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Le blog d'André Boyer

ÉLIMINER LES AMÉRINDIENS AU PLUS VITE

23 Octobre 2017 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

ÉLIMINER LES AMÉRINDIENS AU PLUS VITE

 

Avant de s'attaquer "sérieusement" aux Amérindiens, les Français et les Espagnols furent progressivement éliminés du pouvoir en Amérique du Nord.

 

Les Français réussirent cependant à survivre en tant qu’unité politique au sein du Canada parce qu’ils furent longtemps majoritaires par rapport aux populations d’origine anglaise et lorsqu’ils devinrent minoritaires, ils étaient encore trop nombreux pour être dissous dans un pays peu peuplé. Les Espagnols furent repoussés quant à eux au Mexique dont la partie nord fut conquise par les Etats-Unis. Mais ils ne furent pas massacrés.  

Les Indiens, oui.

Les Espagnols avaient commencé le travail. Dès 1784, une politique d'extermination des Apaches âgés de plus de sept ans (sic) fut mise en place, tandis que, côté britannique, les Amérindiens étaient refoulés vers l’ouest par la pratique du squatting, en d’autres termes l’accaparement des terres. En outre, involontairement et volontairement, les colons britanniques introduisirent des maladies inconnues des Amérindiens, même si les maladies infectieuses existaient avant 1492. Cependant les colonisateurs amenèrent avec eux la variole, la rougeole, la peste, le choléra, la fièvre typhoïde, la diphtérie, la malaria, la scarlatine, la fièvre jaune et des maladies vénériennes qui causèrent près d’une centaine d’épidémies majeures en cinq siècles.

La maladie qui causa le plus de ravages fut la variole qui s’installa en Amérique du Nord dès 1520 et balaya des groupes entiers de populations dépourvues de défenses humanitaires. Il ne s’agit pas de la simple conséquence malheureuse de la colonisation. Les colons américains se réjouissaient de l’affaiblissement des sociétés indiennes en considérant que la variole était envoyée par Dieu pour punir les Indiens et les récompenser, eux qui étaient si courageux et si pieux. Pire encore, comme je l’ai déjà relaté, ces maladies étaient volontairement répandues parmi les Indiens. La preuve la plus flagrante est l’ordre donné en 1763 par le général britannique Amherst à Fort Pitt (Pennsylvanie) de  « répandre la variole parmi la vermine », à quoi son subordonné, le colonel Henry Bouquet, répondit qu’il l’avait fait, au moyen de couvertures contaminées par la variole…

Aux maladies, il faut ajouter l’alcool qui permit aux trappeurs de déposséder les Indiens de leurs fourrures, de leur extorquer des traités iniques, quand il n’était pas tout bonnement utilisé pour les endormir et les tuer. Cette distribution libérale d’alcool aux populations indiennes fut un moyen privilégié d’affaiblir les sociétés amérindiennes, tandis que la distribution d’armes, de blé, d’objets en métal, de nouvelles plantes et de chevaux les dépossédaient de leur culture, comme aujourd’hui les Etats-Unis s’efforcent de le faire au travers de la « mondialisation » qui n’est autre que l’américanisation.

Au Texas actuel par exemple, le cheval renforça le nomadisme de plusieurs tribus et contribua à modifier leur répartition géographique ; les Navajos se mirent à élever des moutons, introduits par les Espagnols, les Cherokees, les Chicachas, les Chactas, les Creeks et les Séminoles furent considérés comme des tribus plus « civilisées » que les autres par les colons parce qu’elles avaient adopté nombre de coutumes importées par ces derniers, qui n'avaient par ailleurs aucune concession à faire aux Amérindiens. Tant mieux s’ils s’évangélisaient, c’est qu’ils allaient se fondre dans le melting pot.

 

D’une façon générale, les colons américains méprisaient des Amérindiens qu’ils considéraient au mieux comme de bons sauvages à « civiliser », au pire comme des démons à convertir, à réduire en esclavage ou à massacrer.

 

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