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Le blog d'André Boyer

NOUS SOMMES LES AMÉRINDIENS D'AUJOURD'HUI

3 Novembre 2017 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

NOUS SOMMES LES AMÉRINDIENS D'AUJOURD'HUI

 

 

Les colons américains repoussaient les Indiens en les tuant pour que les survivants s’enfuient plus vite et plus loin, jusqu’à leur disparition finale.

 

L'arrivée des Européens provoqua, à partir du milieu du XVIIe siècle, d'importantes migrations, comme celle des Sioux depuis les forêts de l’ouest du Wisconsin et du centre du Minnesota vers l’ouest et le sud, des guerres entre tribus pour le contrôle du commerce et bien sûr une profonde crise morale qui se manifesta par une vague de  suicides et une augmentation de la criminalité.

La volonté expansionniste des treize colonies britanniques, puis du gouvernement américain, conduisit à des guerres permanentes contre le Mexique et contre les Amérindiens. Parmi les guerres amérindiennes les plus connues, on peut citer les guerres séminoles en Floride (entre 1817 et 1858) et la guerre des Black Hills (1876-1877) contre les Sioux. On peut cependant porter au crédit de la Cour suprême des Etats-Unis la défense des droits des Amérindiens au XIXe siècle contre celui des États fédérés et le soutien de la cause indienne par quelques personnalités américaines, à l’instar de Thomas Paine, de Thomas Jefferson ou de Roger Williams.

Au XIXe siècle, les Amérindiens furent parqués dans des réserves et leur principal gibier, les troupeaux de bisons, exterminés sur incitation du gouvernement fédéral afin de les affamer.

C’est pourquoi on peut qualifier de génocide la politique qui a consisté à les affamer par la prime au massacre de bisons, à les spolier de leurs terres par la violence, à les priver de leur liberté de culte ou du droit de parler leurs langues et à user de la fourberie en ne respectant pas les accords signés.

Ainsi, la construction du premier chemin de fer transcontinental et l’arrivée des colons par les pistes de l’Ouest dévasta le territoire des Indiens des Plaines, provoquant la mort par désespoir de nombreux Amérindiens, comme les  Creeks.

Cette politique génocidaire a été instruite par le Bureau des affaires indiennes (1824) qui produisit six ans plus tard l’Indian Removal Act, dont l’expression se passe d’explication, afin de déplacer les populations indiennes toujours plus vers l’Ouest.

Président de 1827 à 1839, Andrew Jackson, l’idole de Donald Trump qui a installé son portrait dans le bureau ovale, fit voter une loi déportant les Amérindiens de l’est du Mississippi vers l’ouest afin d’exploiter l’or situé sur leurs territoires et d'installer les migrants venus d’Europe. Cette loi, déclarée anticonstitutionnelle par la Cour suprême, entraîna des guerres avec les Cherokees jusqu’en 1838. La « Piste des Larmes » correspond aux larmes de compassion que versèrent les colons américains en assistant à la déportation des Cherokees en 1838-1839, accablés par le froid, l’épuisement et la maladie.

Dans le Territoire indien qui leur fut attribué, les cinq tribus « civilisées » furent surveillées et encadrées par une série de forts construits par le gouvernement fédéral à proximité des réserves, tandis que pour achever le travail (sic), le Dawes Act (1887) permit la mise en vente des terres des tribus à des particuliers,  un texte qui fut maintenu en application jusqu'en 1934.

Lorsque les Amérindiens eurent pratiquement disparu au début du XXe siècle, puisqu’ils n’étaient plus que deux cent cinquante mille sur tout le territoire des Etats-Unis, le gouvernement américain s’offrit le luxe de prendre conscience de l’inégalité et du racisme que subissait la toute petite minorité indienne.

La citoyenneté américaine, ne leur fut accordée qu’en 1924, eux dont les ancêtres étaient présents sur le territoire des Etats-Unis des millénaires avant leurs spoliateurs, en reconnaissance (sic) des efforts des Cheyennes et des Iroquois durant  la Première Guerre mondiale : le cynisme des autorités américaines laisse pantois !  

En 1934, sous la Présidence de Franklin Roosevelt, l’Indian Reorganization Act mit enfin un terme à la privatisation des terres amérindiennes, alors qu'il ne restait pratiquement plus de terres indiennes à privatiser. Après 1944, les Amérindiens récupéreront dix mille km2 sur les dix millions de kmqu’ils occupaient à l’origine, soit 0,1% du total. La suite est une longue succession de règlements, de contestations et d’indemnisations portant sur les miettes concédées par le système américain, alors que   dans une ambiance les communautés amérindiennes, déstructurées, démoralisées, souffrent toujours de fléaux comme le sida, la violence, l’alcoolisme, la pauvreté et l’isolement.   

 

Ce blog est certes destiné à rappeler l’extermination de la plupart des Amérindiens et le calvaire qu‘ont subi les rares survivants jusqu’à ce que le gouvernement américain estime, il y a moins d’un siècle, que le problème indien était réglé et qu’il pouvait se montrer généreux à bon compte.

Mais il a un autre objectif qui s’adresse à vous, mes lecteurs : soit vous croyez, avec la pensée officielle, que les agissements du gouvernement et des colons américains est certes une histoire pénible, mais dont la société américaine a tiré les leçons de façon à ce que cela ne se reproduise plus,  soit vous pensez avec moi qu’il n’en est rien.

 

Nous, les Non Américains, nous sommes les Amérindiens du présent et du futur. C’est le même sort que celui des Amérindiens que les autorités américaines nous destinent, lorsque cela leur parait nécessaire. À l’appui de cette thèse, observez l’absence de compassion des Etats-Unis à Hiroshima et Nagasaki, en Corée, au Vietnam, en Afghanistan et en Irak, pour ne citer que les exemples les plus manifestes.

Et tirez en les conclusions.

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J
L'Etre de l'homme est une entité extrêmement influençable. Seul, il ne peut qu'être placé, dé-placé, réservé, amoindri, nié par l'Avoir du tout-fragmenté, du tout-représentation, du tout-technologique, du tout-argent et du tout-coercitif. <br /> Du bas de cette société de l'éclatement généralisé, et au nom de la communauté de l'Etre qui viendra, je vous envoie mes sincères remerciements. Gardons les yeux ouverts.
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A
Oui, seul l'Être ne peut rien. Il lui faut se rassembler dans une communauté qui lui permette, avant d'agir, de garder les yeux ouverts. Reconnaissons nous et rassemblons nous.