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Le blog d'André Boyer

LES COMBATS APRÈS LA DÉFAITE DE MONTCALM

27 Décembre 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LA RIVIÈRE SAINT-CHARLES À L'EST DE QUÉBEC

LA RIVIÈRE SAINT-CHARLES À L'EST DE QUÉBEC

 

Un officier des troupes de la marine note que « la déroute ne fut totale que parmi les troupes réglées. Les Canadiens, accoutumés à reculer à la manière des Sauvages et à retourner ensuite à l'ennemi avec plus de confiance qu'auparavant, se rallièrent en quelques endroits et, à la faveur des petits bois dont ils étaient environnés, ils forcèrent différents corps à plier, mais enfin il fallut céder à la supériorité du nombre. »

 

Les miliciens canadiens avaient peu de chance de survie dans un combat corps à corps contre leurs poursuivants, car ces derniers avaient des baïonnettes et des épées alors qu'eux n'avaient que des mousquets. Il leur fallait tirer au fusil puis s’enfuir. 

Lorsque les troupes britanniques chargèrent, les francs-tireurs amérindiens et canadiens commandés par Dumas étaient toujours occupés à se battre contre le 15e régiment et l'infanterie légère commandés par Townshend, complétée ensuite par le deuxième bataillon du 60e.Il espérait par ce mouvement garder l'adversaire sur sa droite. Mais Dumas contraria cette manœuvre anglaise en déplaçant ses hommes vers l'est jusqu'au coteau Sainte-Geneviève en bas du versant nord des Buttes-à-Neveu, là où s'étaient ralliés plusieurs Canadiens. En effet, derrière le coteau, plus au nord, il y avait l'hôpital général et surtout les retranchements autour du pont qui croise la rivière Saint-Charles.

Pendant ce temps, Vaudreuil s’approchait du champ de bataille avec deux bataillons de la milice de Montréal, venant de Beauport. Lorsqu’il entendit le bruit de la bataille, il fit accélérer les chevaux qui tiraient sa voiture et rejoignit la rivière Saint-Charles avant ses troupes. Il y rencontra le major-général Montreuil à qui il ordonna de rallier ses troupes pour contre-attaquer, mais ce dernier estima qu'il était préférable de se retrancher de l'autre côté de la rivière Saint-Charles et refusa d'obéir. Le défaitisme continuait à faire ses ravages parmi l’état-major de Montcalm.

Vaudreuil poursuivit alors donc sa route, seul, jusqu'à Québec, traversa la ville et en ressortit par la porte Saint-Louis. Il tenta de rallier les soldats et les miliciens qui s'étaient réfugiés sous les canons des remparts. Il parvint à rassembler 1 000 à 1 200 hommes, principalement des Canadiens, qui allèrent rejoindre les francs-tireurs sur les Buttes-à-Neveu. Il croyait être en mesure de fournir du renfort à Dumas avec les compagnies de milice qui le suivaient, qui n'arriveront jamais car Montreuil leur a donné l'ordre de s'arrêter au passage du pont de la rivière Saint-Charles.

En ordonnant au 78e de se replier et d'attaquer l'ennemi sur le flanc nord, Murray envoya des hommes qui avaient abandonné leurs fusils et brandissaient des épées contre des francs-tireurs qui se positionnaient derrière des arbres, ou se couchaient dans les broussailles. Aussi le régiment écossais subit-il de lourdes pertes qui l’obligèrent à se replier à deux reprises. Lorsqu'il se lança à l'attaque une troisième fois le 78e, aidé cette fois-ci par le 58e et le 2e bataillon des Royal Americans, dont les soldats portaient toujours leur fusil. 

Pendant ce temps, plus au sud, les 28e et 43e régiments, commandés par le lieutenant-colonel Hunt Walsh Hunt étaient aux prises avec un autre groupe de francs-tireurs.

La fusillade qui opposa les deux camps dura environ 90 minutes. Les Britanniques finirent par repousser les Canadiens et les Amérindiens vers la vallée de la rivière Saint-Charles, tandis qu’ils se rapprochaient des canons des navires français échoués délibérément dans la rivière, ce qui les obligea à se replier sur le coteau Sainte-Geneviève.

Les combats cessèrent vers midi. La bataille frontale avait duré un quart d’heure, celle des francs-tireurs deux heures. Les deux armées avaient subi approximativement le même nombre de pertes, 658 du côté britannique infligés par les francs tireurs et 644 du côté français, survenus au cours de la bataille rangée initiale.

 

Montcalm par son défaitisme profond, son refus de manœuvrer, sa  précipitation et finalement sa mort, avait livré le Canada aux troupes britanniques. 

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