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Le blog d'André Boyer

QUÉBEC INCENDIÉ, TERRE BRULÉE

21 Août 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

QUÉBEC INCENDIÉ, TERRE BRULÉE

 

La ville de Québec est fortement endommagée, en particulier par les bombes incendiaires.

 

Les Anglais ont fait le compte des projectiles qu’ils ont  lancés sur la ville entre le 12 juillet et le 1er septembre : 2498 obus de treize pouces ; 1 920 obus de dix pouces ; 283 carcasses (des projectiles incendiaires) de treize pouces ; 93 carcasses de dix pouces ainsi que 11 500 boulets de vingt-quatre  livres et 1 589 boulets de trente-deux livres. Les Français ne peuvent pas répondre à ce bombardement massif car les réserves de poudre sont trop faibles.

La cathédrale est détruite dès le 22 juillet mais l’incendie le plus important a lieu dans la nuit du 8 au 9 août qui voit la destruction de cent cinquante trois bâtiments, dont l'Église Notre-Dame-des-Victoires. La moitié de la Ville est détruite,  ce qui force les habitants à fuir.

En outre, le général Wolfe décide d’occuper ses hommes pendant le bombardement, d’une part en organisant des diversions et d’autre part en pratiquant la politique de la terre brulée le long du Saint-Laurent.

Le 3 août, il ordonne au brigadier Murray de tenter une attaque contre le dépôt de munitions et de vivres de Trois-Rivières et de diviser les troupes françaises en effectuant des descentes à l'ouest de Québec.

Le lendemain, il ordonne à Joseph Goreham, capitaine des Rangers américains, de rassembler cent cinquante de ses hommes pour procéder la destruction «des habitations et des établissements dans la Baie St-Paul », puis d’incendier ensuite l’incendie de «toutes les maisons du village de Saint-Joachim à la rivière Montmorency » et même, s’il en a le temps, de détruire tous les établissements entre la rivière Chaudière et la rivière Etchemin.

Effectivement, Goreham et ses hommes incendient le village de Baie-Saint-Paul le 9 août, puis se dirigent vers La Malbaie  à dix lieues à l'est en ravageant tout sur leur passage. Traversant vers la Côte du Sud, ils détruisent une partie de la paroisse de Sainte-Anne de-la-Pocatière, de même que celle de St-Roan. À peine revenus à leur campement, ils repartent vers Montmorency pour procéder à la destruction de tous les bâtiments français jusqu'à Saint-Joachim.

Naturellement, la destruction des villages ne s’effectue pas sans que leurs habitants, canadiens et amérindiens, ne résistent. Goreham est contraint de faire appel à trois cent soldats supplémentaires du 43e  régiment pour faire face aux hommes de M. de Portneuf, le curé de Sainte-Anne-de-Beaupré, qui, au nombre d’une trentaine, sont finalement fait prisonniers, tués et scalpés.

Pendant ce temps, que fait Montcalm ? Il attend passivement dans Québec en grande partie détruit.

Le 22 août, Wolfe  déclare qu’il a « l'intention de brûler tous les édifices et les récoltes de l'ennemi sur la Côte-du-Sud » et confie au major George Scott cette seconde expédition, qui jette l’ancre le 7 septembre en face de

Kamouraska sur la côte sud du Saint-Laurent, à une centaine de milles de Québec. Scott et sa troupe brulent entre le 9 et le 19 septembre « 998 bons édifices, deux sloops, deux schooners, dix chaloupes, plusieurs bateaux et petites voiles, font 15 prisonniers (six femmes et cinq enfants),

tuent cinq ennemis »

Pendant ce temps, l’énorme garnison de Québec épuise progressivement ses provisions de vivres. Il lui faut alors entamer les réserves de l'entrepôt de Batiscan, situé à 60 milles à  l’ouest de Québec. Pour éviter l'escadre commandée par le contre-amiral Charles Holmes qui est parvenue à passer à l’ouest de Québec, le munitionnaire Joseph-Michel Cadet  fait transporter sept cents barils de farine et de lard salé sur le Chemin du Roy . Les 271 chariots du convoi qui partent de Batiscan le 24 juillet  sont conduits par des femmes, des enfants et des vieillards sous escorte. Le ravitaillement arrive à destination le 1er août. Un deuxième convoi livré par voie terrestre part le 10 août  et arrive le 18 août.

Mais entretemps, le chemin est devenu presque impraticable en raison des fortes pluies, ce qui rend le transport terrestre trop lent et oblige à prendre la décision est prise, malgré le risque d’interception, de transporter les vivres par bateaux sur le Saint-Laurent. C’est ainsi que le dernier ravitaillement de provisions en provenance des entrepôts de Batiscan arrive à Québec en deux convois transportés par bateaux les 23 et 24 août, ce qui doit permettre à la garnison de tenir jusqu'à la mi-septembre.

L’entrepôt de Batiscan vidé et la campagne autour de Québec ravagée par les soldats britanniques, il faut désormais aller chercher des vivres jusqu’à  Montréal. Si la récolte de blé de 1759 est excellente autour de Montréal, les bras manquent puisque tous les hommes sont au front.

Aussi le gouverneur de Montréal  dépêche t-il un détachement de 600 miliciens stationnés à La Prairie, en face de Montréal, pour aider les femmes, les  vieillards et les enfants à faire la moisson. François Gaston de Lévis y ajoute 300 miliciens et 100 soldats réguliers, tout en exhortant la population des villes à soutenir l'effort de guerre en allant aider aux champs. Le 18 août, Vaudreuil ordonne de ne plus bluter la farine pour accélérer la production et éviter toute perte.

Le 28 août, Louis-Joseph de Montcalm fait réduire les rations de pain afin de durer cinq jours de plus. Le 29 août, un senau transporte du blé et de la farine de Montréal arrive à 60 km de Québec. Cadet, le munitionnaire, fait transborder la marchandise dans des bateaux de rivière qui sont attaqués par la Marine britannique le 31 août, ce qui contraint les équipages à échouer les bateaux sur le rivage et à décharger les provisions. En effet, l'escadre de Holmes postée au large de Pointe-aux-Trembles bloque le passage du convoi. Mais dés que les vaisseaux britanniques se déplacent au début du mois de septembre, Cadet fait avancer son convoi jusqu'à Cap-Rouge, à six milles de Québec. Le 11 septembre, les bateaux radoubés sont prêts à effectuer les derniers milles jusqu’à Québec.

Bougainville, responsable des avant-postes à l'ouest de Québec et commandant d'une « colonne volante » près de Cap-Rouge, reçoit l'ordre du gouverneur Vaudreuil de protéger les bateaux de Cadet. Ceux-ci doivent passer sur le fleuve dans le plus grand silence durant la nuit du 12 au 13 septembre. Bougainville transmet des ordres à cet effet aux avant-postes le long du fleuve entre Cap-Rouge et Québec.

 

Ces ordres interviendront juste avant le débarquement des Anglais à l’Anse au Foulon.

 

À SUIVRE

 

 

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