les alliés.

Le Congrès d’Aix-la-Chapelle qui révise le Traité de Paris signé le 20 novembre 1815, s’achève le 21 novembre 1818. Il règle le sort des dettes de guerre, met fin à l’occupation de la France, lui rend la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane et le fait rentrer dans le concert européen.

Quoi qu’il en soit, les Bourbons reprennent possession du royaume de France le 8 juillet 1815 pour quinze courtes années. Le camp de la révolution est vaincu mais reste hostile à celui qui revient dans les fourgons de l’étranger. L’été 1815 sonne l’heure des règlements de compte, des licenciements, des emprisonnements et des exécutions des « traîtres ».

Le plus connu est le maréchal Ney, fusillé pour haute trahison le 7 décembre 1815. En outre, nombreux sont ceux qui subissent la Terreur Blanche dans le midi, au cours de l’été 1815, comme le maréchal Brune tué à Avignon, la ville où il avait dirigé une sanguinaire répression sous la Terreur, la vraie. Pendant ce temps, des places napoléoniennes isolées résistent ; la dernière, La Fère, capitule le 5 novembre 1815.

 

Le temps de la revanche, provisoire, a sonné. 

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