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Le blog d'André Boyer

LA MISE EN OEUVRE SUBREPTICE D'UN SYSTÈME EUROPÉEN

6 Avril 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

LA MISE EN OEUVRE SUBREPTICE D'UN SYSTÈME EUROPÉEN

LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE PROGRESSE À PAS DE LOUP

 

La société française possède encore de beaux restes, mais ses efforts de maquillage peinent de plus en plus à cacher ses faiblesses croissantes.

 

Ne vous attendez pas à ce que je dresse la liste des défaillances françaises, des retards de la SNCF à la dégradation du système éducatif en passant par les abandons successifs des missions de service public, car tout le monde les connaît et la plupart d’entre nous en savent les causes, qu’ils veuillent se l’avouer ou non.

Au reste, les livres d’analyse et de témoignages sur la faillite du "système français" paraissent à un rythme de plus en plus soutenu, presque un par jour actuellement, témoignant de l’étendue croissante des difficultés et de l’intérêt de plus en plus vif des lecteurs pour des diagnostics qui retiennent leur assentiment.

Il me semble que chacun, quelle que soit la solution qu’il propose, adaptation de la France à la mondialisation ou rejet de cette dernière, s’accorde à imputer la cause globale de cet affaissement du "système France" à la gaucherie avec laquelle ce dernier s’insère dans la mondialisation, depuis que la chute du mur de Berlin a radicalement modifié le cadre stratégique, politique, économique et social de notre pays.

Auparavant, le système français était ancré à un ensemble occidental qui se trouvait en compétition avec le système soviétique, tandis qu’un nombre important de pays jouaient un rôle d’arbitres en tant que « Pays non alignés». Mais, après 1989, l’influence de l’Ouest est devenue mondiale et la France a été entrainée dans le flux de ce changement, ses élites croyant qu’il était nuisible d’y résister et donc qu’il était relativement profitable de se laisser flotter au fil du courant.

Il s’y est abimé.

Pour protéger la société française, les élites françaises se sont en effet facilement convaincues, d’autant plus qu’il suffisait pour cela de s’aligner sur le pays le plus fort, les Etats-Unis, que le modèle que devait suivre la France était celui de la société américaine et que l’Union Européenne était le cadre adapté pour créer des Etats-Unis d’Europe dans lesquels les nations s’effaceraient progressivement pour devenir des régions européennes.

Le futur de la France s’inscrivait dans ce cadre et nulle part ailleurs, toute résistance étant automatiquement qualifiée de passéiste.

Nos élites ont appliqué ce programme, en particulier avec l’accord de Schengen de libre circulation intérieure, l’Euro, la Constitution Européenne, mais aussi au travers de milliers de micro décisions qui visaient toutes à faire disparaître les résistances nationales.

Cependant, lorsqu’il s’est agi de passer à une coopération politique, sociale, fiscale ou militaire plus étroite, le système européen s’est enrayé du fait de réflexes de défense étatiques ou populaires, comme l’a par exemple montré le rejet majoritaire des électeurs français du projet de Constitution Européenne.

Les élites, toutes à leur conviction initiale, n’en ont pas conclu pour autant que le système européen d’adaptation à la mondialisation avait atteint ses limites, qu’il fallait le ralentir, l’adapter ou faire marche arrière, mais qu’il devait être poursuivi coûte que coûte en cachant les décisions stratégiques à la population et en prenant le pari que la résistance des pouvoirs étatiques et des populations s’affaiblirait avec le temps.

Deux exemples l’illustrent, la négociation sur le Traité transatlantique conduite encore aujourd’hui en catimini et celle qui devrait mener à terme à l’adhésion future de la Turquie à l’Union Européenne, qui, en ce moment même, vient de franchir un nouveau palier avec la suppression des visas Schengen pour les détenteurs d’un passeport turc.

 

Tandis que l’intégration européenne progressait à pas de loup selon la technique dite « Jean Monnet », le système européen générait, à côté de fragiles effets positifs, des effets négatifs de plus en plus sévères pour un nombre croissant de membres de l’Union Européenne.  

À SUIVRE

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