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Le blog d'André Boyer

VERS L'ANSE-AU-FOULON

9 Septembre 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

TROUPES DE MARINE FRANÇAISES

TROUPES DE MARINE FRANÇAISES

 

Wolfe a des renseignements et des convictions. Il sait que les positions qu’il va attaquer sont faiblement gardées parce que Montcalm estime l'Anse-au-Foulon impraticable en raison de l'escarpement et du boisement de la rive.

 

Il sait, par la bouche d'un déserteur que le commandement français ne s’inquiète pas des récents déplacements de ses troupes en amont du fleuve, estimant que ces mouvements ont pour objectif la destruction des habitations et des campagnes de la région et non une tentative de débarquement du côté ouest de Québec.   

Le même déserteur lui affirme aussi que Montcalm ne se laissera pas convaincre d'abandonner ses positions à l’est de Québec, car il croit que l’essentiel de l'armée britannique s’y trouve toujours. C’est pourquoi il décide de tenter une attaque surprise.

Le 12 septembre 1759 à 21 heures, les premiers soldats britanniques s’installent dans des barques à fond plat qui doivent les transporter jusqu'à l'Anse-au-Foulon. Vers 2 heures du matin, lorsque la marée descendante atteint la vitesse de 2,4 nœuds, huit barques sont mises à l'eau, portant quatre cent soldats de l'infanterie légère  sous les ordres du lieutenant-colonel William Howe.

Vers 3 heures du matin, ces barques joignent le sloop HMS Hunter devant Sillery. Son capitaine informe les officiers aux commandes des barques que deux déserteurs français ont abordé son vaisseau quatre heures plus tôt (ça fait beaucoup de déserteurs, mais c’est ce qu’il advient lorsqu’on garde inactive une troupe trop longtemps : elle est gagnée par la peur). Les déserteurs ont informé le capitaine de l’arrivée prochaine de 19 bateaux de ravitaillement pour Québec. En réalité, Bougainville a annulé le transport des vivres pour plus tard, mais il a omis d'en informer les avant-postes, d’où proviennent les déserteurs. 

Aussitôt, ces informations sont utilisées par les Britanniques : vers 4 heures du matin, les huit chalands chargés de troupes anglaises passent devant les avant-postes français de Samos et de l'Anse-au-Foulon. À Samos, le capitaine français Douglas aperçoit les embarcations et un de ses soldats leur crie de s’identifier. D'après le compte-rendu d'un officier des troupes de la marine, les Britanniques répondent correctement en indiquant (en français, je suppose) qu’il s’agissait de « 19 bateaux chargés de farine qui partent du Cap Rouge.» 

Douglas les laisse passer et charge une estafette  d'informer les sentinelles qui sont postées plus à l'est. Lorsque les embarcations britanniques sont en vue de l'avant-poste au sommet du chemin qui descend jusqu'à l'Anse-au-Foulon, Vergor, qui commande un détachement en haut de la falaise, ordonne à un soldat de demander leur identification et il obtient la même réponse «correcte», comme disent les Québécois. Mais il constate peu après que les embarcations se dirigent vers la rive nord pour débarquer au lieu de poursuivre vers Québec. Aussitôt, il ordonne à ses hommes de prendre leurs armes pour attaquer les troupes  qui vont débarquer et il envoie un message à Bernetz, qui commande la garnison de Québec en remplacement de Jean Baptiste Nicolas Roch de Ramezay, pour l'informer que l'ennemi effectue un débarquement à l'Anse-au-Foulon.

Contrairement à une rumeur qui court au travers des siécles, l"Anse-au-Foulon était gardée et il n’y  a pas eu de défaillance côté français. Les soldats étaient vigilants, ils ne dormaient pas, ils ont réagi tout de suite. 

La surprise vint du manque d’information en aval. Montcalm ne savait pas où étaient les soldats anglais, il en était réduit à faire des hypothèses qui l’ont conduit à faire un mauvais choix en concentrant toute son attention sur la défense de Québec par l’est, du côté de Beauport. En revanche côté anglais, l’encerclement des forces françaises donnait à Wolfe la liberté de manœuvre et comme toujours les Anglais étaient les maitres en matière de renseignement et d’intoxication de l’adversaire. 

 

En outre, Wolfe bénéficiait des inévitables informations fournies par des déserteurs qui exprimaient à leur manière la situation désespérée dans laquelle se trouvait enfermée la Nouvelle-France et il lui était facile de s’organiser en conséquence.  

 

À SUIVRE

 

 


 

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