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Le blog d'André Boyer

QUÉBEC FACE À LA ROYAL NAVY

4 Juin 2018 , Rédigé par André Boyer

QUÉBEC FACE  À LA ROYAL NAVY

 

L’initiative, prévisible, des Britanniques en direction de Québec conduit Montcalm à y consacrer  la majorité de ses forces et à y pratiquer une stratégie presque entièrement défensive, orientée vers l'est de la ville, ce qui a pour conséquence d’abandonner des positions importantes sur la rive sud, comme à l'île d'Orléans et à Lévis.

 

À l'approche de la flotte anglaise en juin, les aides à la navigation au large de l'île d'Orléans sont remplacées par des faux, mais il suffit de quelques jours à la marine britannique pour reconnaître la « Traverse » qui est la voie de navigation du Cap Tourmente jusqu'au sud de l'île d'Orléans, et s’ouvrir la voie vers Québec.

Montcalm ordonne à la population de cacher les femmes, les enfants et les animaux au fond des bois, fait venir à Québec les régiments qui ont passé l'hiver à Trois-Rivières et à Montréal. Il fait également creuser une tranchée à Beauport, couler deux navires à l'embouchure de la rivière Saint-Charles pour bloquer cette voie d'accès et pour en faire des batteries. Enfin il prépare des brûlots, de petites embarcations remplies de débris inflammables qui seront envoyés contre la flotte britannique dans le but d'y mettre le feu.

Les efforts défensifs de Montcalm sont presque uniquement concentrés sur la rive nord du Saint-Laurent, ce qui amène à l’abandon aux mains de l’ennemi de positions importantes sur la rive sud, l’île d’Orléans et Lévis. C’est son idée de concentrer ses troupes pour une bataille à l’européenne et abandonner toute « petite guerre » ou guérilla. Le résultat sera la destruction des  villages et les pertes de subsistances qui en découleront.  De plus, Montcalm pense qu’aucun gros navire britannique ne pourra passer devant Québec et donc que les Britanniques ne pourrons pas prendre le contrôle du fleuve en amont de Québec. Moyennant quoi, il décide de mettre à l'abri les provisions et les munitions en les entreposant justement en amont de Québec, prés du Saint-Laurent, à Batiscan (70 milles de Québec) et à Trois-Rivières (100 milles de Québec).

Wolfe a préparé sa stratégie d’attaque avec l’aide d’un ingénieur de l’armée, le major Mackellar, qui a été prisonnier à Québec quelques années auparavant et qui a observé les défenses de la ville. Il envisage, comme Phips en 1690, de débarquer à Beauport puis de traverser la rivière Saint Charles avant Québec à l’est. C’est aussi contre cette éventualité que s’est préparé Montcalm.

Mais Wolfe, comme tous les chefs militaires de tous les temps, a préparé d’autres options,  comme celle d’attaquer à l’ouest et aussi celle d’échouer à prendre Québec. Dans ce dernier cas, il compte au minimum incendier la ville par des bombardements, brûler les récoltes et détruire les habitations alentours de façon à réduire la population de la région à la famine. C’est ce qu’il fera avant de réussir finalement à prendre la ville.

En pratique, le succés de cette campagne repose sur la Royal Navy et sa capacité à remonter le Saint-Laurent, qui est un fleuve très difficile à naviguer. Commandée par le vice-amiral Charles Saunders, la marine a contraint trois pilotes français prisonniers à les conduire, sous la menace de la pendaison,. De plus Montcalm n’a pas eu le temps de construire une batterie à Cap Tourmente et il s’est avéré impossible de bloquer la « Traverse »

 

Le 27 juin 1759, lorsque l'armée de Wolfe arrive en vue de Québec sur ses navires de transport, la côte de Beauport, l'endroit le plus vulnérable pour un débarquement, est protégée par des ouvrages militaires et par la majorité des hommes disponibles. 

 

À SUIVRE

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