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Le blog d'André Boyer

JAMES WOLFE (1727-1759)

20 Juin 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

JAMES WOLFE (1727-1759)

 

Avant de relater la première et dernière campagne de James Wolfe en tant que major général, il paraît judicieux d’avoir une vision générale de sa carrière.

 

James Wolfe est  le fils du lieutenant général Edward Wolfe. À ce titre, il devint sous-lieutenant en 1741 dans le 1er régiment d’infanterie de marine dont son père était le colonel. À l’âge de 16 ans, il participa à sa première bataille en Bavière. En 1746, capitaine, il participe à la sanglante bataille de Culloden en Écosse.

En mai 1758, déjà colonel,  Wolfe reçoit le commandement d’une des trois brigades chargées d’attaquer Louisbourg sous  le commandement du colonel Jeffery Amherst. Nous avons raconté dans Les prémisses du siège de Louisbourg, le débarquement finalement réussi des troupes de Wolfe sur l’île Royale.

Après la chute de la forteresse, il reçoit la mission peu glorieuse de détruire les établissements et les pêcheries du golfe du Saint-Laurent. À Gaspé, Wolfe donna des ordres pour que tout soit brûlé, mais de retour de mission, il se critique lui-même en notant que « Nous avons fait beaucoup de dommages, répandu la terreur des armes de sa majesté par tout le golfe, mais nous n’avons rien fait pour en grandir la renommée. » Cela ne l’empêchera pas de récidiver durant le siège de Québec, en pire.

Le 12 janvier 1759, il est nommé major général et commandant des forces de terre de l’expédition contre Québec. On lui confie une excellente armée dont le noyau était constitué de dix bataillons d’infanterie de l’armée régulière anglaise déjà en service en Amérique. De plus, Wolfe se voit octroyer une grande liberté dans le choix de ses officiers.

On va le voir, le 27 juin 1759, Wolfe débarque du côté sud de l’île d’Orléans avec le gros de son armée, avec pour intention de  camper sur la rive nord du Saint-Laurent près de Beauport, à l’est de Québec, de traverser la rivière Saint-Charles et d’attaquer la ville par son côté le plus faible, mais il est assez lucide pour comprendre qu’il court à l’échec dans la mesure où le gros de l’armée française l’y attend.

L’objectif de Wolfe était d’amener les Français à combattre ouvertement, parce qu’il estimait, à juste titre, que ses troupes étaient mieux entrainées. Pour ce faire, Wolfe appliqua un régime de terreur contre Québec et les paroisses environnantes, si bien qu’à la fin de la campagne, les agglomérations situées sur les deux rives du fleuve, en bas de Québec, et du côté sud sur une certaine distance en amont de la ville, étaient en grande partie détruites. Dans la ville de Québec même, les bombardements depuis les hauteurs de Lévis semèrent la ruine et la destruction. Mais il n’obtint pas d’offensive de la part de Montcalm.

C’est pourquoi, il finit par se rallier au plan de ses officiers qui suggéraient de se placer entre les troupes de Montcalm et ses approvisionnements tandis qu’il choisit lui-même un lieu de débarquement inutilement risqué, à l’anse au Foulon.

Dès que le débarquement a lieu, Wolfe organise correctement ses troupes, attendant l’attaque française qui ne pouvait manquer de venir. Les erreurs commises par Montcalm sur le champ de bataille lui permirent d’emporter la victoire.

Lorsque les lignes anglaises se lancèrent à la poursuite des Français, Wolfe qui menait l’aile droite reçut deux balles en pleine poitrine auxquelles il ne survécut que peu de temps.

James Wolfe était un excellent officier régimentaire, d’une grande bravoure au combat et un commandant efficace sur le champ de bataille. Mais c’était un stratège peu efficace, hésitant et indécis. Il ne pouvait s’entendre ni avec les officiers de son état-major ni avec la Royal Navy. La seule attaque menée sur son initiative personnelle à Montmorency fut un coûteux échec.

Le plan qui réussit finalement était celui de ses  généraux de brigade, tandis que l’apport de Wolfe, le choix de l’endroit du débarquement, ne fit qu’ajouter un inutile élément de risque au projet.

 

Des circonstances favorables combinées à l’impéritie de Montcalm lui donnèrent en même temps la victoire et la mort.

 

À SUIVRE

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