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Le blog d'André Boyer

Au désordre succède l'agitation permanente

21 Décembre 2015 , Rédigé par André Boyer

Au désordre succède l'agitation permanente

LA COURAGEUSE ET ROMANTIQUE DUCHESSE DE BERRY

 

Le désordre permanent s'achève pratiquement avec l’été. Le 28 septembre 1830, Casimir Perier siffle la fin de la récréation en déclarant, à propos du régime précèdent, que « tout ce qui devait être détruit l’avait été dans les trois jours ».

 

Pour remettre de l’ordre, Louis-Philippe nomme Laffitte président du Conseil. Il lui servira de fusible pendant un an, le temps de chasser quelques républicains des allées du pouvoir, comme La Fayette et Dupont de l’Eure, les 25 et 27 décembre 1830. Vieux républicains, le premier était responsable de la garde nationale et le second ministre de la justice. Un monarchiste de gauche, Odilon Barrot, fut en outre démis de ses fonctions de préfet de la Seine le 21 février 1831.

Laffitte est ensuite remplacé par Casimir Perier, le banquier et le penseur du régime qui n’a que le temps de définir sa ligne politique, l’ordre à l’intérieur, la non-intervention à l’extérieur, avant de disparaître en mai 1832, victime du cholera qu’il a contacté en allant visiter les victimes de l’épidémie à l’Hôtel-Dieu. Son petit-fils, Jean Casimir-Perier sera brièvement président de la République en 1894-1895.

Le gouvernement prend quelques mesures politiques libérales en matière électorale, encore que fort limitées. La loi électorale du 19 avril 1831 attribue le droit de vote à cent soixante sept mille électeurs, alors qu’il y en avait moins de cent mille sous la Restauration, pour atteindre deux cent cinquante mille électeurs vers 1848. La pairie cesse d’être héréditaire. La communauté juive de France reçoit un statut le 18 juin 1831, après la place plus grande faite aux Protestants. La répression de la traite des Noirs, amorcée sous la Restauration, prend de plus en plus d’ampleur, en coopération avec le Royaume-Uni.

Il intervient avec tout autant de prudence à l’étranger, notamment en Belgique, pour contrer l’intervention hollandaise, avec l’accord du Royaume-Uni. De plus, en Algérie, le gouvernement limite un moment la volonté expansionniste des militaires.

De mai à octobre 1832, Louis-Philippe gouverne seul, sans président du Conseil. Le Parlement n’étant pas en session, il estime qu’il lui faut prendre directement les  mesures rapides et énergiques que la situation politique troublée exige.

En effet, le parti légitimiste n’avait pas accepté le règne de Louis Philippe. En février 1832, des conjurés qui projetaient d’enlever Louis-Philippe pour proclamer roi le petit-fils de Charles X sont arrêtes. Puis, le 29 avril 1832, la Duchesse de Berry débarque de manière romanesque à Marseille, afin de susciter une insurrection en faveur de son fils, le duc de Bordeaux. Elle n’y parvient pas, se réfugie en Vendée, où l’armée doit intervenir face aux rassemblements de légitimistes, puis se rend à Nantes où elle est arrêtée le 7 novembre 1832 et incarcérée au fort de Blaye en compagnie de Chateaubriand qui est jugé complice de la conjuration. Finalement, la Duchesse de Berry est finalement expulsée vers Palerme le 8 juin 1833, après avoir accouché d’une fille en prison.

Pendant cette période, le 5 juin 1832, l’enterrement du général Lamarque déclenche une émeute à Paris, provoquée par les républicains organisés en sociétés secrètes, comme celle des « Amis du peuple » dans laquelle milite Auguste Blanqui, le Pugétois. Elle est réprimée de manière sanglante par le général Mouton, puisqu’elle fait au total huit cent morts et blessés.

 

Cette double victoire sur les légitimistes et les républicains conforte d’autant plus le régime  qu’au même moment le Duc de Reichstadt, le fils de Napoléon 1er, meurt à Vienne le 22 juillet 1832.

Tous les opposants à la Monarchie de Juillet sont à terre, légitimistes, bonapartistes et républicains sont à terre, mais les condamnations des émeutiers à des peines relativement légères, puisque la première condamnation à mort est cassée par la Cour de cassation et que les autres sont toutes commuées en peines de prison montrent que les républicains ont le vent en poupe. C’est pourquoi Laponneraye et Carrel publient les œuvres choisies de Robespierre, le 8 septembre 1832, afin de réhabiliter le grand homme de la Terreur.

 

 

En 1832, l’agitation est permanente et elle ne cessera plus jusqu’à la fin du régime en 1848, mais elle n’empêche pas le gouvernement de faire évoluer le pays…

 

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