LA MONTÉE DE LA PUISSANCE ANGLAISE
5 Octobre 2017 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE
Ce sont les Anglais, par leurs succès maritimes, qui ont imposé le système social qui prévaut aujourd’hui, fondé sur le travail : c’est la thèse que je présente dans ce billet, pour en tirer ensuite les conséquences.
Le XVIe siècle voient les règnes successifs d’Henri VIII et d’Elisabeth 1ere. Le premier promulgue l'Acte d'Union de 1536, par lequel le Pays de Galles devint une partie constituante de l'Angleterre, mais il est également le fondateur de la première flotte permanente de l'Angleterre, la Royal Navy. Ses « aventures » conjugales le conduisent à séparer l'Église d'Angleterre de celle de Rome, faisant émerger l'anglicanisme. L’union avec le Pays de Galles, la Royal Navy, l’Église anglicane, Henri VIII a posé les premiers éléments de puissance et d’organisation d’une société originale, mettant l’Angleterre en route.
La seconde moitié du XVIe siècle est bien nommée « Ère élisabéthaine ». Florissante dans le domaine des arts et des lettres autour de Shakespeare, elle voit surtout l'affirmation de l'influence britannique dans le monde. La protestante Élisabeth Ire affirme la prééminence de l’Église anglicane sur l’Église catholique et soutient la cause protestante aux Pays-Bas contre l’Espagne. Hors d’Europe, les activités des corsaires anglais ponctionnent le Trésor espagnol. Lorsque John Hawkins se lance dans le commerce transatlantique des esclaves avec des accréditions royales, les Espagnols considèrent, à juste titre, que les Anglais cherchent à briser leur monopole sur le commerce atlantique.
En réponse, Philippe II organise l'invasion de l'Angleterre et le renversement d’Elisabeth. La destruction de l'Armada espagnole en 1588 montre l’avantage stratégique de l’insularité britannique, mais en retour la flotte anglaise échoue à prendre Lisbonne, ce qui a contrario montre les limites de la puissance anglaise. Les Anglais se concentreront ensuite, adossés à leur île inexpugnable, à des raids visant à affaiblir leurs adversaires, au financement des ennemis de leurs ennemis et à l’installation de bases coloniales.
Au XVIIe siècle, l'histoire de l'Angleterre est marquée par la lutte contre les tentatives absolutistes de la dynastie des Stuart, ce qui aboutit au renforcement des pouvoirs du Parlement. Les règnes de Jacques Ier et de Charles Ier aboutissent à une guerre civile et à la Révolution, car ce dernier souverain a voulu régner en monarque absolu pour se passer du consentement du Parlement contre les vœux des nobles, des marchands et des agriculteurs, auquel s’est ajouté un conflit entre le clergé anglican qui soutenait le roi et les puritains calvinistes qui soutenaient le Parlement. Charles Ier perd finalement le trône et sa tête. Il lui succède en 1649 le chef puritain Cromwell qui proclame la République avec le soutien de la bourgeoisie dont les intérêts économiques sont protégés. Après le règne de Cromwell, la tentative de Charles II de rétablir l’absolutisme échoue, aboutissant au vote par le Parlement en 1679 de l'habeas corpus.
Pendant ces aléas, l’Angleterre continue à étendre son empire colonial, à la Barbade, en Jamaïque et en Virginie, où s’installent de nombreux colons anglais qui développent l’esclavage par le commerce triangulaire.