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Le blog d'André Boyer

RETOUR DE TEHERAN BIS

6 Août 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #INTERLUDE

RETOUR  DE TEHERAN BIS

LE TRIPLE PONT PIETONNIER ENTRE DEUX PARCS DE LA VILLE DE TEHERAN

 

J’ai effectué deux voyages en Iran en une année. Une première fois, en août 2015, qui était un voyage de découverte. En une semaine, j’avais visité rapidement Téhéran, assisté à un mariage et fait le voyage d’Ispahan. Cette fois-ci, je suis resté dix jours et je n’ai pas bougé de Téhéran.

 

La question qui se pose immédiatement est celle de l’évolution de mes impressions du premier voyage à la lumière du second. Désolé de vous décevoir, mais je maintiens que ma première impression était la bonne.

Je maintiens en premier lieu que la population iranienne est toujours la très bonne surprise du voyage. À commencer par les policiers, chacun vous accueille avec le sourire et le désir de vous aider, le seul obstacle étant la langue. À Téhéran, on a le plaisir de ressentir la politesse intériorisée des Iraniens, sans être forcément capable d’en saisir les profonds ressorts culturels et éducatifs.  

Bien sûr, le fait d’être un étranger accroit la courtoisie d’interlocuteurs encore peu habitués à en rencontrer, mais j’ai pu observer le comportement des Iraniens entre eux, dans la rue, au volant ou dans le bazar, qui révèle beaucoup moins d’agressivité que parmi les peuplades de mon pays natal.

Je maintiens sans surprise qu’il fait chaud en été à Téhéran. En juillet, malgré l’altitude de la ville comprise en 1100 et 1700 mètres, la température rode autour de 400, une température sèche et éprouvante pour l’organisme. Cela n’incite pas franchement à se promener dans la journée, sauf dans les nombreux et accueillants parcs que l’on trouve partout à Téhéran. À cet égard, j’ai été à nouveau séduit par leur qualité ; ils sont bien aménagés, dotés de nombreux bancs, d’appareils d’exercices sportifs et de jeux pour les enfants. Ils sont largement équipés de fontaines pour se désaltérer et forts bien entretenus : pas un papier, pas un emballage ne traine dans les allées !

Je me permet donc de conseiller à nos édiles de s’inspirer des parcs de Téhéran pour améliorer ceux de nos villes parfois dotés d’équipements détériorés et décorés de papiers gras. Certes, la population n’a pas chez nous la même civilité qu’à Teheran, mais la police et le personnel y veillent en Iran, jour et nuit, car les parcs ne sont jamais fermés. Impossible en France ?

À propos des parcs, malgré le léger voile qui coiffe les Iraniennes et que nos touristes redoutent tellement de porter, j’y ai vu, plus que lors de mon dernier voyage, des couples qui ne semblaient guère craindre les foudres de la police des mœurs. Je ne sais pas si Téhéran se modernise, mais il n’y manque rien des symboles de la modernité, ni les gratte-ciels, ni le téléphone 3G, ni Internet dont la censure théorique est aisément contournée, ni les cafés ultra branchés, ni la musique, ni la prégnance de la sous-culture américaine, ni bien sûr les embouteillages et la pollution qui va avec.

Cependant, il y manque toujours la possibilité de payer avec une carte de crédit internationale, à cause du système de racket mis en place par la justice américaine qui consiste à punir quiconque commerce en dollars avec un pays dont les sanctions ont été levées mais pas encore tout à fait, et qui fait peur à nos banques échaudées par la scandaleuse amende de neuf milliards de $ infligée par les « justiciers » US à la BNP. C’est assez frustrant, alors que les banques et les distributeurs pullulent et que vous êtes contraint de payer en liquide, ce qui vous permet tout de même de constater avec satisfaction qu’un simple euro vaut 35000 rials sauf qu’avec cette somme impressionnante en chiffres, vous n’avez rien. Car le coût de la vie est assez élevé à Téhéran, proche de celui de la France, excepté pour le carburant qui s’achète au prix risible de 30 centimes d’euros le litre.

Finalement, qu’ai je donc fait à Téhéran qui mérite d’être écrit ? Avec mes hôtes, je me suis donc promené dans les parcs, j’ai pris des taxis, j’ai parlé, je me suis régalé de la nourriture iranienne, j’ai erré dans un Bazar aussi bondé qu’étonnamment frais grâce à son architecture, j’ai partagé le plaisir de la fraicheur nocturne et humidifiée des hauts de Téhéran, j’ai visité le magnifique Palais d’été du Shah, ses peintures, ses salles de réception et même son musée automobile, un Palais qui rassemble dans un immense parc de nombreux et impressionnants bâtiments parfaitement préservés par une Révolution respectueuse du passé.

J’ai aussi vu le passionnant musée du Tapis et surtout le musée national d’Iran (construit par un architecte français) où l’on comprend enfin d’où vient ce fascinant pays, cette culture magnifique, cet art omniprésent : de dix mille années de civilisation, souvent asservie à d’imbéciles conquérants comme Alexandre qui rasa la merveilleuse Persépolis ou comme le sanglant Gengis Khan qui massacra rageusement des peuples trop civilisés pour lui, mais envers et contre tous la civilisation perse a persisté, ce qui nous permet de la découvrir plus vivante que jamais, malgré les barbares de tous horizons qui s’épuisent à la nier.

 

Par conséquent, désolé, je persiste et signe : visitez l’Iran, sauf si le stock de vos idées reçues constitue votre bien le plus précieux!

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M
J'adhère complètement à la fin de votre billet et depuis que je prévois de me rendre en Iran début avril pour dix jours , j'entends tout et n'importe quoi .
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A
Ne vous lassez pas impressionner par la propagande négative sur l'Iran, visitez le pays et faites vous votre propre opinion! <br /> Amicalement, <br /> André Boyer