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Le blog d'André Boyer

LA PUISSANCE ANGLAISE IMPOSE SA PENSÉE

13 Octobre 2017 , Rédigé par André Boyer Publié dans #PHILOSOPHIE

LA PUISSANCE ANGLAISE IMPOSE SA PENSÉE

 

Les Anglais, par leurs succès maritimes, ont imposé le système social qui prévaut aujourd’hui, fondé sur le travail. Si vous vous intéressez aux circonstances dans lesquelles ont eu lieu la montée de la puissance anglaise et la domination de la Royal Navy sur les mers, vous pouvez vous reporter à mes deux derniers blogs, publiés sans publicité afin de ne pas vous importuner par des considérations historiques.

 

À la fin du XVIIe siècle, la noblesse anglaise a imposé son pouvoir au roi et l’insularité la protège de l’invasion. Elle se trouve donc dans une position dominante par rapport aux pouvoirs concurrents du continent européen. Les incitant de loin à se quereller, elle peut se consacrer au commerce mondial et à l’installation de colonies. À cette fin, il lui suffit de disposer d’une flotte dominatrice, face à ses deux principaux concurrents coloniaux, la France et l’Espagne.

Au cours du XVIIIe siècle, son succès politique, commercial puis économique s’affirme, protégé par sa puissance maritime. La force du Royaume Uni en fait un modèle. On vante ses recettes, on lit ses penseurs qui détiennent, pense t-on, les recettes du succès. Le pouvoir tel qu’il est organisé au Royaume Uni passe pour un pouvoir supérieur aux « vieilles » monarchies européennes. Les philosophes anglais concurrencent, avant de s’imposer, les philosophes français. Alors que le français domine encore, l’anglais, petit à petit, se lit.

Avant cette période, à l’exception de Saint Thomas More (1478-1535), ami d’Erasme et auteur de l’Utopie, les penseurs britanniques n’ont pas connu un rayonnement universel, que ce soit Saint Anselme de Canterbury (1033-1109) ou Roger Bacon (1214–1294), qui est pourtant considéré à posteriori comme l’un des premiers défenseurs de la méthode scientifique moderne.

Sur le continent européen, on ne découvre que tardivement Francis Bacon (1561-1626), un défenseur et un praticien de la méthode scientifique, ce qui en fait un pionnier de la révolution scientifique et le père de l'empirisme auquel il a même sacrifié sa vie. Alors même qu’il lui succède avec une génération de retard, le français René Descartes (1596-1650) attire toute la lumière. Il en sera de même pour Thomas Hobbes (1588-1679), qui, un siècle avant Jean-Jacques Rousseau si célébré en France, établit les fondements de la philosophie politique qui deviendra celle de l’Europe puis celle des Etats-Unis : Hobbes défend en effet le droit de l'individu, l'égalité naturelle de tous les hommes, le caractère artificiel de l'ordre politique, le principe que tout pouvoir politique qui se veut légitime doit être représentatif et fondé sur le consentement du peuple.

Peu à peu, on fait le voyage de Londres. Voltaire publie ses Lettres philosophiques (1734), pleines d’éloges sur la religion, les sciences, les arts, la politique et la philosophie anglaises. Alors que l’intelligentsia française observe avec envie la société britannique, les empiristes britanniques s’imposent désormais dans le monde de la pensée. John Locke (1632–1704) contredit René Descartes dans son Essai sur l'entendement humain en posant que toute la connaissance de l’homme est enracinée dans l'expérience.

L’Écossais David Hume (1711-1776), au travers de ses ouvrages, Traité de la nature humaine (1740), Enquête sur l'entendement humain (1748) et Enquête sur les principes de la morale (1751) exerce une profonde influence sur la philosophie européenne qui salue ses idées sur le libre arbitre, le déterminisme, la causalité, l'induction et l'identité personnelle. 

Mais le penseur d'un Royaume Uni en train de triompher qui a laissé la marque la plus profonde est indubitablement Adam Smith (1723-1790) en tant que pionnier de l'économie politique. Si on ne s’intéressa guère à sa Théorie des sentiments moraux, la publication de ses Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), en ont fait le père de l’économie moderne.

Dans cet ouvrage, il est remarquable qu’Adam Smith réfute le mercantilisme, dans son livre IV portant en particulier sur le système du commerce international.

 

Or rien ne démontre mieux que les théories mercantilistes le lien étroit qui relie l’intérêt des puissants et les théories économiques, entre autres. Et comme notre thèse est que le pouvoir s’impose à la théorie, et non l’inverse, il est donc particulièrement utile d’examiner les théories mercantilistes.  

 

 

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