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Le blog d'André Boyer

LA MISSION DOMINATRICE DES ÉTATS-UNIS

3 Juillet 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

LA MISSION DOMINATRICE DES ÉTATS-UNIS

 

Si, en 1777, il y avait eu cent millions d’Indiens et deux millions de Français sur les frontières des dix colonies de l’Amérique, on aurait observé une toute autre idéologie étasunienne que celle qui a prévalu.

 

Cette idéologie, la liberté individuelle alliée à la volonté de conquête adossée à une prétention universaliste, a été déterminée par une situation géopolitique où les puissances hostiles fortes, nombreuses ou organisées autour des dix colonies avaient disparu. Au Canada, les Français avaient été muselés par la conquête britannique, en Louisiane ils étaient trop peu nombreux pour résister à une future conquête et les Espagnols étaient trop faibles pour résister à la poussée étasunienne.

Face à la mécanique idéologique qui équipait les cinq millions d’étasuniens en 1800, les Amérindiens divisés, démoralisés et en voie d’affaiblissement occupaient un espace qui ne demandait qu’à être conquis.

Naturellement, les Amérindiens furent exclus du système pseudo universel étasunien, qui n’était en pratique qu’un système prédateur. Le génocide des Amérindiens s’inscrivit dans la logique de la mission divine du nouveau peuple élu, au point que les Amérindiens n’obtinrent la nationalité étasunienne que le 15 juin 1924, un siècle et demi après l’indépendance des Etats-Unis, tandis que leur nombre s’était dramatiquement réduit pendant cette période de dix millions à deux cent cinquante mille personnes.

De même, il a fallu un siècle pour que l’abolition de l’esclavage aboutisse à la reconnaissance officielle des droits civiques des Noirs américains, tant leur inclusion dans la société américaine reste piteuse.

Les vagues successives d’immigration ont également joué leur rôle dans le renforcement de la communautarisation de la société étasunienne. D’une part, compte tenu des circonstances de leur départ de leur pays d’origine les immigrants ont été contraints à adhérer à l’idéologie étasunienne tandis qu’en pratique il leur fallait rester dans leur communauté d’origine pour parvenir à survivre.

Une fois établi leur domination sur l’Amérique du Nord, puis sur l’Amérique toute entière, les Etats-Unis ont saisi l’opportunité de la « guerre civile européenne » de 1914-1945 pour étendre à la planète entière leur projet de réaliser l’œuvre que « Dieu leur avait ordonné d’accomplir », à savoir une société mondiale où les Etats-Unis imposerait leur domination dans les domaines militaire, politique, économique, financier, monétaire, culturel et désormais dans celui des communications.

Pour réaliser cet objectif de contrôle mondial, ils se considèrent justifiés à utiliser les plus extrêmes formes de violence chaque fois que cela leur parait nécessaire, comme à Hiroshima et Nagasaki, en Corée, au Vietnam, en Afghanistan et en Irak, pour ne citer que les exemples les plus manifestes.

Pour les non étasuniens, parler leur langue, imiter leurs comportements, adopter leurs usages signifient que l’on reconnaît leur domination et que l’on cherche à capter par cette reconnaissance une partie de leur pouvoir.

Les Etats-Unis s’imposent donc comme un modèle de société, à l’instar de la Grande-Bretagne en son temps, non pas parce qu’ils forment une société modèle, mais parce qu’ils dominent le monde.

 

Mais il se trouve que désormais, leur société, loin d’apparaître comme un modèle à suivre dans le cadre de la mondialisation, de la croissance démographique et de la montée des difficultés écologiques, semble devenir un anti modèle.

 

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