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Le blog d'André Boyer

1755, BATAILLES SUR TOUS LES FRONTS

21 Septembre 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

1755, BATAILLES SUR TOUS LES FRONTS

LE CHAMP D'AFFRONTEMENT EN FRANÇAIS ET ANGLAIS EN 1755

 

L’année 1755 est celle de tous les dangers, aussi bien pour les Anglais que  pour les Français. Les premiers sont écrasés dans l’Ohio, les seconds perdent le lien avec l’Acadie et laissent Louisbourg isolé, tandis qu’une bataille indécise se déroule près du Lac Champlain.

 

Les incidents de l’Ohio décidèrent le gouvernement du Duc de Newcastle, dans lequel Pitt ne joue pas encore un rôle majeur, d’envoyer une expédition militaire pour déloger les Français.

Ils choisirent le Major General Edward Braddock pour  la conduire. Informé des intentions britanniques, le Roi Louis XV décida d’envoyer  début 1755 six régiments sous le commandement du Baron Dieskau, que la flotte britannique ne parvint pas intercepter à l’exception de deux navires mais  qui donna lieu au harcèlement, sans déclaration de guerre, des bateaux français toute l’année 1755.   

Les Britanniques avaient un plan d’action particulièrement agressif pour 1755, qui consistait simultanément à attaquer à l’ouest Fort Duquesne, sous le commandement du General Braddock, tandis que le Gouverneur du Massachusetts, William Shirley avait pour instruction de fortifier Fort Oswego sur le lac Ontario et d’attaquer Fort Niagara, que Sir William Johnson devait capturer le Fort St. Frédéric sur le lac Champlain au centre et que le Lieutenant Colonel Robert Monckton devait capturer le Fort Beauséjour  à l’est, à la frontière entre la Nouvelle Écosse et ce qui restait de l’Acadie.

Braddock, avec l’aide notamment de Washington était à la tête d’environ 1500 hommes qui attaquèrent en juin 1755 Fort Duquesne. Ce fut un désastre pour les Anglais. Ils furent pris dans une embuscade conduite par les soldats français et les Indiens.  Braddock sonna la retraite avant d’être tué, comme les deux tiers des troupes britanniques. Les 500 soldats restant, y compris Washington, firent retraite vers la Virginie. 

Pendant ce temps, les Français retrouvaient une copie des plans britanniques, ce qui leur permit de contrer les projets de Shirley d’attaquer Fort Niagara et d’envoyer le Baron Dieskau à Fort St. Frédéric pour s’opposer à l’attaque de Johnson.

Début septembre, l’armée française laissa la moitié de ses troupes pour la défense de fort Frontenac et avec une armée malencontreusement réduite à environ 3 000 hommes se dirigea vers le lac George où étaient positionnées les forces anglaises du colonel William Johnson  composée d'une milice coloniale de 3 000 hommes environ et de 300 Indiens.

Le 3 septembre, de fausses informations firent croire à Dieskau que l’armée anglaise s’était repliée sur Albany, ne laissant que 500 hommes au fort Edward. Il décida alors de marcher sur le fort avec un corps d’élite de 1500 hommes dont 700 Indiens, laissant encore 1700 hommes au fort Carillon pour le défendre en cas d’une attaque des Anglais.

Le 7 septembre 1755, le détachement français arriva sur le fleuve Hudson  et se positionna pour attaquer le fort Edward, mais comme la position était défendue par des canons, les Indiens refusèrent d'attaquer. Aussi, Dieskau décida d’attaquer l’ennemi le lendemain à l’extrémité supérieure du lac George où les Anglais étaient moins bien retranchés, quand il fut averti par un déserteur qu'une colonne de secours de 1200 hommes était en marche pour fort Edward.

Dieskau décida alors de tendre une embuscade à la colonne ennemie, mais la colonne de Johnson, l'ordre de silence ayant été brisé par les troupes anglaises, put se replier dans la confusion vers le camp de Johnson. Les canons anglais empêchèrent le succès de l’offensive, Dieskau fut blessé, la mêlée devint générale et la bataille se termina en impasse. Les Anglais avaient perdu deux cent hommes, les Français cent trente, mais Dieskau, blessé à trois reprises, avait finalement été fait prisonnier. 

Le baron Dieskau avait néanmoins réussi à empêcher la capture du  fort St-Frédéric et permis la construction du fort Carillon qui fut doté d’une  trentaine de canons au printemps 1756. Les Anglais de leur côté étaient resté sur place où ils construisirent fort William Henry.

Mais le grand succès anglais de la campagne britannique de 1755 fut la capture de Fort Beauséjour en juin 1755. Une armée de deux mille hommes sous le commandement du colonel Robert Monckton assiègea le  Fort Beauséjour défendu par une garnison de  460 hommes, l’enjeu étant de couper les Acadiens des forces françaises.

Le fort Beauséjour était en cours de réfection début juin 1755 quand les troupes anglo-américaines passèrent à l'attaque. Le 2 juin, un colon français aperçut une flotte britannique d'une quarantaine de navires en attente de jeter l'ancre prés du fort. Des courriers furent envoyés à Québec, à Rivière Saint-Jean, à Louisbourg et à l'île Saint-Jean (île du Prince Édouard) pour solliciter de l'aide, pendant que la population locale allait se réfugier au fort. Malheureusement aucun renfort ne vint, pas même de Louisbourg qui était le mieux placé pour le faire.

Le fort résista pendant deux semaines jusqu’au 17 juin. Déstabilisées, les troupes françaises abandonnèrent aussi le Fort Gaspareaux, proche du fort Beauséjour ainsi que le fort Jemseg sur le fleuve Saint-Jean qui était le dernier fort français qui aurait pu maintenir les communications avec l'Acadie.

 

Ce fut la perte du fort Beauséjour qui permit aux Anglais d’exproprier et de déporter les Acadiens. Elle coupait également la forteresse de Louisbourg de tout renfort par la terre.

 

À SUIVRE

 

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