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Le blog d'André Boyer

Rien ne va plus pour la Monarchie de Juillet

14 Février 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

Rien ne va plus pour la Monarchie de Juillet

ALEXIS DE TOCQUEVILLE PRONONCE UN DISCOURS PRÉMONITOIRE

Désormais, la fin du régime approche.

 

À partir de 1847, une crise économique agricole, puis industrielle et financière, provoque une forte croissance du nombre des chômeurs, puisqu’on recense sept cent mille chômeurs dans une France qui possède trente-cinq millions d’habitants. Elle provoque des troubles, car l’indemnisation du chômage n’existe pas encore.

Le bras de fer se durcit entre le gouvernement et l’opposition, qui demande sans relâche des réformes électorale et parlementaire. Un pas décisif est franchi le 9 juillet 1847, lorsque l’opposition dynastique, menée par Odilon Barrot, rejoint l’opposition républicaine dans le mouvement protestataire des banquets.

L’été 1847 se déroule dans une atmosphère empoisonnée par les affaires où se mêlent les aspects personnels, politiques et financiers. Deux anciens ministres, Teste et Despans-Cubières sont jugés par la Cour des pairs pour corruption en juillet 1847. Pour des raisons inconnues, Alfred de Montesquiou, pair de France se suicide. Le fils du maréchal de France Davout est interné pour avoir poignardé sa maîtresse. L’affaire la plus retentissante est l’assassinat de la fille du maréchal Sebastiani par le duc de Choiseul-Praslin, qui se suicide en prison. On voit dans cette histoire d’adultère, une affaire d’État.

Le 7 novembre 1847, Ledru-Rollin réclame le suffrage universel au banquet de Lille, provoquant la rupture de l’alliance entre les oppositions républicaine et dynastiques qui  les banquets se soldent par une rupture entre les républicains qui en restent à des revendications plus «raisonnables ».

Dès lors les événements politiques s’accélèrent.

En janvier 1848, tandis que la Chambre des Pairs dénonce la campagne des banquets, Alexis de Tocqueville prononce un discours devant la Chambre des Députés où il invite les politiciens à être sensible à l’humeur révolutionnaire de l’opinion publique : « Regardez ce qui se passe au sein des classes ouvrières (…) Ne voyez-vous pas qu’il se répand peu à peu dans leur sein des opinions, des idées qui ne vont pas seulement à renverser telles lois, tel ministère, tel gouvernement même, mais la société, à l’ébranler sur les bases sur lesquelles elle repose aujourd’hui? N’entendez-vous pas qu’on y répète sans cesse que tout ce qui se trouve au-dessus d’elles est incapable et indigne de les gouverner…? Je crois que nous nous endormons, à l’heure qu’il est, sur un volcan. »

Le 22 février 1848, une centaine de députés de l’opposition dynastique décident de participer à un banquet, organisé sur les Champs-Élysées. Les républicains en profitent pour organiser une manifestation. Le préfet interdit les deux, la manifestation et le banquet. La manifestation a tout de même lieu ; elle fait un mort.

Le 23 février, des affrontements se produisent dans les quartiers du Centre et de l'Est de Paris. La majorité de la garde nationale fait défection et l’armée reste passive. En début d’après-midi, Louis-Philippe renvoie Guizot. Le soir, une fusillade fait cinquante-deux morts et le périmètre des affrontements  se couvre de barricades. Les troupes sont placées sous le commandement de Bugeaud. Thiers sollicité pour diriger le gouvernement, pose ses conditions.

Le 24 février, Bugeaud décide de regrouper ses forces autour des Tuileries. Il en résulte que l'Hôtel de Ville est pris par les insurgés. Thiers, toujours boutefeu, conseille à Louis-Philippe de « sortir de Paris pour y rentrer avec le maréchal Bugeaud et cinquante mille hommes ». Mais ce dernier, subissant les cris hostiles des gardes nationaux alors qu'il les passe en revue, décide d’abdiquer et par conséquent de commencer par  quitter Paris.

 

C’est en est alors fini de la Monarchie de Juillet, la révolution de 1848 commence ce soir-là du 24 février 1848.  

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