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Le blog d'André Boyer

Cavaignac remporte la première manche

17 Avril 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

Cavaignac remporte la première manche

LE GENERAL CAVAIGNAC ET SON ÉTAT MAJOR

 

Fin juin 1848, la gauche révolutionnaire avait été mise hors jeu avec l’aide de l’armée dirigée par le général Cavaignac.

 

Louis-Eugène Cavaignac (1802- 1857), fils de Jean-Baptiste Cavaignac, un député montagnard de la Convention proche de Robespierre sous la Terreur, est réputé « bon républicain » du fait de sa filiation.

Son frère, journaliste au National, est d’ailleurs l’un des chefs du parti républicain, tandis qu’il affiche en tant qu’officier son républicanisme héréditaire pendant les Trois Glorieuses.

En 1848, il est élu député à la Constituante. Le 23 juin, il est investi du commandement des forces armées contre les insurgés du Faubourg Saint-Antoine, puis nommé président du Conseil des Ministres par l'Assemblée constituante après le « succès » de la répression.

Candidat au nom des républicains modérés à la présidence de la République, il sera surpris d’être distancé par Louis-Napoléon Bonaparte. Il est néanmoins réélu député, mais arrêté au moment du coup d'État du 2 décembre 1851, ce qui ne l’empêchera pas de poursuivre une carrière politique sous le Second Empire.

Si les ouvriers subissent la répression, les paysans ne sont pas pour autant satisfaits de la République. Le désordre parisien ne leur dit rien qui vaille et ils ne veulent pas payer la note du chômage des ouvriers. Les élections partielles le montrent, qui consacrent la victoire des orléanistes et des légitimistes, avant le vote pour l’élection du président de la République, le 10 décembre 1848.

Au cours de cette élection, Changarnier est candidat pour les légitimistes, Cavaignac au nom des républicains d’ordre, Lamartine représente les républicains de progrès, Ledru-Rollin et Raspail sont les champions désunis de la gauche, et Louis-Napoléon Bonaparte ne représente officiellement que lui-même, mais il avait été élu député le 5 juin 1848 à la surprise générale, dans quatre départements, dont la Corse. Or, il était machiavéliquement soutenu par les royalistes. Tocqueville note dans ses Souvenirs, qu’Adolphe Thiers disait de Louis-Napoléon Bonaparte que c’était « une espéce de crétin que nous mettrons de côté dés qu’il ne pourra plus nous servir. »

Que de drames, la fatuité des grands hommes a t-elle provoquée !

Avant le scrutin présidentiel, l’Assemblée Constituante adopta la Constitution à une très large majorité, par 733 voix contre 42.

À cette occasion, elle définit le rôle du pouvoir exécutif qui est confié au président de la République qui va être élu au suffrage universel quelques semaines plus tard. Il aura un mandat de quatre années, non renouvelable avant quatre autres années ; il nommera et révoquera les ministres, mais ne pourra pas dissoudre l’assemblée unique qui détient le pouvoir législatif. Ce pouvoir législatif est en effet confié à une assemblée unique de 750 représentants rééligibles, élus au scrutin de liste pour trois ans.

La constitution votée, le match pouvait commencer entre les prétendants et l’on verrait bien ce que le gagnant ferait de ce bout de papier !

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